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Le Maréchal Berthier

Le Maréchal Berthier

Titel: Le Maréchal Berthier Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric Hulot
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1806 une série de cartes résumant les faits de la récente campagne. Ce travail fut ensuite envoyé à l'empereur qui l'apprécia énormément.
    Au moment où il pensait avoir terminé le plus gros de sa tâche en remettant l'armée française en état, un nouveau travail attendait Berthier. Par le traité de Presbourg avait été consacrée la fin du Saint-Empire Romain Germanique et à Vienne l'empereur François n'était plus que souverain d'Autriche. Il existait donc un vide politique en Allemagne et c'était là un des desseins de Napoléon de le combler en créant la « Confédération du Rhin » qui fédérerait tous les États allemands hormis la Prusse et qui, sous influence française, serait présidée par Napoléon.
    Les grands bénéficiaires de ce remaniement étaient les trois États alliés de la France : la Bavière, le Wurtemberg et le grand-duché de Bade, dont deux devenaient des royaumes théoriquement indépendants. La Saxe réussissait à tirer son épingle du jeu. Les petites principautés nombreuses et souvent minuscules se retrouvaient automatiquement les vassales des trois royaumes ou même disparaissaient. Ce fut Berthier qui fut chargé de mener les négociations avec les souverains intéressés, négociations au demeurant d'un type très particulier, car elles étaient conduites sous la menace permanente des baïonnettes de l'armée française et laissaient peu de choix aux malheureux. Le traité ratifiant ce nouvel état de choses fut signé à Munich dans le courant de l'été 1806. L'Autriche l'accepta de mauvais gré et la Prusse le perçut encore plus mal, car il mettait momentanément un terme à ses ambitions de domination de l'Allemagne. Quant à la Russie et à l'Angleterre, elles furent tout simplement effrayées par ce qu'elles le considéraient avec quelque raison comme un agrandissement de l'Empire français que rien ne justifiait.
    Pourtant, Berthier réussit à faire agréer de bonne grâce dans la plupart des cas le nouvel état de fait en déployant politesse et bonnes manières et en évitant de laisser entendre qu'il avait la possibilité d'utiliser la force armée pour parvenir à ses fins. D'ailleurs, en ce début de l'été 1806, l'atmosphère était plutôt lourde et la reprise des hostilités semblait presque inéluctable aussi bien avec l'Autriche qu'avec la Prusse. Les petits États avaient donc intérêt à se rallier à la France.
    Napoléon prescrivit à Berthier, qui avait quelques doutes sur l'utilité de la Confédération du Rhin, de maintenir l'armée à pleins effectifs et prête à entrer en campagne. Puis, sans doute illusionné par les flatteries dont il était sans cesse l'objet, l'empereur alla jusqu'à écrire à Berthier en août qu'il fallait qu'il se prépare à prendre des dispositions pour ramener en France la Grande Armée avant la fin de l'année !
    Après avoir pris connaissance de la lettre et cru un instant qu'il s'agissait d'une plaisanterie, le major général ne cacha pas son étonnement à son entourage. Comment Napoléon pouvait-il faire preuve d'un tel optimisme confinant à l'aveuglement lorsque en réalité la situation continuait à se dégrader ainsi que le précisaient tous les rapports envoyés quotidiennement par le quartier général ? Aussi, en complète contradiction avec les nouvelles directives impériales, Berthier ne changea-t-il rien aux dispositions précédentes et le déclara-t-il sans hésitation à l'empereur. Et, alors que pour répondre à une suggestion de celui-ci il aurait dû accorder des permissions à de nombreux officiers de tous grades pour aplanir la situation générale, il se hâta de n'en rien faire et n'autorisa à titre tout à fait exceptionnel que Davout et Ney à se rendre en France pour une très brève période. Ils avaient, du reste, tous deux des raisons impératives pour solliciter cette faveur.
    Le climat politique devenait véritablement exécrable. Napoléon finit par en convenir. La Prusse multipliait les provocations et armait ouvertement à outrance ; le tsar refusait de ratifier le traité signé en son nom à Paris. En recevant cette dernière nouvelle, car pour ce qui était de la Prusse, son service de renseignements le tenait informé depuis plusieurs mois, Berthier comprit que l'ouverture des hostilités, cette fois avec la Prusse et peut-être la Russie, n'était qu'une question de semaines et il prit ses dispositions en conséquence, sans même demander l'autorisation à

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