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Le Maréchal Jourdan

Le Maréchal Jourdan

Titel: Le Maréchal Jourdan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric Hulot
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n’avait fait qu’y grandir.
    L’obsession du comité était la libération complète du territoire national et la
     reconquête des places perdues depuis un an qui se trouvaient au nombre de quatre :
     Condé, Valenciennes, Le Quesnoy et Landrecies. Ce fut en vain que Jourdan tenta de démontrer
     que l’écrasement de l’armée autrichienne entraînerait automatiquement la
     récupération des quatre villes encore occupées. Le comité ne voulut rien entendre et alla
     jusqu’à prendre un décret stipulant que si les garnisons des quatre places ne se
     rendaient pas dans les vingt-quatre heures, elles seraient passées par les armes !
     Seul le gouverneur de Landrecies y crut et capitula sur-le-champ. Les trois autres résistèrent
     encore quelques semaines et ne hissèrent le drapeau blanc qu’entre le 16 et le
     27 août. Au demeurant, ce fameux décret qui avait provoqué l’indignation
     des généraux français ne fut jamais appliqué.
    Cependant, Jourdan qui voyait sa poursuite retardée de jour en jour trépignait
     d’impatience.
    Le Comité de salut public, de son côté, commençait à réaliser son erreur de conception.
     Toutefois, il trouvait que l’offensive de Jourdan en direction du Rhin avait un
     caractère hasardeux, car il allait conserver une menace sur son flanc gauche sous la forme de
     l’armée du prince d’Orange qui s’était replié à
     l’abri des forteresses de la Flandre hollandaise.
    Pour sa part, Jourdan estimait que l’armée de Pichegru, même après sa malheureuse
     campagne de prtitemps, était tout à fait capable de masquer et même de battre les forces
     hollandaises. Il le souligna dans une lettre au comité qui l’admit et, dès lors,
     l’autorisa à reprendre sa marche vers le Rhin.
    Il n’avait pas attendu cet accord ; dès ce moment, les généraux
     commençaient à prendre des libertés avec le pouvoir civil. Le 16 juillet, six jours
     après son entrée à Bruxelles, il avait enlevé Namur et infligé une nouvelle défaite à
     l’armée autrichienne au lieudit « de la montagne de fer »
     devant Louvain. Cette nouvelle victoire allait, un peu moins d’une semaine plus
     tard, lui livrer Liège. Ce fut le dernier affrontement entre Jourdan et Cobourg. À la suite de
     cette nouvelle défaite, et quoique par sa manoeuvre en retraite il eût conservé son
     armée à peu près titacte, le prince fut relevé de son commandement et remplacé par Clerfayt qui
     était loin d’avoir les mêmes qualités en tant que général en chef. Médiocre, timoré,
     indécis, il se laissera manoeuvrer par Jourdan sans véritablement réagir, encore
     qu’il en eut les moyens. Mais Clerfayt bénéficiera d’un répit
     d’un mois et demi, Jourdan étant alors retenu par le siège des quatre places
     françaises. Ce délai allait tout de même permettre à Pichegru de réaliser sa partie du
     programme en atteignant l’embouchure de la Meuse et ce avant que Jourdan ne
     redémarrât sa propre offensive.
    Considérant que la Meuse constituait un obstacle à peu près infranchissable, Clerfayt
     s’était retranché sur la rive droite du fleuve entre ses affluents
     l’Ourthe et l’Aywaille sur une solide position. Jourdan, qui à présent ne
     doutait plus de ses capacités, fit attaquer à la fois sur les deux affluents. Sur
     l’Ourthe, par Bonnet et sur l’Aywaille, par Schérer. Les adversaires
     n’engagèrent dans cette affaire qu’une partie de leurs
     forces ; mais voyant leurs ailes en difficulté, les Autrichiens lâchèrent assez
     rapidement pied et se replièrent sur tout le front, perdant tout de même près de deux mille
     hommes et trente-six pièces de canon alors que celles des Français étaient minimes.
    Le dernier obstacle sérieux entre les Français et le Rhin était la rivière Roër. Clerfayt
     décida de s’y accrocher, sinon il serait contratit de repasser le Rhin. Pour
     faciliter la résistance, il avait fait élever sur le lieudit le plateau d’Aldenhoven
     toute une série d’ouvrages : redoutes, retranchements et épaulements,
     l’endroit étant considéré comme le centre du dispositif qu’il adopta.
    Jourdan comprit immédiatement que cette fois il ne s’agirait pas d’un
     engagement partiel mais d’une bataille générale et, au demeurant, il était disposé à
     la livrer, son armée comptant à présent plus de cent mille hommes. Dans la journée du
     1 er  octobre 1794, il ttit un conseil de

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