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Le Livre D'émeraude : Les Aventures De Cassandra Jamiston

Le Livre D'émeraude : Les Aventures De Cassandra Jamiston

Titel: Le Livre D'émeraude : Les Aventures De Cassandra Jamiston Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Carolyn Grey
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malentendu…
    Les phrases se
bousculaient dans sa gorge.
    –  Je peux vous expliquer…
    –  Il
n’y a rien à expliquer, coupa l’homme qui se rapprocha de nouveau du cercueil.
    Elle
se raidit, craignant une autre attaque. Il la dominait de toute sa taille, le
visage éclairé par la lune qui venait d’apparaître. Il était presque
méconnaissable : une dureté effrayante figeait ses traits en un masque, et
elle eut l’impression de le voir pour la première fois. Elle s’était montrée
stupide. Il y avait eu des signes annonciateurs qu’elle avait choisi d’ignorer,
des indices qui auraient dû la mettre sur la voie… Sûre de sa beauté, de son
intelligence, elle avait commis l’erreur de se croire en sécurité. Et à présent
il était trop tard ; elle était à sa merci. Captive d’un homme qui
n’hésiterait pas à la tuer.
    Elle
doutait encore cependant. Il n’était pas un meurtrier. S’il avait appris la
vérité, son désir de vengeance était compréhensible. Mais de là à commettre un
assassinat…
    –  Écoutez-moi,
dit-elle doucement. Vous devez vous montrer raisonnable. Quel que soit le
problème, nous pouvons le régler ensemble…
    –  Taisez-vous !
    Il
avait presque crié. Elle comprit aussitôt qu’elle s’était bercée d’illusions.
Sa blessure était trop profonde pour espérer l’amadouer.
    –  Taisez-vous,
répéta-t-il, ponctuant chaque mot d’un geste rageur de la main. Il est inutile
de nier.
    Puis,
brusquement, la colère le déserta. Seule demeura la souffrance, une souffrance
infinie.
    –  C’est
trop tard, chuchota-t-il. Tout est terminé à présent. Vous m’avez trahi, il ne
peut y avoir de pardon possible. Mais avant que vous ne receviez votre
châtiment, je veux entendre la vérité de votre bouche.
    –  C’est
ridicule, repartit-elle faiblement, épuisée. Qu’est-ce que cela
changerait ?
    –  Rien,
mais j’ai besoin de l’entendre. J’ai besoin de regarder votre monstruosité en
face.
    –  Prenez
garde qu’elle ne vous dévore, persifla-t-elle dans un sursaut de défi.
    Pourtant,
elle parla. Elle lui révéla tout ce qu’il désirait savoir, et même davantage.
Elle n’avait plus la force de lutter. Il l’écouta sans l’interrompre, une main
appuyée sur le rebord du cercueil.
    Lorsqu’elle
eut achevé sa confession, il murmura d’une voix ravagée :
    –  Avez-vous
conscience du mal que vous avez infligé ? À moi, aux autres…
    –  J’en
suis sincèrement désolée. Je n’ai fait que mon devoir. Mais mes sentiments à
votre égard étaient réels. Ils l’ont toujours été…
    –  Je
ne vous crois pas. Et même si vous disiez vrai, Edward se dresserait toujours
entre nous.
    –  Edward…
    Elle ferma les yeux.
    –  Je regrette ce qui lui
est arrivé.
    Elle
mentait. Le sort d’Edward lui était indifférent. Mais à cet instant, elle
voulait juste survivre, et elle aurait affirmé n’importe quoi pour cela.
    –  Je
ne mérite pas votre mansuétude. Mais quoi que vous fassiez, cela n’effacera pas
le passé…
    –  Non,
concéda l’homme d’un ton las, mais du moins me sentirai-je lavé de l’offense
que vous m’avez infligée.
    Il
se retourna à demi et, sur un signe de sa part, deux individus surgirent des
ténèbres du cimetière.
    –  Que
comptez-vous faire de moi ? balbutia-t-elle, le corps soudain couvert
d’une sueur glacée.
    –  Je
vous l’ai dit… Ce cauchemar, vous n’auriez jamais dû me le confier.
Malheureusement pour vous, je crois que c’est l’une des seules paroles sincères
que vous m’ayez jamais adressées.
    Sa terreur secrète. Le
sort qu’elle redoutait le plus.
    Être enterrée vivante.
    Un instant, elle eut la
sensation d’étouffer.
    –  De
quoi vous plaignez-vous, ma chère ? Je vous épargne la honte, la prison,
l’infamie.
    Outrée, elle fit un
effort colossal pour raffermir sa voix.
    –  N’attendez surtout pas
de moi des remerciements !
    Elle
essayait de se montrer brave, de préserver sa fierté puisqu’il ne lui restait
plus que cela, mais elle ne pouvait se leurrer elle-même : la peur
occupait chaque parcelle de son corps.
    Un
des sbires de son tortionnaire se rapprocha et posa sa main sur le couvercle du
cercueil, prêt à le rabattre.
    Les
yeux écarquillés par l’horreur, elle interpella l’homme d’une voix aiguë :
    –  Vous
ne commettrez pas ce crime, une telle infamie ne vous ressemble pas. Et…
    –  Je
ne vous connaissais

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