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Le Huitième Péché

Titel: Le Huitième Péché Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Philipp Vandenberg
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photos.
    — Maigre consolation.
    Barbieri se voulut rassurant.
    — Je voulais seulement te tenir informé. Sois prudent. Quand reviens-tu à Rome ? Tu comptes toujours revenir ?
    — Oui, naturellement. J’ai réservé mon vol pour après-demain sur Alitalia. Arrivée à dix-neuf heures vingt-cinq. Qui sait, il y aura peut-être une bonne âme pour venir me chercher. Au fait, qu’est-ce que tu entends par : « Sois prudent » ?
    — Évite les caméras de surveillance dans les aéroports ou dans les lieux publics. Et fais aussi attention à ne pas griller un feu rouge. Ne roule pas trop vite, à cause des flashs. Ce genre de photo a déjà mis en difficulté des gens qui se croyaient en sûreté. Et, à propos de bonne âme, elle est à côté de moi.
    Malberg fut heureux et soulagé d’entendre la voix de Caterina. Il l’écoutait presque avec recueillement, sans entendre ce qu’elle disait. Il la voyait devant lui, avec ses yeux foncés, et il laissait virtuellement glisser sa main le long de son corps.
    — Tout va s’éclaircir, lui dit-elle. Dis, tu écoutes ce que je te dis ? demanda-t-elle après un long silence.
    — Oui, oui, bégaya Malberg, gêné. Je me laissais juste aller à quelques souvenirs.
    Caterina comprit son allusion.
    — Tu es obsédé ? lui demanda-t-elle sur un ton moqueur.
    — Non, répondit Malberg du tac au tac, mais je n’ai pas envie de penser à autre chose.
    Il prit une profonde inspiration, comme s’il luttait contre lui-même pour revenir à la réalité.
    — Tu as entendu ce qu’a dit Barbieri ?
    — Oui.
    — J’ai aussi du nouveau, poursuivit Malberg.
    — Ne me fais pas lanterner !
    — Marlène avait une sœur, Liane, une hôtesse de l’air qui vit à Francfort. Elle sait peut-être des choses sur la mystérieuse vie de sa sœur ; enfin, je n’ai pas trop d’espoir. Du reste, Marlène n’a jamais fait allusion à sa sœur. J’ai l’impression qu’elles ne s’appréciaient pas particulièrement.
    — Et comment as-tu appris son existence ?
    — J’ai rencontré Max Sydow, un ancien camarade de classe, à l’aéroport de Fiumicino. Il est pilote et il connaît Liane Ammer.
    — Pourquoi ne lui téléphones-tu pas tout simplement ? Elle sait peut-être quand même quelque chose. Il se peut qu’elle connaisse quelqu’un qui soit susceptible de nous aider.
    — Oui, peut-être.
    — Alors, vas-y. Nous nous voyons après-demain. D’ici là, ne fais pas de bêtises. Je t’embrasse.
    Avant même qu’il ait eu le temps de répondre, Caterina avait raccroché.
    — Tout va bien ? lui demanda mademoiselle Kleinlein en s’avançant vers lui. Elle l’avait vu du magasin, en train de fixer le vide pendant de longues minutes.
    — Je réfléchissais, c’est tout. J’ai quand même le droit, non ? Mais si vous voulez m’aider, vous pourriez peut-être me trouver un numéro de téléphone ?
    Malberg prit un bout de papier sur lequel il griffonna : Liane Ammer, Francfort-sur-le-Main.
    — Vous pouvez appeler les renseignements, ou bien vous le trouverez sur Internet.
    — À vos ordres, patron, répondit mademoiselle Kleinlein avec une pointe d’ironie dans la voix, car elle n’aimait pas recevoir d’ordres.
    Pendant que Malberg s’occupait du courrier en retard, une question revenait sans cesse le torturer : comment pouvait-il écarter les soupçons qui pesaient contre lui ? Plus il y réfléchissait, plus il était persuadé qu’il ne serait pas simple d’y parvenir sans jouer cartes sur table et sans livrer la raison de ses investigations. Ces dernières semaines, il avait compris tous les risques qu’il courait. Barbieri avait certainement raison de lui conseiller de faire preuve de la plus grande discrétion.
    Sans dire un mot, mademoiselle Kleinlein glissa sur le bureau de son employeur le bout de papier que Malberg lui avait donné trois minutes plus tôt.
    — Comment avez-vous réussi à trouver le numéro si vite ? demanda-t-il, plus pour être aimable que pour autre chose.
    — En faisant comme n’importe quel abonné, moyennant une somme modique : j’ai appelé les renseignements, répondit-elle d’un ton sec.
    Malberg tenait le bout de papier à deux mains, les yeux rivés sur le numéro qui y figurait. Il ne connaissait pas Liane Ammer et il ignorait également tout de la relation que les deux sœurs entretenaient.
    Il devait en tout cas éviter que Liane se ferme immédiatement et refuse de lui

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