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Le Maréchal Berthier

Le Maréchal Berthier

Titel: Le Maréchal Berthier Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric Hulot
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adjoint du général de Lambert et fut dans la foulée nommé lieutenant-colonel. Il resta peu avec Lambert, car le général de Besenval le réclama avec une telle insistance que Berthier lui fut rattaché comme chef d'état-major. Au même moment, des hommes qui allaient avoir de brillantes carrières sous la Révolution et l'Empire n'étaient que de petits lieutenants inconnus, voire des sous-officiers.
    La réunion des États généraux et les événements qui suivirent trouvèrent Berthier à Versailles chez son père. Comme beaucoup d'officiers ayant participé à la guerre d'Amérique, il avait été séduit par les idées des Américains. Il estimait des réformes nécessaires mais dans la stricte légalité. Aussi, entendait-il rester avant tout fidèle au roi. La Fayette, ayant été nommé, après la prise de la Bastille, commandant en chef des milices citoyennes dont il changea le nom en garde nationale, décida de s'entourer d'officiers capables et bons organisateurs. Ce fut naturellement qu'il songea à Berthier qu'il avait connu et apprécié en Amérique.

III
PÉRIPÉTIES SOUS LA RÉVOLUTION
(1789-1796)
    Malgré l'enthousiasme que la création de la garde nationale avait déchaîné dans la jeunesse (ses deux frères s'y étaient enrôlés), Alexandre ne songeait nullement à quitter l'état-major pour se lancer dans une voie où la politique semblait devoir jouer un rôle prépondérant. Mais La Fayette allait donner un tour nouveau à sa carrière. Il le fit nommer à la fin de 1789 (26 décembre) aide maréchal général des logis de la garde nationale, autrement dit chef d'état-major et, deux jours après, commandant intérimaire de Versailles, lui-même s'en réservant le commandement. Quelques mois plus tard, une nouvelle disposition interdisant le cumul, La Fayette dut démissionner et Berthier fut automatiquement nommé à sa place. Il comptait sur lui pour veiller à la sûreté de la ville, du château et des propriétés du roi. Celui-ci n'y était plus, ayant été emmené avec toute sa famille à Paris en octobre par une populace déchaînée et parfaitement ivre.
    La tâche d'Alexandre ne fut pas facile. Les troupes sous ses ordres ne brillaient pas par leur discipline et les gardes nationaux travaillés par des agents des éléments les plus extrémistes ne demandaient qu'à se soulever. De plus, son adjoint direct, un commerçant nommé Lecointre, d'une incompétence notoire, futur conventionnel, le détestait et ne manquait pas une occasion de lui mettre des bâtons dans les roues en poussant les gardes à se révolter sous les prétextes les plus futiles. Ami de Marat, qui avait lui-même connu la cour comme chirurgien des gardes du comte d'Artois, Lecointre ne cessait de faire diffuser des articles calomnieux contre Berthier et sa famille qu'il accusait d'être des ennemis du peuple et des suppôts de la réaction. Le vieux Jean-Baptiste s'y vit soupçonné de corruption au moment précis ou il venait d'offrir à la nation toutes ses économies !
    Ayant à faire face à une telle situation, Alexandre se montra à la fois ferme dans ses décisions et modéré dans ses propos. Il réussit ainsi à maintenir l'ordre en ville et à faire avorter toutes les tentatives d'insurrection fomentées par Lecointre et ses amis. Aussi, La Fayette reconnaissant ses mérites demanda-t-il pour lui le grade de colonel dès le début de 1790, mais pour l'heure cette proposition allait demeurer sans suite. Dans les mois qui suivirent, Berthier eut l'occasion de rendre un signalé service à la famille royale.
    Au château de Bellevue, vivaient Mesdames Adélaïde et Victoire, les deux filles survivantes de Louis XV, vieilles dames parfaitement inoffensives et qui ne s'étaient jamais mêlées de politique. Elles jugèrent prudent, à la fin de l'année 1790, de prendre le chemin de l'émigration, ce qu'avaient fait depuis longtemps les membres de leur entourage, et poussèrent la naïveté jusqu'à en demander l'autorisation à l'Assemblée nationale, laquelle la donna après une longue délibération. Rien ne s'opposait donc à leur départ, mais des agitateurs n'allaient pas tarder à en profiter. Le bruit courut que les princesses emmenaient dans leurs bagages toute une fortune en or. De son côté, Berthier prévenu prit des dispositions pour faciliter le départ des dames qui le connaissaient depuis son enfance et leur recommanda de faire preuve d'un maximum de discrétion. Elles le comprirent

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