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Le Maréchal Berthier

Le Maréchal Berthier

Titel: Le Maréchal Berthier Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric Hulot
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voulût reprendre les hostilités, d'autant que l'armée de l'archiduc Charles, battue par Masséna mais constituant tout de même une force importante remontant d'Italie, était venue rejoindre les autres corps. De plus, l'archiduc Charles était – tout le monde le savait – de loin le meilleur des généraux autrichiens.
    Aussi Berthier déploya-t-il les six corps d'armée de l'armée française en un vaste arc de cercle entre la Bohême et la Carniole, en lui donnant les moyens de rentrer en campagne très rapidement. Ces précautions se révélèrent inutiles. Les articles du traité prévoyaient une évacuation par l'armée française des positions qu'elle occupait et un repli vers les États allemands de l'ouest (le départ vers la France depuis ceux-ci n'avait fait l'objet d'aucune discussion).
    Le travail exécuté par l'état-major général avait été en tous points remarquable. Certes, certaines erreurs s'étaient inévitablement produites. Le nombre de documents rédigés était tel qu'il ne pouvait en être autrement. En particulier, pendant la marche de la Manche au Rhin, il était advenu des confusions d'itinéraires qui devaient produire des croisements entre les corps d'armée de Soult et de Davout, d'où des embouteillages inextricables. Mais l'état-major du corps de Davout s'en aperçut et celui-ci se hâta de prévenir Berthier qui le remercia et ordonna les rectifications nécessaires. La complexité du travail de Berthier était telle qu'il avait insensiblement pris dans le style de ses lettres un ton d'autorité qu'il n'avait pas auparavant et qu'il garderait désormais. Mais il faisait toujours preuve de la même patience et de la même politesse.
    La paix était enfin signée, sauf avec la Grande-Bretagne. Napoléon décida de rentrer à Paris où la situation n'était pas excellente. Il quitta Schönbrunn le 27 décembre, voulant faire un crochet par Munich où il devait retrouver l'impératrice. Ce fut une nouvelle fois Berthier qui le remplaça à la tête de la Grande Armée. Par une lettre dictée avant son départ, l'empereur soulignait au major général ce que devait être sa ligne de conduite. Il lui laissait un certain nombre de problèmes importants à résoudre et, s'il lui recommandait de lui écrire quotidiennement pour le tenir au courant de l'évolution des événements, il aurait dû savoir qu'il était impossible, avec les moyens de transmission dont il disposait à l'époque, de gérer une situation à deux mille kilomètres de distance.
    À Paris, l'empereur voulait avoir sous la main son ministre de la Guerre, et comme Berthier n'était pas doté du don d'ubiquité et que sa personne était indispensable en Allemagne, ils convinrent que le général Dejean, directeur de l'administration de la guerre à Paris, assurerait l'intérim. Berthier alla jusqu'à lui envoyer tous les employés du ministère qu'il avait emmenés en Autriche. Mais il attendit que Napoléon fût rentré à Paris pour autoriser leur départ.
    Le traité de Presbourg était à peine signé qu'il apparut à Berthier que les Autrichiens mettaient beaucoup de mauvaise volonté à en assurer l'exécution. Le maréchal avertit immédiatement Napoléon, mais celui-ci lui fit savoir qu'il lui faisait entièrement confiance et le savait capable de résoudre la difficulté.
    Par ailleurs, Alexandre avait de nouveau des problèmes de santé que son âge (cinquante-deux ans) rendait plus aigus. Il souffrait de migraines et de crises de goutte. Mais, si Napoléon compatissait, il ne songeait nullement à accorder un congé à son lieutenant pour lui permettre d'aller se soigner.
    La première difficulté sérieuse surgit à propos de la contribution de guerre imposée à l'Autriche. Fixée d'abord à cent millions, elle avait été réduite à cinquante sous l'influence de Talleyrand. Même cette somme, pour l'Autriche qui, depuis des années, se débattait dans des difficultés budgétaires, représentait un montant ardu à réunir. Pourtant, Napoléon, dans le but de se montrer conciliant, avait accepté que trente-deux millions soient réglés sous la forme de lettres de change. Il fallut que Berthier menaçât de différer l'évacuation de Presbourg, Brünn et surtout Vienne où les Habsbourg avaient hâte de revenir pour obtenir que les sommes dues soient versées dans la caisse de l'armée.
    Un article du traité de Presbourg stipulait que l'armée française verrait, tant qu'elle stationnerait en

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