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Le marchand de mort

Le marchand de mort

Titel: Le marchand de mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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prendre leurs manteaux et se chausser correctement.
    — Et pour manger ? gémit Smithler.
    — Allez voir ce que vous pouvez trouver rapidement dans la dépense, ajouta Colum.
    Sans quitter son siège, Kathryn regarda les prisonniers encadrés par les gardes se rendre à la cuisine puis en sortir, chacun muni d’un petit balluchon dans un torchon. Les gardes s’arrêtèrent au pied de l’escalier tandis que les Smithler montaient dans leur chambre. Quand ils redescendirent, ils se hâtèrent vers la porte. Blanche Smithler se retourna brusquement. Kathryn se raidit en voyant la haine dans les yeux sombres de la femme.
    — Je m’en vais, déclara Blanche d’une voix âpre, et je resterai dans l’église pendant quarante jours, après quoi je serai libre, loin de Cantorbéry.
    Elle pointa un doigt sur Kathryn.
    — Mais ne m’oubliez jamais, Swinbrooke, parce que je jure devant Dieu que moi, je ne vous oublierai pas !
    Les gardes l’entraînèrent dans le couloir, on ouvrit la porte de la taverne, puis on la referma sur eux avec violence.
    Kathryn regarda les sacs d’argent.
    — Deux hommes sont morts pour cela, murmura-t-elle.
    Elle se tourna vers Luberon.
    — Eh bien, Simon, puisque vous êtes clerc de la ville, je suggère que vous pesiez ces sacs, et que vous comptiez les pièces. Ensuite il faudra placer cet argent dans le coffre-fort du Guildhall. Puis, quand les routes seront dégagées, on le fera parvenir à ses destinataires, à Londres.
    Luberon passa la langue sur ses lèvres et prit les deux sacs pesants puis partit en trébuchant vers la cuisine. Kathryn baissa les yeux sur le feu qui se mourait. Elle se dressa, prit une bûche sur le tas, près du foyer, et la jeta dans l’âtre, puis elle se réchauffa les mains. Colum s’avança derrière elle, la saisit par les épaules et l’embrassa doucement sur la nuque.
    — Vous avez été parfaite, Kathryn.
    Celle-ci le regarda en tournant à demi la tête.
    — « Ainsi s’achève la troisième partie et commence la quatrième et dernière », comme il est écrit dans « Le conte du Chevalier ».
    — Que voulez-vous dire ?
    Colum la fit pivoter et vit ses yeux pleins de larmes.
    — Qu’y a-t-il, Kathryn ?
    Elle frissonna et se mordit la lèvre.
    — Je ne sais pas. Dieu nous protège, Colum, avez-vous vu la haine dans les yeux de cette femme ?
    L’Irlandais haussa les épaules.
    — Une mauvaise femme, qui n’est pas parvenue à ses fins.
    — Non.
    Kathryn secoua la tête, son regard balayant la grande salle sombre.
    — Devant Dieu, Colum, je crains de n’en avoir pas fini avec Blanche Smithler.
    — Ce sont des paroles en l’air, railla l’Irlandais.
    Cette femme aura de la chance si elle arrive en vie à Douvres.
    Il prit les mains froides de la jeune femme pour les serrer.
    — Et puis je serai toujours avec vous.
    Kathryn pencha la tête de côté, tendant l’oreille pour écouter Luberon qui chantait tout en comptant joyeusement les pièces de monnaie.
    — Tout y est, Simon ?
    — Oh, oui ! cria-t-il en retour. Comme aime à citer Maître Murtagh : « Avaritia radix malorum : l’avarice est la source de tous les maux. » Je pourrais tuer pour autant d’argent.
    — Je ne le pense pas ! répliqua Kathryn. Luberon se remit à chanter. Kathryn sourit à Colum et se retourna vers le feu.
    — Nous n’avons pas encore terminé, dit-elle, déroulant le morceau de parchemin qu’elle tenait. Il nous faut voir le père Ealdred. Faites-le descendre, s’il vous plaît, Colum. Je vous expliquerai après.
    L’Irlandais sortit pour revenir quelques minutes plus tard avec le  prêtre. Kathryn jeta le parchemin dans  le feu, et  se tourna pour l’accueillir.
    — Mon père, j’en viens droit au fait. Aviez-vous l’intention de tuer Sir Reginald Erpingham ? Est-ce pour cela que Standon vous a entendu chuchoter « Il y en avait trop… beaucoup trop » ? Ealdred pâlit.
    — Que Dieu me soit témoin, Maîtresse, murmura-t-il, je ne sais pas. Dans ma paroisse, je suis herboriste, pas médecin comme vous, mais, après la visite d’Erpingham, j’écumais de rage. J’étais las de son iniquité, et de la façon dont il abusait des femmes sans défense.
    Il passa un doigt autour de son col de chemise.
    — J’en avais tellement assez de lui ! Je ne voulais pas le tuer, mais, en traversant la ville, je me suis arrêté chez un apothicaire et j’ai acheté une petite dose de belladone. Le

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