Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le Japon

Le Japon

Titel: Le Japon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Collectif
Vom Netzwerk:
2002), A. Beevor rappelle que, lors de l’offensive russe, la Luftwaffe avait, à la mi-avril 1945, créé une escadrille de kamikazes appelée Selbstopfereinsatz (« mission d’autosacrifice ») qui avait pour objectif de s’écraser sur les ponts sur l’Oder. Trente-cinq pilotes y trouvèrent la mort, sans résultats.
    44 . Cf. W. Craig, La Chute du Japon , Paris, Robert Laffont, 1969.
    45 . Cf. I. Hata, avec Y. Izawa, Japanese Naval Aces and Fighter Units in World War II , Annapolis, Naval Institute Press, 1989.
    46 . Cf. I. Hata, Nihon Kaïgun ; Senjô no kyôkun (« L’Aéronavale. Les leçons des batailles »), PHP Kenkyûshyo, 2003.
    47 . Chiran kôjo nadeshiko kaï, Chiran Tokkôtaï kichi yori (« Le groupe d’attaque spécial de la base de Chiran »), Takagui-shobô, 1996.

Fallait-il bombarder Hiroshima ?
    « Nous nous sommes servis de la bombe contre ceux qui nous ont attaqués sans avertissement à Pearl Harbor, contre ceux qui ont affamé, battu et exécuté des prisonniers de guerre américains, contre ceux qui ont renoncé à obéir aux lois de la guerre. Nous avons utilisé l’arme atomique pour raccourcir l’agonie de la guerre, pour sauver des milliers et des milliers de vies de jeunes Américains. » Épargner des milliers de vies humaines : c’est ainsi que le président Harry Truman justifia l’usage de la bombe atomique au Japon, dans son allocution du 9 août 1945, le jour où la deuxième bombe était lancée sur Nagasaki, après l’atomisation d’Hiroshima, le 6 août.
    De fait, à mesure que les Américains s’approchaient de l’archipel, les combats redoublaient d’intensité. À Iwo-Jima, dans les îles Kazan, en février 1945, les Américains perdirent 70 000 hommes et dénombrèrent 20 000 blessés. À Okinawa, première des îles du sanctuaire japonais, dans l’archipel des Ryukyu, leurs pertes s’élevèrent à 12 500 hommes et 37 000 blessés en avril 1945, alors que les Japonais laissaient 110 000 hommes sur le terrain et qu’il y avait 150 000 morts parmi les civils de l’île.
    Le suicide collectif des civils se jetant des falaises dans la mer, sur l’île de Saïpan, le harcèlement de l’aviation kamikaze… : tout laissait prévoir que les Américains se heurteraient à une guérilla épuisante de la part de la population civile, fanatisée.
    Car il est probable que le gouvernement japonais, placé sous la coupe des ultranationalistes, n’aurait pas osé capituler sans le traumatisme que représenta l’explosion des deux bombes. D’ailleurs, même après Hiroshima et Nagasaki, le Conseil suprême nippon continua d’être divisé entre jusqu’au-boutistes et pacifistes. Il faudrait l’arbitrage extraordinaire du « Fils du ciel » pour que le ministre de la Guerre, Korechiku Anami, accepte, enfin la reddition.
    Aurait-on pu éviter cela ? C’est ce que soutiennent des historiens américains révisionnistes qui avancent qu’il aurait suffi aux États-Unis d’indiquer clairement, dans leur demande de capitulation, qu’ils préserveraient l’institution impériale pour obtenir la capitulation japonaise, ou qui affirment que la bombe était uniquement destinée à intimider Staline, qui, notamment, lors de la conférence de Potsdam, entre le 17 juillet et le 2 août 1945, était demeuré ferme dans les négociations entre Alliés.
    Reste que, début août, le Japon était toujours en guerre. Pour Truman, chef de guerre, et le Comité qui réunissait aux États-Unis militaires, savants et politiques, il fallait épargner la vie des boys et en finir au plus vite. Les dernières oppositions de ceux qui préconisaient plutôt une explosion en un lieu désert pour montrer l’effet dévastateur de la bombe atomique à l’ennemi, ou qui préféraient attendre la chute inéluctable du Japon sans recourir à l’arme nucléaire – c’était notamment le cas d’Eisenhower, qui la jugeait « completely unnecessary » –, furent écartées.
    Dans la rhétorique américaine, les bombardements atomiques étaient un sacrifice nécessaire et lecomplément du bombardement massif des villes japonaises. Trois cibles furent retenues : Hiroshima, Kokura, Nagasaki ; les trois villes abritaient des bases militaires et des usines de guerre. Le 9 août, la visibilité sur Kokura étant nulle, la deuxième bombe atomique est lâchée sur Nagasaki.
    Une question demeure : aurait-on pu imaginer de lancer la bombe contre

Weitere Kostenlose Bücher