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Le Huitième Péché

Titel: Le Huitième Péché Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Philipp Vandenberg
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texto.
    Je prends le premier vol pour Munich. Viens me chercher à l’aéroport stp. Je t’aime. C.
    Malberg se laissa tomber dans le gros fauteuil où il s’asseyait toujours pour examiner les livres de valeur. Il n’avait pas vraiment le loisir de le faire en ce moment. Il rejeta la tête en arrière et fixa le plafond.
    Ce que Caterina venait de lui dire n’était pas vraiment fait pour lui remonter le moral. Il sentait plus que jamais auparavant à quel point il avait besoin d’elle et à quel point elle faisait désormais partie de sa vie.
    Il aurait bien aimé dormir, mais il était trop agité.
    Tout à coup, il se leva d’un bond. Il prit dans le tiroir d’un secrétaire les clés de sa Jaguar et une lampe de poche. Puis il enfila une veste de cuir et descendit dans le garage de son immeuble.
    La voiture élégante et capricieuse se trouvait là où il l’avait laissée, au milieu de toutes les Audi, Mercedes et autres coupés Porsche. Elle avait un peu pris la poussière, ce qui n’avait rien d’étonnant après une immobilisation de dix semaines.
    Malberg s’approcha de son véhicule, tel un limier. Les néons répandaient une lumière blafarde dans le garage. Lukas alluma néanmoins sa lampe de poche et braqua le faisceau lumineux vers l’intérieur du véhicule. Il ne remarqua rien de particulier, rien qui lui parût suspect.
    Une fois à la hauteur de la porte, côté conducteur, il se mit à genoux sur le sol en béton et éclaira le dessous de la Jaguar. Jamais encore il n’avait vu sa voiture sous cet angle-là. Il examina chaque détail.
    Il s’y connaissait assez peu en mécanique. Il aurait été incapable de remarquer une éventuelle transformation du châssis. Il introduisit prudemment la clé dans la serrure de la portière.
    Mais, tout à coup, il se figea, comme paralysé. Sa main droite refusait de tourner la clé. Malberg retira tout aussi prudemment la clé de la serrure. Il sentit la sueur couler le long de sa nuque. L’ombre de Marlène se rappelait à son souvenir.
    Une fois de plus.

50
    Au château de Layenfels, l’atmosphère était explosive. La tension et la méfiance qui sévissaient entre les Fideles Fidei Flagrantes avaient atteint un tel point que, désormais, ils s’évitaient et n’échangeaient plus que quelques rares paroles lors des repas au réfectoire. Les frères ne communiquaient plus entre eux que par gestes, par un signe de la tête ou de la main. On se serait cru chez ces trappistes de la plus stricte observance qui cherchent le sens de la vie dans un silence total.
    Tout avait commencé après que le cardinal secrétaire d’État Gonzaga eût livré au château le « linge » – comme on appelait désormais la relique – et que le professeur Murath eût commencé ses analyses. Anicet avait multiplié les annonces fracassantes selon lesquelles, si l’hypothèse de Murath se vérifiait, la confrérie deviendrait bientôt plus puissante que tous les chefs d’État du monde entier réunis. Il avait même parlé de l’émergence d’un autre monde et de la possibilité d’anéantir l’Église romaine.
    Entre-temps, l’ancien cardinal Tecina avait presque perdu toute sa foi dans les recherches du biologiste Richard Murath et proclamait à qui voulait l’entendre que c’était à juste titre que le prix Nobel n’avait pas été décerné à ce professeur luminophobe.
    Dans le château, maintenant divisé entre différentes factions, les rumeurs allaient bon train, et les paroles d’Anicet ne tardèrent pas à revenir aux oreilles du professeur. Il répondit devant tout le monde, et en fixant l’ex-cardinal, que les scientifiques seraient bien inspirés de ne pas s’embarrasser des ignorants qu’étaient les théologiens. Depuis, les deux hommes n’échangeaient plus que quelques mots par jour.
    Murath avait un problème : pour étayer sa thèse, il avait besoin de procéder à une analyse génétique du sang de Jésus de Nazareth. Mais, à ce jour, toutes ses tentatives s’étaient révélées vaines ; en effet, il avait bien mis en évidence des traces de sang sur le linceul. Or, elles étaient toutes d’origines différentes.
    Les analyses d’ADN correspondantes donnaient des résultats qui faisaient se dresser sur la tête les rares cheveux qui restaient au professeur. Ses détracteurs au sein de la confrérie jubilaient. Certaines taches de sang étaient récentes. D’autres provenaient du sang d’une personne de sexe

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