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Le lever du soleil

Le lever du soleil

Titel: Le lever du soleil Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Pierre Dufreigne
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semblait-il tout le monde parlait et contait tous les ragots de cette capitale qui vivait et complotait hors des murs du Palais royal.
    JE CROIS qU'IL GRONDE CONTRE LE MAZARIN...
    Le Roi aime les femmes, à n'en pas douter, quand son frère Philippe aime la médisance. Mazarin a une idée ! Il en fourmille.
    Il fait venir nièces et neveux. Les petites Mancini sont jolies quoique trop brunes.
    Louis XIV s'en fiche, il n'aime pas les petites filles, sauf celle de la cuisine, qu'on lui a enlevée et qu'il ne reconnaîtrait plus s'il la croisait. Il aime ce qu'il entrevoit des dames. Et on entrevoit beaucoup selon la mode. Lansac et Brassac parties, sa gouvernante est Mme de Sénecey. Son ‚ge lui paraît canonique mais son cou
    " est à rendre les cygnes jaloux ", lui dit-il un soir.
    La marquise remercie le Roi comme s'il était un galant. Le gamin de dix ans ne sait quelle attitude prendre. On dit la marquise entichée de Guitaut qui serait son amant, parole de Philippe duc d'Anjou qui sait tout. Louis trouve Guitaut bougon et impressionnant.
    La marquise, écroulée dans une révérence quelque peu outrée après le (joli il faut l'avouer) compliment, dévoile des seins de jeune fille. Louis se penche, s'agenouille aussi et la marquise relevant la tête voit la bouche du jeune garçon se pencher vers son corsage.
    - Sire...
    que faire, que dire ?
    Il sursaute. Ses yeux brillent et risquent de s'emplir de larmes.
    Le jeune Roi rougit. Il a peur mais... La marquise voit tout cela en un éclair. Ils sont seuls avec La Porte. Elle regarde le valet de chambre, qui lève les yeux au ciel, hausse les épaules. Il est là
    pour préparer le Roi à son coucher.
    - que dirait, Sire, mon amie Marie de Hautefort ?
    Elle sourit au Roi en s'agenouillant devant lui. Ils pourraient sembler en prière.

    - N'est-elle pas votre plus tendre amie ?
    Il hoche la tête, incapable de répondre, rouge comme lapin qu'on écorche. La marquise continue à voix douce et belle qui, elle l'ignore, rend le jeune Roi fou.
    Son cou, sa voix, son allure très fine au milieu des rondeurs de la Cour lui rappellent une apparition vêtue de noir, un après-midi de Fontainebleau, et qui promena dans les jardins, dans les couloirs, entre les statues et fourrés, entre les tentures et portraits italiens, deux lignes de sang sur un cou de cygne blanc.
    - Marie est aussi à la Cour ma meilleure amie.
    Louis balbutie.
    - Alors soyez aussi mon amie, Madame.
    Cette fois, elle voit que le Roi va pleurer. Elle regarde à nouveau La Porte, lui-même ému et qui se fait discret. Louis se jette dans les bras de Mme de Sénecey qui le presse contre elle. Cet enfant a besoin de tendresse qui ne soit pas maternelle. åil inter-rogateur vers La Porte pendant que les cheveux ch‚tains de Louis sont sous son menton. La Porte s'attendrit. Elle a confiance en lui, elle le connaît depuis si longtemps.
    Louis baise ses seins et elle sent sur sa peau une autre humidité
    que celle de sa jolie bouche d'enfant, une larme qui roule. Elle l'étreint un peu plus et fredonne à mi, à tiers de voix. N'a-t-elle pas l'‚ge d'être sa mère ? Maintenant le jeune roi sanglote.
    - Vous êtes roi, Sire, et vous pleurez.
    Elle pose ses lèvres sur les cheveux de l'enfant désemparé. Une jeune main cherche la sienne et la pose sur sa joue douce de Roi enfant au teint de lys qui fait fondre les dames. Elle le tient ainsi en silence, le laissant épancher un chagrin que nul ne connaît ; même La Porte, à qui parfois Louis se confie, présente un visage qui reflète l'ignorance. Il met son doigt sur ses lèvres.
    Le silence devant ce chagrin d'enfant et ce réconfort somme toute bien innocent. Doucement, la marquise de Sénecey défait son corsage sous la bouche du jeune Roi. La Porte a la courtoisie de se détourner. Le buse s'est écarté et le jeune prince caresse timidement ces seins qui lui sont si aimablement destinés. Il lève ses immenses yeux sombres vers la marquise, presque implorant, et il découvre chez sa gouvernante un sourire. Ses paupières battent vite sur ses grands yeux sombres Médicis. Il découvre la présence de La Porte, s'apeure un peu, la marquise lui caresse à
    nouveau la joue. Il lui baise le bout des doigts et pose sa fossette sur les seins blancs. Il soupire.
    - Il est l'heure du coucher, Sire.
    La voix de la marquise est tendre, chuintante, toutes consonnes sifflantes moelleusement enrobées du velours du che ou du je.
    Louis en redemande, elle le

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