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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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Ici, certains connaissent la langue des
Chasseurs de Mammouths. Mais dis-moi, d’habitude les Mamutoï viennent du nord.
Toi, tu viens du sud.
    — Puisque tu m’as entendu parler en mamutoï, pourquoi ne t’es-tu
pas déplacé plus tôt ? Je suis sûr qu’il y a eu méprise. Pourquoi m’a-t-on
attaché ?
    Le vieil homme hocha la tête d’un air malheureux.
    — Tu le découvriras bien assez tôt, Zelandonii,
soupira-t-il.
    La femme qui commandait la petite troupe cracha un ordre et le
vieil homme sortit en claudiquant, appuyé sur un bâton.
    — Eh, attends ! Ne pars pas ! Qui es-tu ?
Qui sont ces femmes ? Et celle qui leur a ordonné de m’amener ici, qui
est-elle ? demanda Jondalar.
    Le vieil homme s’arrêta et lui jeta un dernier regard.
    — Ici, on m’appelle Ardemun. Ce peuple est le S’Armunaï.
Quant à la femme dont tu parles... c’est... c’est Attaroa.
    Il avait prononcé ce mot avec une intensité que Jondalar ne
releva pas.
    — S’Armunaï ? Attends, où ai-je déjà entendu ce
nom-là ?... Ah, oui, je m’en souviens. C’est Laduni, le chef des
Losadunaï...
    — Laduni est devenu chef ? s’étonna Ardemun.
    — Oui. Il m’a parlé des S’Armunaï quand nous voyagions vers
l’est, mais mon frère n’a pas voulu s’arrêter.
    — Il a bien fait. Dommage que tu sois ici, maintenant.
    — Pourquoi ?
    La femme qui commandait aux gardes les interrompit encore d’un
cri bref.
    — Autrefois, j’étais un Losadunaï, mais j’ai eu le malheur
d’entreprendre le Voyage, acheva Ardemun avant de sortir en clopinant.
    La femme jeta quelques mots à la figure de Jondalar qui devina
qu’elle voulait l’emmener quelque part, mais feignit l’incompréhension.
    Elle répéta ses paroles avec colère, et le piqua de la pointe de
sa sagaie.
    Une fine traînée de sang coula sur le bras de Jondalar. L’œil
étincelant de rage, il toucha la plaie et regarda ses doigts rougis de sang.
    — Ce n’était pas la... commença-t-il.
    Elle lui coupa rageusement la parole. Les autres encerclèrent
Jondalar et le poussèrent à suivre la femme au-dehors. Le froid le glaça. Ils
longèrent l’enclos. Sans voir ce qui se passait de l’autre côté, il sentait qu’on
l’observait par les fentes de la palissade. Tout cela lui semblait complètement
saugrenu. On poussait parfois des animaux dans ce genre d’enclos, c’était un
moyen de les capturer. Mais pourquoi y enfermer des humains ? Et combien
étaient-ils là-dedans ?
    Sûrement assez peu, se dit-il, ce n’est pas très grand. Il
imagina tout le travail qu’avait coûté la clôture. Les arbres étaient rares
dans ces collines. Ils devaient provenir de la vallée. Il avait fallu les
abattre, les élaguer de toutes leurs branches, transporter les troncs jusqu’en
haut, creuser des trous assez profonds pour les faire tenir debout, fabriquer
des cordes pour les attacher ensemble. Pourquoi tant d’efforts pour construire
un enclos qui n’avait aucun sens ?
    On l’amena près d’un ruisseau entièrement gelé, où Attaroa et
plusieurs femmes surveillaient de jeunes hommes qui transportaient d’énormes os
de mammouth. Les hommes semblaient à moitié morts de faim, et Jondalar se
demandait où ils trouvaient l’énergie pour porter de si lourdes charges.
    Attaroa le toisa, puis l’ignora. Jondalar attendit, déconcerté
par le comportement de ce peuple étrange. Transi, il se mit bientôt à
gesticuler et à se battre les flancs pour essayer de se réchauffer. Devant tant
d’absurdité, la colère s’empara de lui. Il n’en supporterait pas davantage. Il
tourna les talons et revint au campement. Là-bas, il serait au moins à l’abri
du vent. Sa décision inattendue prit les gardes par surprise. Elles tentèrent
de s’interposer, mais il les écarta du bras et continua sa route, poursuivi par
des cris qu’il ignora.
    Il regagna sa cellule et chercha comment se réchauffer. Il fit
le tour de l’abri circulaire, arracha la peau tendue sur la charpente et l’enroula
autour de lui. Au même moment, plusieurs femmes surgirent en brandissant leurs
armes, conduites par celle qui lui avait infligé une coupure au bras.
Visiblement furieuse, elle lui porta un coup de sagaie qu’il évita. Il réussit
à attraper l’arme mais la bagarre qui s’ébauchait fut stoppée net par un éclat
de rire sinistre.
    — Zelandonii  ! ricana Attaroa, ajoutant d’autres mots qu’il
ne comprit pas.
    — Elle veut que tu

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