Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le Journal D'Anne Frank

Le Journal D'Anne Frank

Titel: Le Journal D'Anne Frank Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Anne Frank
Vom Netzwerk:
nous sommes vite mis à les ramasser, mais les haricots sont si glissants et si petits qu’ils roulent dans tous les recoins et les trous possibles et imaginables. Chaque fois que quelqu’un monte l’escalier, il se penche pour prendre une poignée de haricots et la remettre à Madame. J’ai failli oublier de dire que la maladie de Papa est complètement passée.
     
    Bien à toi,
    Anne
     
    P.-S. La radio vient d’annoncer qu’Alger est tombée. Le Maroc, Casablanca et Oran sont déjà aux mains des Anglais depuis quelques jours. On n’attend plus que Tunis.
     
     
     
    MARDI 10 NOVEMBRE 1942
     
    Chère Kitty,
     
    Formidable nouvelle, nous allons héberger un huitième pensionnaire !
    Oui, c’est vrai, nous avons toujours pensé qu’il y avait ici largement de quoi loger et nourrir une huitième personne. Nous avions seulement trop peur d’imposer une charge supplémentaire à Kugler et à Kleiman. Mais comme les sinistres nouvelles du dehors concernant les juifs se faisaient de plus en plus sombres, Papa a tâté le terrain auprès de nos deux éléments décisifs, et ceux-ci ont entièrement approuvé le projet. Le danger n’est pas moins grand pour sept que pour huit, ont-ils remarqué à juste titre. Quand ce point a été réglé, nous avons passé en revue toutes nos connaissances pour trouver une personne seule qui puisse s’intégrer à notre vie de famille clandestine. Elle n’a pas été difficile à dénicher. Après que Papa eut écarté toute la famille des Van Daan, notre choix s’est porté sur un dentiste du nom de Albert Dussel. Il vit avec une chrétienne, une jolie femme beaucoup plus jeune que lui et avec qui il n’est probablement pas marié, mais c’est un détail. Il a la réputation d’un homme calme et bien élevé, et à en juger par un contact superficiel, il a semblé sympathique aussi bien aux Van Daan qu’à nous. Miep le connaît aussi, si bien qu’on peut la charger d’exécuter notre plan. S’il vient, Dussel devra dormir dans ma chambre à la place de Margot, qui aura pour couche le lit-cage. Nous lui demanderons s’il peut apporter aussi de quoi plomber des dents creuses.
     
    Bien à toi,
    Anne
     
     
     
    JEUDI 12 NOVEMBRE 1942
     
    Chère Kitty,
     
    Miep est venue nous dire qu’elle était allée chez le Dr Dussel. Dès que Miep est entrée dans la pièce, Dussel lui a demandé si elle ne pouvait pas lui procurer une cachette. Il était ravi que Miep lui dise qu’elle en avait une et qu’il devait s’y rendre le plus tôt possible, de préférence dès samedi. Cela lui paraissait assez peu probable, il avait encore son fichier à mettre à jour, deux clients à soigner et sa caisse à faire. C’est ce que Miep nous a rapporté ce matin. Nous n’étions pas d’accord pour attendre aussi longtemps. Tous ces préparatifs entraînent des explications à un grand nombre de gens, que nous préférions laisser en dehors de cette affaire ; Miep veut demander si Dussel ne peut pas s’arranger pour arriver tout de même samedi. Dussel a dit que non et va venir lundi. Je trouve bizarre qu’il ne saute pas sur toute proposition qui se présente, s’il est arrêté dans la rue, il ne pourra plus finir son fichier ni soigner les gens, alors pourquoi ce délai ? Pour ma part, je trouve stupide que Papa ait cédé.
    Sinon, rien de neuf.
     
    Bien à toi,
    Anne
     
     
     
    MARDI 17 NOVEMBRE 1942
     
    Chère Kitty,
     
    Dussel est arrivé. Tout s’est passé comme prévu : Miep lui avait dit de se trouver à onze heures du matin à un endroit précis devant la poste, un monsieur viendrait le chercher. Juste à l’heure, Dussel se tenait à l’endroit convenu, M. Kleiman s’est dirigé vers lui, l’a averti que le monsieur en question ne pouvait venir pour l’instant et lui a demandé de venir voir Miep à son bureau. Kleiman a pris le tram pour revenir au bureau et Dussel a suivi à pied le même chemin.
    A onze heures vingt, Dussel frappait à la porte d’entrée. Miep lui a fait enlever son pardessus pour qu’on ne voie plus l’étoile et l’a conduit au bureau privé, où Kleiman l’a occupé jusqu’au départ de la femme de ménage. Sous le prétexte que le bureau privé n’était plus disponible, elle a emmené Dussel au premier, a ouvert la bibliothèque pivotante et est entrée sous les yeux ahuris du brave homme. Nous étions tous les sept en haut assis autour de la table à attendre le nouveau pensionnaire, avec du cognac et du

Weitere Kostenlose Bücher