Le grand voyage
de
temps à lui répéter toujours la même chose jusqu’à ce qu’il l’assimile. C’est
stupéfiant ce qu’il est capable d’apprendre, et il cherche tellement à lui
faire plaisir.
— Ça, on l’avait remarqué ! s’exclama Carlono. Mais n’importe
qui pourrait-il en faire autant ? Après tout, c’est une shamud.
— Je monte sur le dos de Rapide et pourtant je ne suis pas
un shamud, rétorqua Jondalar.
— Oh, je n’en suis pas si sûr, plaisanta Markeno. Je me
rappelle toutes ces femmes qui te tournaient autour... tu leur faisais faire ce
que tu voulais.
Jondalar avait oublié ses anciens succès, et la remarque de
Markeno le fit rougir. Ayla, qui arriva à ce moment-là, se demanda la raison de
sa gêne. Mais Dolando les rejoignit à son tour.
— Je vous accompagne un bout de chemin pour vous montrer la
piste, et le meilleur passage pour franchir les montagnes, déclara-t-il.
— Je te remercie, Dolando, cela nous aidera beaucoup, dit
Jondalar.
— Je viens aussi, décida Markeno.
— Oh, puis-je vous accompagner ? demanda Darvalo, qui
portait la tunique que Jondalar lui avait offerte.
— Et moi, et moi ? s’écria Rakario.
Darvalo lui jeta un coup d’œil inquiet, croyant que seul
Jondalar comptait pour elle. Mais la jeune fille dévorait Darvalo d’un regard
amoureux. Ayla surprit l’expression du garçon passer de la colère à l’étonnement.
Comprenant avec surprise ce qui lui arrivait, il s’empourpra soudain.
Presque tous les Sharamudoï s’étaient rassemblés au milieu du
pré pour fêter le départ des visiteurs, et de nombreuses voix s’élevèrent,
proposant de les accompagner un bout de chemin.
— Je ne viens pas, déclara Roshario en dévisageant tour à
tour Ayla et Jondalar, mais j’aimerais vraiment que vous restiez. Je vous
souhaite un bon Voyage.
— Merci, Roshario, dit Jondalar en enlaçant la vieille
femme. Tes souhaits ne seront pas superflus.
— Laisse-moi te remercier de m’avoir amené Ayla. Je ne veux
pas imaginer ce que je serais devenue sans elle.
Elle tendit la main vers Ayla. La jeune femme s’en empara, puis
saisit l’autre retenue par la bandoulière, constatant avec plaisir que Roshario
avait retrouvé toute sa poigne. Elles tombèrent alors dans les bras l’une de l’autre.
D’autres adieux suivirent, mais la plupart des Sharamudoï
avaient décidé d’accompagner les deux voyageurs jusqu’à la piste.
— Tu ne viens pas, Tholie ? s’étonna Markeno en
emboîtant le pas à Jondalar.
— Non, répondit la Mamutoï, les yeux gonflés de larmes.
Cela ne faciliterait pas les adieux. J’ai beaucoup de mal à être aimable avec
toi, Jondalar, ajouta-t-elle à l’adresse du Zelandonii. Je t’ai toujours
apprécié, et encore plus depuis que tu m’as fait connaître Ayla. J’aurais tant
voulu que vous restiez, mais tu t’entêtes. Je comprends tes raisons, mais cela
ne me console pas.
— Je suis désolé de te peiner, assura Jondalar. Si je
savais comment te faire plaisir...
— Tu le sais très bien, mais tu t’obstines, rétorqua
Tholie.
Une telle franchise lui ressemblait bien. C’était ce qu’il
appréciait chez Tholie, on n’avait pas besoin de chercher à deviner ce qu’elle
voulait dire.
— Ne m’en veux pas. Si je pouvais rester, ce serait avec
plaisir. Et nous nous unirions volontiers avec Markeno et toi. Tu ne peux pas
savoir à quel point j’ai été fier que tu me le demandes, ni la tristesse que j’éprouve.
Mais c’est plus fort que moi, il faut que je poursuive ma route, assura
Jondalar en plongeant ses étonnants yeux bleus, tristes, et malheureux, dans
ceux de Tholie.
— Ne me regarde pas avec ces yeux-là, soupira Tholie. Cela
me donne encore plus envie que tu restes. Allons, serre-moi dans tes bras. Il
se pencha et enlaça la petite Mamutoï qui s’efforçait de retenir ses larmes.
Elle se dégagea pour regarder la jeune femme blonde à côté de lui.
— Oh, Ayla, je ne veux pas que tu nous quittes,
hoqueta-t-elle entre deux sanglots en tombant dans les bras de son amie.
— Moi non plus, je ne veux pas te quitter, dit Ayla. Une
force que je ne comprends pas pousse Jondalar, et je dois le suivre.
A son tour, elle fondit en larmes. Soudain, la jeune mère se
dégagea, ramassa Shamio et s’enfuit en courant. Loup s’apprêta à les suivre.
— Reste ici, Loup ! ordonna Ayla.
— Ti’loup ! Je veux Ti’loup, implorait l’enfant en
tendant les bras vers
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