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Le lacrima Christi

Le lacrima Christi

Titel: Le lacrima Christi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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actuelle.
    — Durera-t-elle ? s'enquit Lady Elizabeth en agrippant la couverture.
    — Non, non. Il faut que vous buviez une grande quantité d'eau de source pure. Jeûnez jusqu'au matin puis limitez-vous à du pain sec. Vous éprouverez peut- être un certain inconfort avant que votre ventre se calme et vous aurez de la bile dans la gorge et la bouche, mais ne vous en souciez pas. Pain sec et eau, et vous serez assez bien pour assister au Requiem.
    — De quel poison s'agissait-il ?

    — Je l'ignore. Combien y a-t-il de feuilles sur un arbre, Lady Elizabeth ? Je possède, dans mon apothicairerie, de la belladone, de la digitale, de l'atrope et au moins deux genres d'arsenic. Je peux aller cueillir dans les jardins de la cathédrale des herbes et des plantes, des champignons et des baies qui arrêtent le cœur et tuent en quelques secondes.
    — Mais se pourrait-il que ce que j'ai bu soit encore dangereux ?
    — Non, la rassura Kathryn. Mon père m'a raconté un jour une histoire qu'il avait lue dans les anciennes chroniques de Rome. L'empereur Claude avait été empoisonné mais était parvenu à se faire vomir en se grattant la gorge avec une plume.
    — A-t-il survécu ?
    — Oui, Madame. Aussi la fois d'après était-ce la plume qui était empoisonnée !
    Lady Elizabeth se mit à rire.
    — Votre ventre a donc été purgé. Ce qui m'inquiète, c'est la façon dont le toxique vous a été administré.
    La châtelaine ferma à nouveau les yeux.
    — J'y ai réfléchi, Maîtresse Swinbrooke. À un moment, Thurston a pris ma coupe pour la remplir. À un autre, Gurnell est allé chercher le pichet. Il y a eu divers déplacements autour de la table.
    — Qui se trouvait près de vous ?

    — Moi ! répondit Eleanora d'une voix coupante.
    Kathryn se retourna. La suivante était assise, immobile comme une statue, mais le courroux empourprait ses joues.
    — Je n'ai pas versé du poison dans la coupe de ma maîtresse et je n'ai pas, non plus, vu quoi que ce soit d'anormal !
    Kathryn acquiesça d'un signe de tête et se détourna.
    — Lady Elizabeth, veuillez m'excuser. Je demanderai à l'infirmier de préparer des poudres, quelque chose pour calmer votre estomac et faire cesser les crampes.
    Kathryn sortit et un frère lai l 'accompagna à l'hôtellerie.
    L'austère réfectoire resplendissait encore de lumières.
    Colum était assis au haut bout de la table et les autres sur des bancs, de chaque côté. Tout le monde se leva quand Kathryn entra. Colum lui offrit sa place et resta debout derrière elle.
    — Vous êtes tous emmitouflés et encapuchonnés, s'étonna-t-elle.
    — Nous devons retourner à Ingoldby Hall, expliqua le secrétaire. Lady Elizabeth ne désire pas que nous demeurions ici cette nuit. Mais nous pouvons, si nous le voulons, revenir demain matin pour la messe de funérailles.
    — J'aurais préféré ne pas partir, intervint le père John.
    Kathryn nota les marques rouges sur ses pommettes. Il avait les yeux brillants et du mal à s'exprimer.

    — Pardonnez-moi, Maîtresse, dit-il en cillant et en s'humectant les lèvres, mais j'ai trop bu.
    Il s'affala sur la table et, le visage plongé dans les mains, se mit à parler tout seul. Kathryn crut entendre les mots : «
    Trop dur à supporter. »
    — Où est la coupe dans laquelle Lady Elizabeth a bu?
    Colum se dirigea vers la desserte et rapporta un simple gobelet d'étain.
    — Vide ? interrogea Kathryn.
    — Dans ses convulsions, Lady Elizabeth l'a fait tomber de la table, répondit Colum qui le sentit et le lui tendit.
    La jeune femme le sentit elle aussi. Il y avait un parfum de vin mais aussi d'autre chose, une odeur forte et âcre qu'elle ne parvint pas à identifier, ainsi qu'une légère fragrance de menthe. S'en était-on servi pour masquer le poison ? Elle pria Colum d'approcher une chandelle et examina l'intérieur du récipient, mais elle n'y décela rien. Elle déplaça sa chaire et regarda le sol.
    — Les frères l'ont lavé, bafouilla Thurston, l'air abruti par la boisson. Pouah, ça empestait ! ajouta-t-il en agitant la main. Je n'aurais pas voulu être à leur place. Ils ont enlevé la jonchée, l'ont emportée pour la brûler et ont frotté le plancher. Je n'aurais jamais cru qu'une jonchée fraîche pouvait embaumer autant.
    Kathryn fit rouler la coupe entre ses mains.
    — Quelqu'un sait-il comment ce poison a été administré ??

    — Nous avons tourné et retourné la question, déclara le chapelain en levant la tête. N'est-ce

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