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Le Journal D'Anne Frank

Le Journal D'Anne Frank

Titel: Le Journal D'Anne Frank Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Anne Frank
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pu ranger toute notre illumination aux chandelles.
    Ce matin, je me suis levée de bonne heure, Jan était déjà habillé, il devait partir à huit heures et demie, donc à huit heures, il prenait déjà son petit déjeuner en haut. Miep n’avait pas fini de s’habiller. Elle était encore en chemise quand je suis entrée.
    Miep porte exactement les mêmes culottes de laine que moi pour faire du vélo. Margot et moi sommes allées nous habiller à notre tour, et nous étions en haut bien plus tôt que d’habitude. Après un petit déjeuner agréable, Miep nous a quittés pour descendre au bureau. Il pleuvait à torrents et elle était contente de ne pas être obligée d’aller au travail en vélo. J’ai fait les lits avec Papa et ensuite j’ai appris cinq verbes irréguliers français, quel courage, non ? Margot et Peter lisaient dans notre chambre, et Muschi était assis près de Margot sur le divan, je les ai rejoints après mes irrégularités françaises et j’ai lul’ Eternel Chant des forêts, un très beau livre, mais très étrange, je l’ai presque fini.
    La semaine prochaine, Bep viendra à son tour nous rendre une visite nocturne.
     
    Bien à toi,
    Anne
     
     
     
    JEUDI 29 OCTOBRE 1942
     
    Très chère Kitty,
     
    Je suis folle d’inquiétude, Papa est malade. Il a une forte fièvre et des plaques rouges, on dirait la rougeole. Et nous ne pouvons même pas appeler le médecin, rends-toi compte ! Maman le fait bien transpirer, cela fera peut-être baisser la fièvre.
    Ce matin, Miep nous a raconté que le logement des Van Daan sur le Zuider Amstellaan a été vidé de ses meubles. Nous ne l’avons pas encore annoncé à Madame, elle est déjà tellement «  nervös » en ce moment et nous n’avons pas envie d’entendre de nouvelles jérémiades sur son beau service et ses jolies chaises, qu’elle a laissés chez elle. Nous aussi, nous avons dû abandonner presque tout ce que nous avions de beau, à quoi sert de se lamenter ?
    Papa veut maintenant me faire lire Hebbel et des livres d’autres auteurs allemands célèbres. J’arrive maintenant assez bien à lire en allemand. Seulement, la plupart du temps, je chuchote au lieu de lire en silence. Mais ça passera. Papa a sorti de la grande bibliothèque les pièces de Goethe et de Schiller, il veut m’en lire des passages tous les soirs. Nous avons déjà commencé Don Carlos.
    Pour suivre le bon exemple de Papa, Maman m’a fourré dans les mains son livre de prières. Pour la forme, j’ai lu quelques prières en allemand, je les trouve belles mais cela ne me dit pas grand-chose. Pourquoi veut-elle m’obliger à toutes ces bondieuseries ? Demain, nous allumons le poêle pour la première fois, nous allons sûrement être envahis de fumée ; la cheminée n’a pas été ramonée depuis longtemps, espérons que ce machin va tirer !
     
    Bien à toi,
    Anne
     
     
     
    LUNDI 2 NOVEMBRE 1942
     
    Chère Kitty,
     
    Vendredi soir, Bep était chez nous, c’était plutôt une bonne soirée, mais elle n’a pas bien dormi parce qu’elle a bu du vin. Sinon, rien de spécial. Hier, j’avais un mal de tête épouvantable et je me suis couchée tôt. Margot recommence à m’agacer.
    Ce matin, j’ai commencé à trier un fichier du bureau qui s’était renversé et qui était tout mélangé. Ça m’a rendue à moitié folle et j’ai demandé à Margot et à Peter de m’aider, mais ils étaient bien trop paresseux tous les deux. Alors je l’ai remis à sa place tel quel, je serais trop bête de le faire toute seule.
     
    Anne Frank
     
    P.-S. J’oubliais de te donner une nouvelle capitale : je vais probablement avoir bientôt mes règles. Je m’en aperçois parce qu’il y a une sorte de semence gluante dans ma culotte et maman me l’a prédit. Je meurs d’impatience, ça a tellement d’importance, dommage seulement que je ne puisse pas mettre de serviettes hygiéniques car on n’en trouve plus non plus, et les tampons de Maman ne conviennent qu’aux femmes qui ont déjà eu un enfant.
     
     
     
    22 JANVIER 1944 (ajout)
     
    Je ne pourrais jamais écrire une chose pareille aujourd ’hui !
    En rouvrant mon journal après un an et demi, je suis très étonnée de voir à quel point j’étais une vraie godiche. Malgré moi, je sais que même si je le voulais de toutes mes forces, je ne redeviendrais jamais comme j’étais. Mes sautes d’humeur, mes jugements sur Margot, Maman et Papa, je les comprends aussi parfaitement

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