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Le Huitième Péché

Titel: Le Huitième Péché Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Philipp Vandenberg
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voir descendre de la voiture.
    — De ce point de vue là, vous n’avez rien à craindre de moi, remarqua Lorenza Falconieri d’un ton sec. Je n’ai eu le plaisir de rester dans ces murs que pendant deux semaines, et je n’ai tué personne.
    — Seulement deux semaines ? (La voix du chauffeur de taxi trahissait une certaine déception.) Vous devez avoir un excellent avocat.
    Peu désireuse de poursuivre cette conversation, la marquise se contenta de hocher la tête.
    — Quelqu’un vous attend ? demanda le chauffeur, interrompant ainsi un long moment de silence.
    Lorenza ne répondit pas. Indifférente, elle regardait droit devant elle à travers le pare-brise.
    — Je pose seulement la question parce qu’une Mercedes noire nous suit depuis Santa Maddalena. Mais ce n’est peut-être qu’un hasard.
    — C’est ce que je crois aussi, répliqua la marquise, visiblement à bout de nerfs.
    Qui aurait bien pu venir la chercher ou même la suivre ? Elle n’avait elle-même appris sa libération que le matin même.
    Lorsque le taxi tourna dans la Via dei Coronari, la marquise sortit un billet de vingt euros de son sac à main et le tendit au chauffeur.
    — Vous pouvez garder la monnaie. Si vous pouviez m’arrêter là-devant, au coin…
    La marquise descendit et s’engagea dans la ruelle étroite bordée de maisons délabrées. À midi, le trottoir de gauche, où se trouvait son immeuble, était à l’ombre. Lorenza Falconieri appréciait l’agréable fraîcheur de la ruelle. Tout en marchant, elle fouillait dans son sac pour sortir ses clés lorsqu’elle entendit un coup de klaxon strident.
    Se retournant, elle fut aveuglée par un soudain éclair, qui provenait de la vitre d’une grosse voiture noire. Il n’y eut pas de détonation. En tout cas, la marquise n’entendit rien. Elle ressentit seulement un grand coup au niveau de la poitrine.
    Un coup si violent qu’elle en eut le souffle coupé. Elle essaya de respirer. En vain. L’effort qu’elle fit n’eut qu’un seul effet : à gauche, là où le cœur bat, un flot de sang gicla et se répandit sur ses vêtements.
    Plusieurs secondes s’étaient déjà écoulées, durant lesquelles la voiture noire d’où avait jailli cet éclair aveuglant avait eu le temps de prendre la fuite. Ce n’est qu’à ce moment-là que la marquise comprit qu’on venait de lui tirer dessus. Elle n’avait pas mal. Le choc inhibe toute sensation de douleur.
    Allait-elle mourir ici, maintenant ? Une balle en plein cœur, n’était-ce pas une blessure mortelle ? Elle s’était toujours imaginé la mort comme un moment de souffrance. Mais où était la souffrance ?
    Au lieu d’avoir mal, elle ressentait comme un engourdissement. Tous les bruits se feutrèrent. Elle n’entendait plus que le râle saccadé de sa respiration.
    Lorenza Falconieri remarqua que ses genoux se dérobaient sous elle. Elle marchait à quatre pattes sur le pavé, comme un chien. Des futilités lui traversaient l’esprit. Avait-elle payé sa dernière note de téléphone ? Portait-elle des sous-vêtements propres ? Qui allait dévisser la plaque qui portait son nom, à côté de la porte d’entrée ? Puis elle perdit l’équilibre et bascula sans un mot sur le côté, où elle resta allongée en chien de fusil. Des flots de sang s’échappaient de sa bouche.
    La marquise fixait le ciel.
    — Vous m’entendez ?
    Un visage qu’elle ne connaissait pas.
    — Oui, répondit la marquise, mais sa réponse n’arriva pas à son destinataire.
    — Vous m’entendez ? continuait la voix, encore et encore. Vous m’entendez ?
    Puis la voix s’éloigna, faiblit et s’éteignit. Tout à coup, ce fut le silence. Un silence comme elle n’en avait encore jamais connu.

30
    —  P ronto  !
    Caterina faillit laisser échapper le combiné. Elle était encore complètement endormie. Les journalistes ne sont pas des lève-tôt et, dans ce milieu, un coup de fil à 8 h du matin frise carrément la provocation. De plus, après sa dispute d’hier avec Malberg, la jeune femme n’avait pratiquement pas fermé l’œil de la nuit.
    — Je m’appelle Mesomedes, Achille Mesomedes, du parquet de Rome.
    — Et c’est pour me dire cela que vous me téléphonez en plein milieu de la nuit ? répondit Caterina de mauvaise humeur.
    — Je vous prie de m’excuser, signora Lima, je peux naturellement vous rappeler plus tard.
    — Non, non, c’est bon ! De quoi s’agit-il ?
    — De

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