Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
Vom Netzwerk:
coupât les
lanières de vêtements de Jondalar.
    — Pourquoi as-tu refusé de t’accoupler avec Attaroa ?
demanda-t-elle alors. Tu as blessé sa fierté devant tout son peuple.
    — J’ai ma fierté, moi aussi. Personne ne m’obligera à
partager le Don de la Mère. Et d’ailleurs, ça n’aurait rien changé. Elle avait
déjà l’intention de me transformer en cible avant mon refus, j’en suis sûr.
Mais je crois que c’est toi qui devrais te méfier. « Discourtoise et
inhospitalière »... pouffa-t-il, avant de redevenir plus sérieux. Elle te
hait. Si elle en a l’occasion, elle nous tuera tous les deux.

30
    Cette nuit-là, Ayla et Jondalar ne dormirent que d’un œil,
prêts à se relever au moindre bruit. Ils avaient attaché les chevaux à
proximité et Ayla garda Loup près d’elle, sachant qu’il la préviendrait à la
première alerte. Mais son sommeil fut peuplé de rêves menaçants, chaotiques et
sans avertissement ni message clair. Loup revenait dans chacun d’eux.
    Elle se réveilla avec les premières lueurs du jour qui
filtraient à travers les branches dénudées des saules et des bouleaux. Il faisait
encore sombre dans le vallon encaissé, mais peu à peu l’aube naissante lui
permit de distinguer les aiguilles épaisses des épicéas et celles plus longues
des pins de pierre. Une neige poudreuse était tombée pendant la nuit,
recouvrant les résineux, les broussailles, l’herbe et les fourrures de couchage
d’une fine pellicule blanche. Ayla était bien au chaud dans la fourrure.
    Elle avait presque oublié le plaisir de sentir Jondalar dormir à
ses côtés, et elle traîna encore un peu dans sa couche pour profiter de sa
présence. Mais ses pensées la tourmentaient. Il fallait qu’elle s’occupe de ce
qu’elle apporterait à la fête. Lorsqu’elle voulut se glisser hors de la
fourrure, elle sentit le bras de Jondalar la retenir.
    — Pourquoi te lever si tôt ? demanda-t-il en picorant
son cou de baisers légers. Il y a si longtemps que je ne t’ai pas eue près de
moi, je ne veux pas que tu partes.
    — Je n’ai pas envie de me lever, dit-elle en se pelotonnant
contre lui. Il fait froid et j’aimerais mieux rester dans les fourrures avec
toi, mais je dois préparer les mets que nous apporterons à la fête d’Attaroa,
et aussi ton repas du matin. Tu n’as pas faim ?
    — Si, maintenant que tu en parles, je pourrais manger un
cheval entier, proclama-t-il l’œil rivé sur Whinney et Rapide.
    — Oh, Jondalar ! s’exclama Ayla, choquée.
    — Non, pas un des nôtres, rassure-toi. Tu sais, je ne
mangeais que ça dernièrement... quand je mangeais. Il fallait que je sois
affamé pour pouvoir avaler de la viande de cheval. Quand on a faim, on
dévorerait n’importe quoi, et il n’y a aucun mal à ça.
    — Je sais, mais tu n’as plus besoin d’en manger,
maintenant.
    Ils restèrent quelques instants blottis l’un contre l’autre.
Puis, Ayla rejeta les fourrures et se leva.
    — Le feu s’est éteint, annonça-t-elle. Si tu le rallumes,
je préparerai notre infusion. Nous aurons besoin d’un bon feu aujourd’hui, et
de beaucoup de bois.
    La veille, pour leur repas, Ayla avait confectionné une soupe
épaisse avec de la viande de bison et des racines séchées, en y ajoutant
quelques pignons, mais Jondalar n’avait pas réussi à tout manger. Après avoir
mis le reste de côté, elle avait pris un plein panier de petites pommes, à
peine plus grosses que des cerises, qu’elle avait cueillies en pistant
Jondalar. Les pommes gelées se balançaient aux branches dénudées d’un arbre
nain sur le versant sud d’une colline. Elle avait coupé les petites pommes
durcies en deux, les avait épépinées et bouillies avec des gratte-culs, et
avait laissé reposer le mélange près du feu pendant la nuit. Au petit matin, le
liquide refroidi et épaissi par la pectine naturelle avait pris la consistance
de la gelée, parsemée de petits morceaux de pommes caoutchouteux.
    Avant de préparer l’infusion matinale, Ayla ajouta un peu d’eau
dans le restant de soupe, mit des pierres à chauffer pour cuire leur repas et
goûta la gelée de pommes. Le gel avait estompé l’acidité aigrelette des petites
pommes et l’ajout de gratte-culs avait donné au mélange une coloration
rougeâtre et une douce saveur piquante. Elle en servit un bol à Jondalar pour
accompagner sa soupe.
    — Je n’ai jamais rien mangé d’aussi bon ! s’exclama-t-il
après la

Weitere Kostenlose Bücher