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Le livre du cercle

Le livre du cercle

Titel: Le livre du cercle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robyn Young
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quatrième, un homme
du nom de Nicolas de Navarre, avait embarqué six jours plus tôt sur un de leurs
navires en partance pour Acre. Le maréchal du Temple, ne voulant pas assombrir
ses relations avec les Hospitaliers, avait informé Simon qu’il ne pouvait rien
faire de plus et qu’il revenait au visiteur de Paris de décider de la suite des
événements.
    De
retour à Orléans, à peine avait-il appris à Everard ce qui s’était passé que ce
dernier voulut se rendre lui-même au port. Mais Will était bien trop malade
pour supporter le voyage et Simon lui avait fait savoir qu’aucun vaisseau ne
rejoindrait l’Orient avant le printemps. Le premier navire de la flotte de
guerre à faire route vers l’Orient serait le Faucon', son appareillage était
prévu depuis qu’on était au courant que Safed était tombé aux mains de Baybars.
Everard avait alors envoyé un message au visiteur de Paris pour l’informer
qu’ils partiraient tous trois pour Acre avant l’été, lui en pèlerinage, Simon
et Will pour renforcer les garnisons de la ville.
    Simon
regardait Will avaler son breuvage.
    — J’ai
réfléchi à quelque chose. Peut-être qu’on ne devrait pas aller en Acre. La
guerre, ce n’est pas pour moi. Tu sais bien que je sais à peine tenir une épée.
    — Ma
décision est prise, répondit Will en s’essuyant la bouche du revers de la main.
Mais tu n’es pas obligé de venir.
    — Si,
je suis bien obligé. Ce n’est pas Everard qui prendra soin de toi.
    — Je
n’ai pas besoin qu’on s’occupe de moi.
    Simon
poussa un profond soupir.
    — Tu
tiens à peine debout. Il faudra des semaines pour aller à La Rochelle, et
ensuite des mois et des mois de navigation. Et même si nous arrivons en Terre
sainte, comment retrouverons-nous Garin et Nicolas, à supposer qu’ils y soient
vraiment ?
    Will
se leva et s’approcha de la fenêtre. Il posa ses mains à plat sur le rebord et
ferma les yeux en inspirant de petites goulées d’air glacial. Cela faisait
plusieurs jours que tout son esprit était tourné vers l’Outremer, là où son
père était enterré. Sa peau pâle et crevassée par les morsures du froid
exigeait la chaleur du soleil d’Orient. Dans le fond de son cœur, il voulait sa
revanche. Les Sarrasins avaient tué son père et Nicolas de Navarre lui avait
enlevé la seule opportunité qu’il avait eue de se libérer de ses fautes,
d’accomplir la seule chose que son père souhaitait. Si Nicolas de Navarre
parvenait à abattre l’Anima Templi et à entraîner le Temple dans sa chute, la
mort de son père n’aurait vraiment eu aucun sens et la guerre continuerait sans
fin. Et Garin, son vieil ami ? Celui qui avait fait disparaître l’ombre quand
il était arrivé au Nouveau Temple? Il avait anéanti la seule chose qu’il lui
restait, Elwen.
    Il
ouvrit les yeux.
    — Je
les trouverai, dit-il.
    Il
prononça ces mots autant pour lui-même que pour Simon.
     

 
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
    TROISIÈME PARTIE

 
    Chapitre 36
    L’hôpital de l’Ordre
de Saint-Jean, Acre
     
    18 janvier 1268 après
J.-C.
     
    La
journée était fraîche sur Acre, même si bien entendu il faisait
incomparablement plus chaud qu’un jour du même mois en France ou en Angleterre.
Un peu plus loin, au sud de la ville, les contreforts du mont Carmel étaient
couronnés de nuages indigo et paraissaient bien sombres en regard du jaune et
du blanc éblouissant qui dominaient la plaine côtière. Une pluie compacte
tombait sur eux comme un voile éthéré pendant du ciel. A l’hôpital de l’Ordre
de Saint-Jean, depuis une chambre baignée d’une douce lumière, Nicolas d’Acre
regardait la pluie dériver rapidement vers l’ouest. Par la fenêtre lui
arrivaient le vacarme et la puanteur du marché aux bestiaux se déroulant à
l’extérieur du complexe. L’hôpital lui-même n’était pas non plus totalement
désert. Nicolas aperçut deux hommes, deux pèlerins supposa-t-il, qui
traversaient la cour vers l’hospice. L’un soutenait l’autre. Ayant grandi en
Acre, il se souvenait que l’hospice, fondé, comme l’Ordre, pour aider les
chrétiens durant leur pèlerinage, avait toujours fourmillé de malades. Mais,
aujourd’hui, la plupart des lits étaient vides. Une bénédiction en un sens,
pensa Nicolas, mais également le signe que de moins en moins de chrétiens
venaient se faire traiter ici.
    Reprenant
pied dans la réalité, Nicolas se retourna

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