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Le Maréchal Jourdan

Le Maréchal Jourdan

Titel: Le Maréchal Jourdan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric Hulot
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longue et
     délicate. Une fois l’enveloppe gonflée, elle était solidement arrimée sur un long
     chariot et transportée ainsi à proximité de la ligne de feu où on y accrochait la nacelle
     qu’un câble retenait au sol une fois l’ensemble en l’air. Il
     est certain que d’une hauteur comprise entre dix et cent mètres, le ou les
     observateurs, embarqués dans la nacelle, avaient une excellente vue d’ensemble du
     terrain et pouvaient observer les mouvements qui se préparaient chez l’adversaire.
     Par contre, le problème de transmission des renseignements était loin d’être résolu,
     le téléphone n’étant pas inventé. Les communications pouvaient se faire par fanions
     ou panneaux mais demeuraient limitées et aléatoires. Les aéronautes pouvaient également jeter
     au sol des messages lestés mais étaient dans l’impossibilité de recevoir des
     instructions détaillées. Ni Jourdan ni aucun des membres de son état-major ne crurent un
     instant pouvoir utiliser sérieusement ce matériel. Il admit que par sa seule présence il avait
     quelque peu inquiété ses adversaires mais sans donner trop de sérieux à ses propos.
     S’ils employèrent le ballon, ce fut parce qu’il avait été envoyé par le
     Comité de salut public et qu’ils ne tenaient pas à l’indisposer. De son
     côté, Cobourg en voyant s’élever dans l’air l’engin se serait
     écrié, non sans humour : « Il n’y a pas de choses que ces
     scélérats n’inventent ! »
    Pendant la journée du 26, le ballon décolla et se posa à trois reprises ; mais il
     semble que les renseignements qu’il put amener ne furent pas utilisés par
     l’état-major. Pourtant, il signala la retraite générale des alliés dès
     qu’elle fut amorcée, mais on ne saurait dire jusqu’à quel potit Jourdan
     en ttit compte. Avarié au cours de la bataille, l’engin fut renvoyé en France et la
     compagnie d’aérostiers dissoute. On conclut que l’expérience
     n’était pas probante. Il allait falloir attendre plus d’un siècle avant
     que l’armée française s’titéressât de nouveau à l’arme
     aérienne.
    En fait, il n’y eut pas une, mais trois batailles distinctes, aucune coordination
     n’ayant été réalisée entre les différents corps alliés qui n’attaquèrent
     même pas simultanément. Ce fut le prince d’Orange, commandant la droite du
     dispositif allié, qui se porta le premier en avant. Déjà, l’avant-veille, il avait
     enlevé Traseignies à Kléber ; mais celui-ci, par une judicieuse contre-attaque,
     avait repris le village. Au matin du 26 juin, ce fut à l’extrémité du
     dispositif français, en direction de Marchiennes-au-Pont et de la Sambre, que porta
     l’offensive du prince d’Orange. Mais il enleva difficilement ce village,
     car ses bataillons furent hachés par les feux croisés de l’artillerie et Kléber, qui
     n’avait pas été ébranlé, put, par une vigoureuse riposte, reprendre Marchiennes et
     réoccuper ses positions initiales sans avoir à faire appel aux réserves générales de
     Jourdan.
    Au centre, le général autrichien Quasdanowich savait que Cobourg comptait enlever la décision
     par les ailes et que l’on attendait de lui qu’il se contentât de fixer
     son adversaire pour l’empêcher de se porter au secours de sa droite ou de sa gauche.
     Il n’en attaqua pas moins Championnet avec vigueur et réussit à s’emparer
     du village d’Heppignies, enfonçant presque les lignes françaises. Mais il ne put
     aller plus loin. Championnet, devant la gravité de la situation, avait demandé de
     l’aide à Jourdan qui accourut avec une partie de ses réserves et rétablit les
     choses, parvenant à reprendre Heppignies.
    Le choc fut plus sérieux à droite mais par chance le manque de coordination dans les attaques
     autrichiennes fit que celles-ci ne démarrèrent sur cette aile qu’après que Jourdan
     fut parvenu à arrêter Quasdanowich. Sur ce potit, commandé par Baulieu, Cobourg, qui
     s’y trouvait personnellement, avait concentré des forces importantes mais pas
     vraiment suffisantes pour emporter la décision. Toutefois, les Autrichiens, faisant dès le
     départ porter leur seul effort sur Marceau, le refoulèrent jusqu’à la Sambre et lui
     arrachèrent le village de Lambussart. Ce fut en vain que Marceau, dont la division était à
     présent décimée, tenta une contre-attaque pour reprendre la localité. Lefebvre, qui

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