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Le Journal D'Anne Frank

Le Journal D'Anne Frank

Titel: Le Journal D'Anne Frank Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Anne Frank
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d’une semaine. »
    Pour avoir des précisions, le garçon va reposer la même question à sa mère. « Dis-moi, maman, demande-t-il, comment es-tu née et comment est-ce que je suis né, moi ? »
    Sa mère lui raconte exactement la même histoire, après quoi le garçon, pour savoir le fin mot de l’affaire, va trouver aussi son grand-père. « Dis-moi, grand-père, fait-il, comment es-tu né et comment est née ta fille ? » Et pour la troisième fois il entend la même histoire.
    Le soir, il écrit dans son journal : « Après avoir recueilli des informations très précises, je suis obligé de constater que dans notre famille, il n’y a pas eu de relations sexuelles pendant trois générations ! »
    Je n’ai pas encore fait mon travail, il est déjà trois heures.
     
    Bien à toi,
    Anne M. Frank
     
    P.-S. Comme je t’ai déjà parlé de la nouvelle femme de ménage, je veux simplement ajouter que cette dame est mariée, a soixante ans et est dure d’oreille ! Très sympathique, compte tenu des bruits éventuels que huit clandestins pourraient faire retentir.
    Oh, Kit, il fait tellement beau, si seulement je pouvais sortir !
     
     
    1 Grand magasin d’Amsterdam.
     
     
     
    MERCREDI 10 MAI 1944
     
    Chère Kitty,
     
    Hier après-midi, nous étions au grenier en train de faire du français, lorsque j’ai entendu soudain derrière moi un clapotis d’eau, j’ai demandé à Peter ce que c’était que ce bruit, mais sans même me répondre il s’est élancé sous les combles où se trouvait le lieu du désastre et, sans ménagements, a remis à la bonne place Muschi qui, délaissant une litière trop humide, s’était posé juste à côté. Il s’ensuivit un beau tapage et Muschi, ayant entre-temps fini de pisser, dévala l’escalier.
    Pour retrouver un peu de confort qui rappelle sa litière, Muschi s’était installé sur un petit tas de sciure au-dessus d’une fente dans le plancher poreux des combles, la flaque a traversé immédiatement le plafond entre les combles et le grenier et s’est malheureusement égouttée juste sur notre tonneau de pommes de terre et un peu à côté. Le plafond suintait et comme le plancher du grenier, à son tour, n’est pas exempt de trous, diverses gouttes jaunes ont traversé le plafond de la pièce et sont tombées entre une pile de chaussettes et un livre posés sur la table.
    J’étais pliée en deux, la scène était trop drôle, il faut dire, Muschi tapi sous une chaise, Peter qui s’activait avec eau, poudre de chlore et serpillière et Van Daan qui calmait les esprits. Le malheur a été bien vite réparé, mais, c’est un fait connu, le pipi de chat pue affreusement et les pommes de terre le prouvaient hier à l’évidence, ainsi que les résidus de bois que Papa a descendus dans un seau pour les brûler. Pauvre Muschi ! Comment pourrais-tu te douter qu’on ne trouve plus de litière de tourbe ?
    Anne
     
     
     
    JEUDI 11 MAI 1944
     
    Chère Kitty,
     
    Nouvelle scène comique :
    Peter devait se faire couper les cheveux, la coupeuse étant comme d’habitude sa mère. A sept heures vingt-cinq, Peter disparaissait dans sa chambre, à la demie pile il en ressortait nu comme un ver, à l’exception d’un caleçon de bain bleu et de ses tennis.
    « Tu viens ? demanda-t-il à sa mère.
    — Oui, mais je cherche les ciseaux ! »
    Peter l’aida à chercher et se mit à farfouiller grossièrement dans le petit tiroir de toilette de Madame. « Arrête de tout chambouler, Peter », grogna-t-elle. Je n’ai pas compris la réponse de Peter, elle devait en tout cas être insolente, car Madame lui donna une tape sur le bras, il la lui rendit, elle le frappa de toutes ses forces et Peter retira son bras en faisant une grimace comique. « Allez, viens, ma vieille ! »
    Madame resta plantée là, Peter la saisit par les poignets et la traîna à travers toute la pièce, Madame pleurait, riait, jurait et trépignait, mais rien n’y faisait, Peter entraîna sa prisonnière jusqu’au pied de l’escalier du grenier, où il fut bien obligé de la lâcher. Madame revint dans la pièce et se laissa tomber sur une chaise en poussant un gros soupir.
    « Die Entführung der Mutter (1) », dis-je pour plaisanter. « Oui, mais il m’a fait mal. »
    Je suis allée voir et j’ai rafraîchi avec un peu d’eau ses poignets enflammés et rouges. Peter, toujours au bas de l’escalier, a recommencé à s’impatienter et il est rentré

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