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Le lacrima Christi

Le lacrima Christi

Titel: Le lacrima Christi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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Gloria...

    Kathryn aurait aimé l'écouter mais Mawsby, qui semblait oublieux de l'endroit où il se trouvait, les pressa. Ils foulèrent une pelouse en direction de la porte entrebâillée d'un bâtiment à un étage d'où la lumière sortait à flots. Ils furent accueillis par le frère hôtelier qui fit gravir un escalier de bois à l'apothicaire puis l'introduisit dans une chambre.
    Lady Elizabeth, adossée à une pile d'oreillers, se reposait sur un petit lit. Elle portait une chemise de nuit blanche gansée de godrons bleus et ses cheveux tombaient sur ses épaules. Elle était pâle comme neige et ses yeux semblaient plus grands.
    — Je suis heureuse que vous soyez venue, Maîtresse.
    Veuillez m'excuser.
    Oubliant toute arrogance, elle tendit la main vers Kathryn.
    Eleanora, installée sur un tabouret près du lit, se leva et se dirigea vers un banc contre le mur. Kathryn s'assit sur le siège laissé libre et prit la main de la châtelaine. Murtagh, gêné, restait sur le seuil, Mawsby derrière lui.
    — De grâce, attendez-moi en bas, Colum, murmura Kathryn. En fait, j'aimerais que vous alliez quérir le père John et les autres. Je dois leur parler dans le réfectoire.
    Colum ne fut que trop content de fermer l'huis et de fuir ainsi le regard froid de Lady Elizabeth. Kathryn posa les doigts sur le poignet de son interlocutrice.
    — Un peu rapide, mais rien d'inquiétant.
    Puis elle se leva et appuya la main contre le tendre cou.
    — J'essaie de compter les battements de votre pouls.

    Elle adressa un sourire à Lady Elizabeth.
    — Il est sain et fort. Souffrez-vous ?
    La châtelaine se tapota le ventre.
    — Un peu.
    — Ce doit être dû aux nausées.
    L'apothicaire repoussa la couverture. Lady Elizabeth ne protesta pas quand elle plaça son oreille contre son abdomen et qu'elle l'ausculta avec attention.
    — Il est certain que vos humeurs sont agitées, déclara Kathryn en se rasseyant Mais vous n'avez mal nulle part ailleurs, n'est-ce pas ? Pas de brûlure au fond de la gorge, d'ulcérations ni de taches sur la peau ?
    — Aucune.
    — Tendez les mains.
    Lady Elizabeth s'exécuta.
    — Fermez le poing. Parfait ! Avez-vous des faiblesses dans les jambes ou les pieds ?
    — Pas du tout.
    — Avez-vous faim ?
    La châtelaine porta la main à sa bouche.
    — Je m'abstiendrai de vin pendant quelque temps, fit-elle avec un petit rire gêné.
    — Racontez-moi ce qui s'est passé.
    — J'avais terminé ma veille près du cercueil de Sir Walter et suis donc retournée dans ma chambre. Les frères ont annoncé que le souper était prêt. Je me suis rendue au réfectoire. Je ne tiens pas à répéter ce que j'ai dit à mes gens.
    Elle lança un bref coup d'œil à sa suivante assise sur le banc, tête basse.
    — J'ai dîné d'assez bon appétit de morceaux de canard et de venaison et d'un petit pain beurré.
    — Les mets avaient-ils bon goût ?
    — Thurston m'a servi de la nourriture venant du plat principal. Je me sentais bien. J'ai pourtant l'estomac délicat, Maîtresse Swinbrooke. Ensuite on a apporté pâtisseries et sucreries. Je me souviens d'avoir bu le vin un peu plus vite que je n'aurais dû.
    — Quel vin ? questionna Kathryn.
    — Celui du pichet qui se trouvait sur la desserte.
    — Et en buvant, Lady Elizabeth, avez-vous remarqué un goût désagréable ? Prenez le temps de réfléchir.
    Lady Elizabeth ferma les yeux.
    — Je me souviens d'avoir trouvé ce vin plutôt piquant, âcre, mais c'était peut-être à cause de mes humeurs. Puis j'ai eu la nausée. Un peu, au début, puis un élancement.
    Elle ouvrit les paupières.
    — C'était comme un couteau qu'on aurait retourné dans la plaie, Maîtresse Swinbrooke. J'ai essayé de me lever.
    J'avais des haut-le-cœur mais n'ai pas pu vomir.

    Je me rappelle m'être effondrée au milieu des cris et des hurlements. La douleur s'est calmée puis a repris. J'ai eu d'atroces vomissements.
    Elle fit une grimace.
    — Je dois présenter mes excuses aux frères.
    — Personne d'autre n'a été incommodé ?
    — Non, Maîtresse, personne. Mawsby vous a peut- être narré la nouvelle. J'en suis à avoir peur de mes propres gens. M'a-t-on empoisonnée ?
    — Je pense que oui, car le malaise a été soudain et que vous seule avez ressenti ces symptômes, répondit l'apothicaire. Le vin au goût âcre était sans doute trafiqué.
    Vous avez été sauvée par les nausées et les vomissements. Votre ventre s'est purgé avec violence, d'où la douleur

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