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Le Maréchal Jourdan

Le Maréchal Jourdan

Titel: Le Maréchal Jourdan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric Hulot
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guerre avec ses divisionnaires, à
     peu près les mêmes qu’à Fleurus ; mais il leur fit comprendre que cette
     fois, étant donné le côté réduit du front, il entendait diriger lui-même l’ensemble
     de la manoeuvre.
    La base de départ de l’armée française était assez éloignée des lignes adverses,
     ce qui fit que la marche d’approche dura toute la matinée du 2 octobre et
     que le combat ne débuta qu’au milieu de l’après-midi. Or, à cette époque
     de l’année, les journées sont assez courtes. Ernouf le fit remarquer à Jourdan,
     suggérant de reporter l’attaque au lendemain. Mais ce dernier, imaginant mal son
     armée immobile en étant si proche de l’adversaire et ne voulant pas prendre le
     risque d’un combat de nuit dans des conditions défavorables, s’y refusa.
     Il tablait du reste sur l’état de découragement de l’armée autrichienne
     pour mener rapidement son affaire. Si on lui a reproché d’avoir attaqué aussi
     tardivement, c’est que ses détracteurs n’ont pas compris les raisons qui
     l’avaient poussé à prendre une telle décision.
    Contrairement aux pronostics de Clerfayt qui jugeait le plateau d’Aldenhoven
     imprenable, l’infanterie de Championnet, appuyée par la cavalerie de Merlot,
     l’enleva assez facilement puis ensemble elles résistèrent à toutes les
     contre-attaques autrichiennes qui manquaient d’ailleurs de conviction. Dès ce
     moment, l’armée ennemie était pratiquement coupée en deux et à gauche Kléber
     n’eut aucune peine à déloger la droite de l’adversaire. Mais, sur
     l’aile droite française, la bataille demeura longtemps incertaine. Schérer qui la
     commandait avait divisé ses forces en deux colonnes, l’une aux ordres de Lorges et
     de Marceau et l’autre à ceux de Hacquin. Malheureusement, celui-ci, qui devait
     franchir la Roër en amont puis esquisser un mouvement tournant contre l’aile gauche
     autrichienne, s’égara au cours de sa marche d’approche. De ce fait,
     Schérer l’attendit un long moment et démarra son mouvement offensif encore plus tard
     que Jourdan, bien que ce dernier l’en pressât. Il enleva le village de Düren malgré
     une résistance furieuse des Autrichiens. Ceux-ci contre-attaquèrent alors et faillirent
     reprendre le bourg. Schérer avait lancé toutes les unités qu’il avait sous la main
     dans la mêlée, et Jourdan n’avait plus de réserves à lui envoyer, voulant conserver
     toutes ses forces à matitenir les autres positions conquises. Le soir commençait à tomber et la
     situation des Français demeurait incertaine sur leur droite, lorsque Hacquin, qui, comprenant
     son erreur, avait fait demi-tour et marché au canon, déboucha sur le champ de bataille. Au lieu
     de soutenir simplement Schérer, il commença à envelopper toute la gauche autrichienne. À des
     soldats épuisés par plusieurs heures de combat, il opposait des troupes fraîches même si elles
     avaient marché une bonne partie de la journée. Clerfayt comprit immédiatement le danger et
     ordonna un décrochage général qui lui permit une fois encore de sauver son armée de la
     destruction totale. Mais l’addition était lourde. Il laissait plus de quatre mille
     morts sur le terrain et mille cinq cents à deux mille prisonniers aux mains des Français. Cette
     bataille, nommée d’Aldenhoven ou de la Roër, était un nouveau succès à porter à
     l’actif de Jourdan. Elle n’eut toutefois pas, sans que l’on
     sache pourquoi, le même retentissement que Fleurus.
    Comprenant qu’il n’avait pas les moyens pour tenir la ligne du fleuve,
     le général en chef autrichien, après avoir traversé le Rhin et détruit les ponts, renonça à la
     défendre et continua à retraiter vers l’est. Successivement, et sans véritable
     résistance, Cologne, Bonn et Coblence tombèrent aux mains des Français durant le mois
     d’octobre.
    Pendant que Jourdan marchait en direction du Rhin, raflant chaque jour des prisonniers à
     Clerfayt, Pichegru, qui manquait visiblement d’allant, avait envahi la Hollande afin
     de faire disparaître la menace qui pouvait peser sur la gauche de l’armée de Sambre
     et Meuse. Carnot le harcelait de lettres le pressant de se hâter, mais Pichegru prenait son
     temps. Dès cette époque, sans que l’on sache exactement depuis quand, il était entré
     en rapport avec des agents de Louis XVIII. Il trahissait donc le gouvernement qui
     l’employait

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