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Le Huitième Péché

Titel: Le Huitième Péché Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Philipp Vandenberg
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disparut en claquant la porte de l’appartement.
    Caterina haussa les épaules, comme pour s’excuser du comportement de Paolo.
    — Vous savez, nous ne nous sommes jamais bien entendus. Ce n’est pas sorcier : si l’on veut, nous travaillons pour les mêmes, mais chacun avec des objectifs diamétralement opposés. Moi comme journaliste chargée de l’information auprès de la police et Paolo comme, disons, petit malfrat. Je ne vous cacherai pas que Paolo a déjà fait de la prison. Mais, dans le fond, ce n’est pas un mauvais bougre, vous pouvez me croire. Il ne choisit pas toujours très bien ses fréquentations, c’est tout.
    Caterina souffrait manifestement de la vie que menait son frère.
    — Vous n’avez pas besoin de vous excuser pour votre frère, dit Malberg d’un ton conciliant. J’espère seulement que je ne serai pas un trop gros poids pour vous.
    — Pas de souci, répondit-elle en riant. Mais il faudra que vous vous occupiez vous-même de vos repas. Il y a une excellente pizzeria juste au coin de la rue. Voici les clés de l’appartement. À présent, je vous prie de m’excuser. Je serai de retour vers seize heures. J’ai désormais des horaires réguliers, c’est là le seul avantage de ma nouvelle affectation. Avant, j’étais toujours en service. À plus tard !
    Malberg préféra passer la journée dans l’appartement de Caterina. Il n’avait pas peur de sortir de la maison, il se sentait plutôt à l’abri dans ce quartier, car il croyait ne pas avoir laissé derrière lui de traces qui auraient pu mettre la police sur sa piste.
    Il resta donc dans ce petit deux-pièces, avec sa cuisine et sa salle de bains vieillotte, équipée d’une douche à l’italienne encore plus vieillotte.
    Deux des fenêtres du séjour et celle de la chambre de Caterina donnaient sur la rue, tandis que celle de la cuisine et celle de la salle de bains s’ouvraient sur une cour intérieure peuplée le matin de matrones bavardes et l’après-midi d’enfants bruyants. Le mobilier de l’appartement sortait tout droit d’un catalogue de vente par correspondance, à l’exception d’un gros secrétaire dix-neuvième en bois sombre.
    Le cadre n’était pas vraiment fait pour lui remonter le moral. Malberg s’assit donc devant le secrétaire, cala son menton dans ses mains et se mit à réfléchir. Il se remémora calmement tout ce qui s’était passé depuis l’assassinat de Marlène.
    Né sous le signe de la Vierge, ascendant Lion, il avait l’habitude d’analyser rationnellement les choses et d’agir ensuite en conséquence. Mais il avait beau chercher la clé, le détail qui permettrait d’éclairer les événements des derniers jours, ses réflexions débouchaient toujours sur la même impasse. Il avait l’impression de tourner en rond.
    Quel rôle le cardinal secrétaire d’État Gonzaga avait-il joué dans la vie de Marlène ? Ou, pour être plus précis : dans la mort de Marlène ? Pourquoi cet enterrement en secret, et anonyme ? Pourquoi l’appartement de Marlène avait-il été muré comme un mausolée ? Pourquoi avait-on fait table rase de son passé ?
    Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ?
    Malberg commença à dessiner de mémoire le plan de l’appartement de Marlène. Il esquissa maladroitement le palier, la grande porte d’entrée, la salle de bains dans laquelle il avait trouvé la jeune femme et la porte qui menait au grenier. Soudain, il se figea.
    Bien sûr, son schéma ne tenait qu’approximativement compte des mesures exactes du lieu, mais Malberg imaginait assez bien l’existence, entre le salon de Marlène et le grenier, d’une autre pièce ou d’une porte de communication.
    Lors de sa première visite, il ne s’était bien évidemment pas penché sur la disposition des pièces. Lorsqu’il y était retourné et qu’il avait inspecté le grenier, il n’avait gardé, dans le fatras de choses inutiles et de vieux meubles, que le souvenir d’une horrible armoire datant de l’époque de Vittorio Emmanuel.
    Malberg passa toute la journée dans cet environnement étrange, à ruminer ses interrogations. Devait-il se rendre de nouveau dans cet immeuble duquel l’appartement de Marlène semblait avoir disparu comme par enchantement ? Il était sûr d’une chose : le fait que la porte avait été murée et que la concierge avait disparu faisait partie d’un plan destiné à effacer toutes traces susceptibles de rappeler le souvenir de Marlène.
    Comment

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