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Le Japon

Le Japon

Titel: Le Japon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Collectif
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faire un compte exact, en particulier pour les pertes chinoises. Ce qui est à peu près assuré, ce sont les morts au combat. On compteenviron 7 millions de victimes parmi les soldats : 2 millions de Japonais et quelque 3 millions de Chinois, auxquels on peut ajouter environ 200 000 Occidentaux (principalement Américains, Britanniques, Australiens et Néerlandais, sans oublier quelques milliers de Français d’Indochine) et une centaine de milliers de combattants d’autres pays d’Asie. On estime par ailleurs que 1,4 million de soldats chinois sont morts à l’écart des zones de combat : maladies, blessures, manque de soins, faim…
    Tout cela est d’assez peu de poids comparé aux victimes civiles : elles représentent en dehors du Japon près de 80 % des pertes, pourcentage bien supérieur à ce qui se passait sur le théâtre européen, même en y incluant la Shoah. Au total, on estime le bilan à 27 millions de morts, dont quelque 20 millions de civils. Le chiffre est à comparer aux 36 millions de morts côté européen 20  : les pertes en Asie représentent 40 % du total des pertes de la Seconde Guerre mondiale.
    Le Japon compterait au total 3 millions de morts. Parmi les morts civils, 1 million en tout, 400 000 ont été victimes des bombardements (dont la moitié, 200 000, lors des explosions nucléaires).
    Les plus grandes pertes là aussi ont été chinoises, mais les chiffres sont sujets à discussion. Les différents gouvernements chinois ont fourni des évaluations très variables. Entre 1945 et aujourd’hui, on est passé de 10 à 35 millions de morts. Le chiffre de 15 millions, qui fut fourni peu après la fin du conflit par les autorités du Guomindang, ne paraît pas invraisemblable. Des victimes civiles asiatiques, deux tiers vraisemblablement moururent de faim, un quart furent assassinées, un dixième périrent d’épuisement au travail. On comprend les considérables enjeux de mémoire que représente cette guerre en Asie…
    Note
    20 . Ces chiffres ne sont pas définitifs, en particulier du fait des importantes incertitudes qui subsistent sur les victimes chinoises et soviétiques, civiles surtout.

Le raid japonais sur Pearl Harbor : du mythe à la réalité
    Pearl Harbor ne cesse pas de fasciner. C’est que l’attaque japonaise a bouleversé les cartes. Les États-Unis décident alors d’entrer de plain-pied dans le conflit mondial. La guerre n’appartient plus aux seuls Européens. Voici que s’annoncent les extraordinaires bouleversements du monde de 1945, notre monde. C’est aussi un événement-surprise. Les Américains aidaient activement la Grande-Bretagne et l’Union soviétique. Ils s’attendaient à de vives réactions de l’Allemagne. L’océan Atlantique s’était transformé en un théâtre d’opérations. Mais l’attaque se produit dans le Pacifique, et elle vient du Japon. Dans les conditions les plus spectaculaires. Un raid comme on n’en avait jamais vu 31 . L’une des plus grandes puissances maritimes est frappée dans ses forces vives.
    Ce raid est devenu un véritable mythe, toujours vivace, qui appelle des questions et suscite des réponses pas toujours satisfaisantes. Comme si, pour comprendrecet événement hors du commun, il fallait nécessairement imaginer le pire, par exemple la complicité des plus hauts personnages de l’État. Et si Roosevelt avait laissé faire ? Et si Pearl Harbor n’était qu’une provocation, sciemment élaborée, des États-Unis, pour que les Japonais tombent dans le piège et que l’opinion américaine s’enflamme ? Et si l’attaque du 7 décembre 1941 n’était que l’une de ces innombrables chausses-trappes que l’historien rencontre sur sa route ? Bref, Pearl Harbor, c’est le traumatisme par excellence, l’inguérissable cicatrice dans la conscience collective des Américains.
    Pourtant, les faits sont simples. La base de Pearl Harbor est située dans l’île d’Oahu, au cœur de l’archipel d’Hawaï. En plein océan, à 3 500 km de Los Angeles, à 5 500 km du Japon, à 7 000 km de l’Australie. L’archipel occupe une position stratégique, sur la route des « mandats » (Guam, Wake, Midway) que les États-Unis administrent depuis un demi-siècle, sur la route des Philippines que les États-Unis protègent, sur la route des Indes néerlandaises, de la Malaisie, de l’Océanie. Une sentinelle avancée de l’Empire américain du Pacifique. La base abrite les

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