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Le Huitième Péché

Titel: Le Huitième Péché Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Philipp Vandenberg
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Anicet :
    — Effectivement. Regardez la trame du tissu !
    Murath :
    — Vous avez raison. Il n’y a aucun doute possible.
    Anicet :
    — Le motif de l’étoffe du petit morceau s’emboîte parfaitement dans le celui du linge. On ne peut pas falsifier ce genre de chose ! Gonzaga nous a donc bien apporté l’original.
    Murath :
    — Mais alors, je ne comprends pas pourquoi mes analyses n’aboutissent à aucun résultat.
    Dulazek et Gruna échangèrent un sourire complice.
    Anicet :
    — C’est bizarre, en effet, mais une nouvelle chance s’offre désormais à vous.
    Murath :
    — Ce n’est pas moi qui vais vous contredire. Si les traces de sang présentes sur l’échantillon sont analysables, alors… Je n’ose y croire !
    Au bout d’un long moment de silence, Gruna reprit, inquiet :
    — Et que va-t-il se passer maintenant ?
    — Ils se tombent dans les bras et ils s’embrassent ! remarqua Dulazek d’un ton sec avant de plaquer la main devant sa bouche pour réprimer un grand éclat de rire.
    Une voix se fit à nouveau entendre dans le haut-parleur. C’était celle d’Anicet :
    — De combien de temps avez-vous besoin pour obtenir les premières informations ?
    — Donnez-moi trois à quatre jours. En attendant, je garderai la précieuse relique dans ma cellule.
    Dulazek lança à Gruna un regard plein de sous-entendus. Emploi du temps de la nuit : tir au pigeon.

51
    Malberg était allé chercher Caterina à l’aéroport en taxi. Il avait acheté des petits pains frais, du jambon, du fromage et de la gelée de coings pour leur petit-déjeuner. Ils étaient maintenant installés au bar de sa cuisine américaine. Caterina reposa sa tasse en grimaçant.
    — Je sais ce que tu vas me dire, dit Lukas. Que mon café est de la lavasse !
    — Je n’ai jamais dit cela !
    — Mais tu l’as pensé si fort que je l’ai entendu ! Tu n’as d’ailleurs pas tort, la préparation du café n’est pas mon fort.
    Caterina étalait avec un plaisir non dissimulé de la gelée de coings sur un petit pain :
    — Bon, pour ce qui est du café, je peux encore m’en occuper, dit-elle avec un sourire malicieux.
    — Et pour le reste ?
    — Euh… Là, il faudra négocier.
    Lukas saisit la main de la jeune femme. Caterina rougit, pensant que Lukas était sur le point de lui faire une demande en mariage, là, entre le jambon et la gelée de coings. Les Allemands n’ont pas toujours l’art et la manière de faire les choses, dans ce domaine. Cependant, elle déchanta assez vite.
    — Tu me disais qu’il y avait dans l’article sur Soffici un indice concernant l’assassinat de Marlène, dit Malberg.
    Caterina n’en croyait pas ses oreilles, mais elle parvint à cacher sa déception.
    — Oui, répondit-elle en fouillant dans son sac de voyage dont elle sortit une feuille de journal. L’article est paru dans le Messagero d’hier.
    Malberg parcourut rapidement l’article qui relatait sur quatre colonnes l’accident de Soffici. Le journaliste concluait en se demandant pourquoi le secrétaire de Gonzaga s’était trouvé à cet endroit, dans le véhicule de fonction du cardinal secrétaire d’État dont les plaques minéralogiques avaient été remplacées par de fausses plaques allemandes.
    Pour le journal, les circonstances dans lesquelles Soffici avait trouvé la mort alors qu’il se rendait au château de Layenfels, le siège d’une confrérie hostile à l’Église, étaient particulièrement mystérieuses. Pas un seul mot qui renvoyait à Marlène. L’article n’apportait rien de nouveau. Déçu, Malberg se tourna vers Caterina.
    — La photo, dit-elle en montrant le cliché reproduit au-dessus de l’article, où l’on voyait le porche du château de Layenfels. Regarde le blason, au-dessus de l’entrée !
    Malberg fronça les sourcils : il venait de distinguer sur le blason une croix ressemblant à une croix russe dont la branche inférieure serait inclinée. Il avait déjà vu ce symbole runique quelque part. Oui, naturellement.
    Il se dirigea vers son secrétaire, ouvrit un tiroir dont il tira une petite chaîne en or avec un médaillon ovale. Il l’avait déposée là hier. C’était celle qu’il avait prise dans l’appartement de Marlène.
    Sur le médaillon figurait cette même croix.
    Il secoua la tête, incrédule. Qu’est-ce que cela pouvait bien signifier ?
    Caterina prit le médaillon des mains de Lukas.
    — En concentrant nos recherches sur

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