Le grand voyage
fils d’or minuscules. Maintenant, Ayla lui explique comment les
préparer, dit Markeno. Dommage que vous partiez, Jondalar. Tholie va regretter
Ayla. On vous regrettera tous les deux.
— Partir me fait de la peine, mais...
— Je sais. Thonolan. Ah, cela me fait penser que j’ai
quelque chose pour toi, se souvint Markeno en fouillant dans un coffret en bois
rempli d’outils et d’instruments en bois, en os et en corne.
Il sortit un objet bizarre, taillé dans un andouiller dont les
cors avaient été tranchés, percé d’un trou à la base de la fourche, et orné de
sculptures, différentes des oiseaux et des poissons stylisés typiques des
Sharamudoï. Elles représentaient des cerfs et des bouquetins, qu’on aurait crus
vivants. Jondalar s’émerveilla. En l’examinant de plus près, il reçut un choc.
— Le redresseur de Thonolan ! s’exclama-t-il.
Combien de fois avait-il vu son frère s’en servir ? Il se
souvenait même du jour où Thonolan l’avait trouvé.
— J’ai pensé que tu aimerais le conserver en souvenir de
lui, et qu’il te serait utile quand tu chercheras son esprit. Et puis, quand
tu... tu l’auras retrouvé et apaisé, il réclamera peut-être son redresseur.
— Merci, Markeno.
Jondalar prit le robuste outil et l’examina avec respect. Il
était tellement indissociable de son frère que Jondalar fut assailli de
souvenirs.
— Ce redresseur est très précieux pour moi, dit-il. Tu as
raison, Markeno. Cet outil est encore tout imprégné de Thonolan, je peux
presque sentit sa présence.
— Moi, j’ai un cadeau pour Ayla, dit Roshario en sortant,
suivie de Jondalar. Un cadeau qui tombe à pic.
Lorsqu’ils pénétrèrent dans la hutte de Roshario, Ayla et Tholie
sursautèrent, et la vieille femme eut la fugitive impression de déranger, mais
des sourires accueillants dissipèrent vite sa crainte. Roshario alla prendre un
paquet sur une étagère.
— Tiens, c’est pour toi, Ayla, dit-elle. En remerciement de
ton aide. Je l’ai bien enveloppée pour que le voyage ne la salisse pas. Plus
tard, l’emballage pourra te servir de serviette.
Enchantée mais surprise, Ayla dénoua la cordelette et ouvrit le
paquet fait de peaux de chamois et découvrit une autre peau jaune, superbement
décorée de perles et de plumes. Elle l’étendit devant elle et ne put réprimer
un cri. C’était une tunique de toute beauté ! En dessous, soigneusement
plié, elle trouva une paire de jambières, dont le devant et le fond étaient
ornés de décorations identiques à celles de la tunique.
— Oh, Roshario ! Mais c’est magnifique ! Je n’ai
jamais rien vu d’aussi beau. Je ne pourrai jamais les porter, s’écria Ayla.
Elle reposa la tunique et étreignit la vieille femme.
— J’espère qu’elles t’iront. Tu ne veux pas les
essayer ? demanda Roshario.
— Je peux vraiment ? fit Ayla, osant à peine y
toucher.
— Il faudra bien si tu veux les porter pour la Cérémonie de
l’Union. Ayla adressa un sourire à Jondalar. La tunique et les jambières l’enchantaient,
mais elle s’abstint d’avouer qu’elle possédait déjà une tunique de cérémonie,
que lui avait offerte Nezzie, la compagne de Talut, le chef du Camp du Lion.
Impossible bien sûr de porter les deux, mais elle se jura de trouver une
occasion d’étrenner celle de Roshario.
— Moi aussi, j’ai un cadeau pour toi, dit à son tour
Tholie. Ce n’est certainement pas aussi beau, mais c’est très utile.
Elle présenta à Ayla une poignée de bandes de peaux souples qu’elle
avait cachées dans une bourse qui pendait à sa ceinture. Ayla, qui savait ce
que c’était, les admira en évitant le regard de Jondalar.
— Comment as-tu deviné que j’avais besoin de sangles neuves
pour mes périodes lunaires ? s’étonna-t-elle.
— Oh, une femme en a toujours besoin, surtout en voyage. J’ai
aussi des serviettes absorbantes, si tu les veux. Roshario m’a montré ce qu’elle
te réservait, et je voulais te donner quelque chose d’aussi beau, mais je
craignais que tu ne puisses pas te charger davantage. Alors j’ai essayé d’imaginer
ce qui te serait le plus utile, expliqua Tholie pour justifier son cadeau.
— C’est exactement ce qu’il me fallait ! Tu penses à
tout, Tholie, dit Ayla en détournant la tête pour cacher ses larmes. Oh, comme
vous me manquerez !
— Allons, allons, tu n’es pas encore partie ! Nous
avons encore beaucoup de temps jusqu’à
Weitere Kostenlose Bücher