Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
Vom Netzwerk:
Jondalar.
    — Nous ne pouvons pas abandonner les enfants à leur sort.
Les hommes non plus, d’ailleurs. Nous devons les arracher à cet Enclos.
    Jondalar avait déjà vu cet air décidé, et l’entêtement d’Ayla l’inquiétait.
    — Il n’est pas question de rester, c’est trop dangereux,
protesta-t-il. Et pas seulement pour nous, pense aux cibles faciles que
feraient Whinney et Rapide. Ils ne s’enfuient pas à l’approche des humains. Et
tu n’aimerais pas voir les crocs de Loup suspendus au cou d’Attaroa, j’en suis
sûr. Moi aussi, je voudrais bien aider ces gens, Ayla. J’ai vécu dans cet
Enclos, et je sais de quoi je parle. Personne ne devrait vivre dans des
conditions pareilles, surtout pas des enfants. Mais qu’y pouvons-nous ?
Nous ne sommes que deux.
    Il voulait vraiment aider les malheureux, mais il craignait qu’Attaroa
ne se vengeât sur Ayla. Il avait déjà cru l’avoir perdue, il refusait le risque
de la perdre pour de bon. Il chercha désespérément un argument qui la ferait
changer d’avis.
    — Nous ne sommes pas seuls, Jondalar. Et nous devons
absolument trouver un moyen de sauver les S’Armunaï... J’ai l’impression que S’Armuna
compte sur notre retour, reprit-elle après réflexion. C’est pour ça qu’elle
nous a offert l’hospitalité. Demain, nous irons à leur fête.
    — Méfie-toi. Attaroa a déjà utilisé le poison. Si nous
retournons là-bas, nous n’en repartirons peut-être jamais plus.
    — Je sais, mais il le faut. Pour les enfants. Nous ne
mangerons que la nourriture que j’apporterai, et seulement si nous ne la
perdons pas de vue. Crois-tu que nous devrions changer de campement ou
non ? J’ai beaucoup à faire avant demain.
    — Changer de campement ne changera rien, elles retrouveront
nos traces. Nous devons partir tout de suite, supplia Jondalar en lui
étreignant les mains.
    Il dévisageait Ayla intensément, comme s’il voulait la persuader
par la seule force de son regard. Finalement, il y renonça, sachant que sa
décision était prise et qu’il serait à ses côtés pour l’aider. Au plus profond
de son cœur, il avait envie de sauver ses nouveaux amis, mais il devait d’abord
se convaincre qu’il ne pouvait pas empêcher Ayla de rester. Il se jura de ne
laisser personne lui faire de mal.
    — Très bien, concéda-t-il. J’avais dit aux hommes que tu ne
tolérerais jamais qu’on traite quiconque de la sorte, mais je ne pense pas qu’ils
m’aient cru. Nous aurons besoin d’aide pour les sortir de l’Enclos. J’avoue que
l’invitation de S’Armuna m’a surpris. Ce ne doit pas être dans ses habitudes.
Son foyer est petit et à l’écart des autres, il n’est pas prévu pour recevoir
des hôtes. Qu’est-ce qui te fait croire qu’elle souhaite notre retour ?
    — Parce qu’elle a interrompu Attaroa pour nous inviter, et
que la Femme Qui Ordonne en a été contrariée. Est-ce que tu fais confiance à S’Armuna ?
    Jondalar réfléchit.
    — Je me le demande. J’ai plus confiance en elle qu’en
Attaroa, mais ça ne veut rien dire. Sais-tu que S’Armuna a connu ma mère ?
Elle a vécu dans la Neuvième Caverne quand elle était jeune, et elle était amie
avec Marthona.
    — Ah, c’est donc pour cela qu’elle parle si bien ta
langue ! Mais si elle connaissait ta mère, pourquoi n’a-t-elle rien fait
pour toi ?
    — Je me suis posé la question. Peut-être ne le voulait-elle
pas. Je pense qu’il s’est passé quelque chose entre ma mère et elle. Je ne me
souviens pas que Marthona m’ait parlé de quelqu’un qui serait venu vivre avec
eux dans sa jeunesse. J’ai mon idée sur S’Armuna. Elle a soigné ma blessure, et
bien qu’elle ne se soit jamais donné cette peine pour d’autres, j’ai le
sentiment qu’elle est prête à en faire davantage. Mais Attaroa ne le permettra
jamais.
    Ils déchargèrent Rapide et installèrent leur campement, aussi
peu tranquilles l’un que l’autre. Jondalar alluma le feu pendant qu’Ayla
préparait le dîner. Jondalar devait être affamé après son séjour dans l’Enclos,
et elle décida d’augmenter les portions. Dès qu’il aurait avalé quelques
bouchées, l’appétit lui reviendrait.
    Jondalar s’accroupit près du feu et contempla la femme qu’il
chérissait. Puis il s’approcha d’elle.
    — Femme, avant que tu ne sois trop occupée, dit-il en l’enlaçant,
j’ai salué un cheval et un loup, mais je n’ai pas encore salué comme elle

Weitere Kostenlose Bücher