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Le Huitième Péché

Titel: Le Huitième Péché Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Philipp Vandenberg
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Barbieri.
    — En Italie, l’homosexualité fait l’objet d’une tolérance bien moins grande qu’en Allemagne, poursuivit Barbieri.
    — Mais on ne tue pas quelqu’un parce qu’il est homosexuel !
    Barbieri haussa les épaules.
    — Partout, il y a des esprits dérangés. Il se peut très bien qu’un détraqué se promène en ce moment dans la nature.

35
    L e cardinal Bruno Moro secoua la tête et gronda de sa voix grave :
    — Gonzaga, encore et toujours Gonzaga ! Dieu seul sait à quelle rude épreuve il nous soumet en la personne de ce cardinal secrétaire d’État !
    Dans un mouvement de colère, le grand homme maigre aux cheveux roux se redressa dans son fauteuil.
    Depuis des heures, Moro, le directeur du Saint-Office, était en réunion avec Salzmann, le pro-secrétaire pour l’Éducation, et Sawatzki, le préfet du Conseil pour les affaires publiques de l’Église, afin de déterminer la conduite à adopter.
    La disparition de Philippo Gonzaga et de son secrétaire Giancarlo Soffici après leur visite au président de la République devait être tenue secrète.
    Alors que Frantisek Sawatzki insistait pour que la police romaine fût informée, Archibald Salzmann et le cardinal Moro ne voulaient pas en entendre parler. Moro, surtout, redoutait un scandale s’il devait s’avérer que Gonzaga avait de nouveau entrepris une des sorties en solitaire dont il avait le secret.
    On s’était déjà perdu en conjectures sur le fait que, contrairement à ses habitudes, Gonzaga était conduit par Soffici, son secrétaire, et non par Alberto, son chauffeur, jusqu’à ce qu’on finisse par apprendre qu’Alberto, cloué au lit par une grippe, n’avait tout simplement pas pu assumer ses fonctions.
    Après trois heures de débat, le regard rivé sur le portrait de saint Borromée, le cardinal Moro décida de temporiser jusqu’au lendemain matin 6 h.
    Si Gonzaga et son secrétaire ne réapparaissaient pas d’ici là, on préviendrait la police, laquelle déclencherait les recherches.
    À peine en avait-il terminé de ses explications que son secrétaire privé, le monsignor Abate, entrait dans la pièce et se penchait vers lui pour lui glisser un mot à l’oreille.
    — Monsignor ! Vous pouvez sans crainte parler à haute voix, s’échauffa Moro. Contrairement à ce qui se passe chez d’autres membres de la curie, chez moi, il n’y a pas de secrets.
    Le secrétaire dit alors :
    — Éminence, un procureur attend devant la porte et souhaite parler à un membre de la curie.
    Moro, Sawatzki et Salzmann se regardèrent, alarmés. Chacun d’eux avait des raisons d’être préoccupé, mais pas nécessairement des raisons identiques. Cela revenait donc finalement au même, et cela ne présageait rien de bon.
    — Faites entrer le procureur, dit Moro à l’adresse de son secrétaire, en accompagnant ses paroles d’un geste auguste de la main.
    Le jeune magistrat se présenta.
    — Je m’appelle Achille Mesomedes et je suis attaché au parquet de Rome.
    Moro, Sawatzki et Salzmann se présentèrent à leur tour et indiquèrent la fonction qu’ils occupaient au sein de la curie.
    — Qu’est-ce qui vous amène ? demanda Moro, bien qu’il supposât que la présence de leur interlocuteur avait un rapport avec la disparition de Gonzaga.
    Sans dire un mot, Mesomedes tira de son attaché-case une enveloppe dont il sortit une demi-douzaine de grandes photos qu’il étala sur la table devant les grands dignitaires présents.
    — Ces clichés ont été pris lors d’un enterrement dans le cimetière du Campo Verano, commenta Mesomedes. Je suppose que certaines des personnes qui apparaissent ici ne vous sont pas totalement inconnues.
    Salzmann regarda de plus près une des photos :
    — C’est le cardinal Philippo Gonzaga, dit-il.
    Moro prit à son tour la photo :
    — J’ignore ce que cela signifie.
    — Reconnaissez-vous d’autres personnes ? demanda le procureur avec insistance.
    — Pourquoi posez-vous ces questions ? Je pensais que vous nous apportiez une information concernant le lieu où se trouve actuellement le cardinal Philippo Gonzaga.
    Moro tendit les clichés à Mesomedes tout en l’interrogeant du regard.
    Le jeune magistrat ne cacha pas sa surprise :
    — Je ne comprends pas ce que vous voulez dire, Éminence. Mes recherches concernent la réouverture d’un dossier qui a été classé un peu précipitamment. Il s’agit de l’affaire Marlène Ammer, la femme

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