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Le Huitième Péché

Titel: Le Huitième Péché Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Philipp Vandenberg
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moins !
    Le docteur Dulazek nourrissait une animosité tenace envers Murath ; les deux hommes s’affrontaient sur certains points litigieux dans leurs domaines scientifiques respectifs.
    Personne ne s’étonna donc de l’entendre émettre, dans la foulée, une question provocante :
    — Quelqu’un peut-il me dire, après mûre réflexion, si l’hypothèse de Murath est vraiment recevable ? Je m’explique : se peut-il que nous soyons en train de rechercher la solution d’un problème sans savoir si ledit problème existe vraiment ?
    Murath se rengorgea comme un paon devant son écran. Mais avant qu’il ait pu trouver une réponse pertinente, Dulazek poursuivait :
    — Comprenez-moi, j’apprécie beaucoup notre collègue. Mais il ne serait pas le premier à penser qu’une hypothèse scientifique importante se comporte comme un atome lors de la fission nucléaire.
    — Et comment un atome se comporte-t-il lors de la fission nucléaire, si je peux me permettre cette question ? demanda Anicet.
    — Il se divise. Rien de plus.
    Murath se leva d’un bond et fondit sur Dulazek.
    — Cytologue à la manque ! Misérable ! cria-t-il hors de lui en saisissant l’autre à la gorge.
    Ni Dulazek ni les autres participants ne purent empêcher Murath de précipiter son adversaire au sol et de lui serrer si fort le cou que le visage du cytologue devint violet.
    Le professeur Masic, le toxicologue aux bras puissants, parvint in extremis à arracher Dulazek aux mains du chercheur en biologie moléculaire, qui écumait de rage.

15
    Malberg était sans nouvelles de Caterina depuis deux jours. S’étant sentie trahie, elle cherchait à se venger en gardant le silence. En taisant sa présence sur les lieux dans les minutes qui avaient suivi l’assassinat de Marlène, il avait commis une erreur que, rétrospectivement, il devait reconnaître. Il ne pouvait même pas en vouloir à Caterina d’envisager qu’il pût y avoir un lien entre lui et le meurtre.
    Il ne connaissait pas son adresse personnelle, et son nom ne figurait pas dans l’annuaire.
    Malberg décida d’aller voir la jeune femme sur son lieu de travail, au service de rédaction du Guardiano dans la Via del Corso.
    Le hall d’entrée de l’immeuble baroque était gardé par deux agents de sécurité vêtus de noir, qui gratifiaient chaque visiteur d’un regard soupçonneux.
    La concierge, une femme soignée entre deux âges, salua Malberg d’un signe de tête amical et lui demanda poliment :
    — Que puis-je faire pour vous, signore  ?
    — J’aimerais parler à la signora Caterina Lima.
    — Vous avez rendez-vous, signore  ?
    — Non. À vrai dire… dit Malberg en cherchant ses mots, il s’agit plutôt d’une affaire privée. Mais en fait…
    La concierge blonde fronça les sourcils.
    — Si vous voulez bien vous asseoir ! lui suggéra-t-elle sur un ton sans réplique en lui indiquant un canapé gris. Qui dois-je annoncer ?
    — Malberg.
    Le bouquiniste observait les allées et venues dans le hall d’entrée lorsque, soudain, Caterina surgit devant lui.
    Elle semblait inquiète. Malberg comprit à ses yeux apeurés qu’il n’avait pas choisi le bon moment pour lui rendre visite.
    — Vous avez du courage, dit-elle à voix basse en l’entraînant vers le côté, avant même que Malberg ait pu dire un seul mot.
    Il la regarda sans comprendre.
    — Le procureur de la République a requis ce matin même un mandat d’arrêt contre vous.
    Malberg partit d’un rire hystérique. Caterina plaqua aussitôt la main sur sa bouche.
    — Taisez-vous, je vous en prie. La situation est vraiment grave. Vous êtes soupçonné d’avoir trempé dans le meurtre de Marlène Ammer.
    — Moi ?
    — Au cours de ses investigations, la police a trouvé une lettre portant votre nom, dans laquelle vous annonciez votre arrivée le jour du crime. Vous savez qu’en Italie, on ne plaisante pas avec les déclarations d’entrée sur le territoire. En comparant les données enregistrées dans les ordinateurs de la police, on a pu déduire que vous étiez descendu à l’hôtel Cardinal pour en ressortir, selon des témoins, peu de temps après, et ceci quelques heures avant le crime.
    — Et comment avez-vous su tout cela ?
    — Comme je vous l’ai déjà dit, une journaliste chargée – excusez-moi, anciennement chargée – de tout ce qui touche à la police, a d’excellents contacts avec les services qui effectuent ce type de

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