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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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première bouchée. Qu’est-ce qui donne tant de goût ?
    — La faim.
    — Oui, tu as sans doute raison, marmonna-t-il la bouche
pleine. J’ai de la peine pour ceux qui sont restés dans l’Enclos.
    — Personne ne devrait avoir faim quand la nourriture
abonde, s’enflamma Ayla. En temps de disette, c’est différent.
    — Ça arrive parfois à la fin d’un hiver particulièrement
rigoureux. As-tu déjà souffert de la faim ?
    — Il m’est arrivé de sauter quelques repas, mais quand on
sait chercher, on trouve de quoi manger... à condition d’être libre de ses
mouvements.
    — J’ai vu des gens mourir de faim parce qu’ils n’avaient
plus de provisions et ne savaient pas où s’en procurer d’autres. Mais toi, tu
sais toujours. Comment peux-tu savoir tant de choses ?
    — C’est Iza qui me les a apprises, mais tout ce qui pousse
m’a toujours intéressée. Je crois qu’avant d’être recueillie par Iza je suis
presque morte de faim. Mais j’étais trop petite et je ne me souviens plus très
bien. Iza disait qu’elle n’avait jamais connu personne qui apprenait aussi vite
où trouver à manger, ajouta-t-elle avec un sourire ému. Surtout quand on
considère que je n’étais pas née avec la mémoire du Clan. Elle prétendait que c’était
la faim qui m’avait appris.
    Après avoir dévoré une deuxième portion de nourriture, Jondalar
regarda Ayla trier soigneusement ses réserves de provisions et commencer les
préparatifs du mets qu’elle souhaitait cuisiner pour la fête. Elle s’était
longuement demandée dans quel récipient elle pourrait faire cuire une quantité
suffisante d’ingrédients pour le Camp des S’Armunaï tout entier. En effet, ils
avaient laissé le plus gros de leur matériel dans la cachette, au milieu des
épineux, et n’avaient emporté que l’essentiel.
    Elle répartit le contenu de leur outre la plus grosse dans
divers bols et récipients, et sépara ensuite la poche de la peau de bête qui la
recouvrait, et qui avait été cousue avec la fourrure à l’intérieur. La poche
elle-même provenait d’un estomac d’aurochs et n’était pas totalement étanche,
mais ne suintait que très peu. Les poils de la peau absorbaient l’humidité, ce
qui laissait l’extérieur relativement sec. Elle fendit le haut de la poche et
la fixa sur un cadre de bois avec les tendons qu’elle conservait avec ses
outils à couture. Elle remplit d’eau le récipient ainsi obtenu et attendit qu’une
fine pellicule d’humidité apparût à la surface.
    Le grand feu que Jondalar avait allumé plus tôt avait donné
suffisamment de braises incandescentes pour qu’elle pût déposer son nouveau
récipient directement dessus, gardant de l’eau à portée de la main pour
compenser la perte de liquide due à l’évaporation. En attendant que l’eau
bouille, Ayla commença à tisser un panier avec des rameaux de saule et des
tiges d’herbe que la neige avait ramollies.
    Lorsque l’eau parvint à ébullition, Ayla y émietta de la viande
maigre séchée et des galettes riches en graisse. Elle ajouta dans le bouillon
un mélange de céréales. Elle comptait l’enrichir de racines séchées carottes
sauvages, arachides – ainsi que de cosses de légumineuses, de
groseilles et d’airelles séchées. Elle l’épiça ensuite avec un choix d’herbes,
pas-d’âne, ail des ours, basilic, oseille, reine des prés, et ajouta une pincée
du précieux sel qu’elle avait réussi à garder depuis la Réunion d’Été des
Mamutoï, à l’insu de Jondalar.
    Jondalar s’activait autour du campement. Il ramassait du bois,
allait chercher de l’eau, cueillait des herbes et coupait des rameaux de saule
pour les paniers qu’Ayla tressait. Il était si heureux d’être avec elle qu’il
ne pouvait la quitter des yeux, et Ayla était heureuse de le sentir près d’elle.
Mais lorsqu’il remarqua la quantité de nourriture qu’elle puisait dans leur
réserve, il commença à s’inquiéter. Le jeûne forcé qu’il venait de subir avait
aiguisé son angoisse de la disette.
    — Ayla, tu te rends compte de tout ce que tu as
utilisé ? Si tu continues, nous allons manquer de vivres !
    — Je veux que tout le Camp d’Attaroa ait à manger, hommes
et femmes. Qu’ils sachent les réserves qu’ils pourraient avoir s’ils
travaillaient ensemble.
    — Dans ce cas, je prends mon propulseur et je vais voir si
je trouve de la viande, déclara-t-il.
    Elle lui jeta un coup

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