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Le Maréchal Jourdan

Le Maréchal Jourdan

Titel: Le Maréchal Jourdan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric Hulot
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mais pas la France, devait-il affirmer par la suite, la légitimité
     d’un Bourbon valant bien à ses yeux celle de la Convention. La nuance est
     subtile.
    Tout de même, il finit par occuper presque tout le pays. Le corps anglais du duc
     d’York, demeuré en soutien du prince d’Orange, fut contratit de battre en
     retraite sur l’Allemagne du Nord dans des conditions climatiques épouvantables. Sir
     Arthur Wellesley, futur duc de Wellington, s’est étendu sur cet épisode dans ses
     souvenirs comme un exemple à ne pas imiter. Les Anglais finirent par atteindre un port sûr et
     réembarquer.
    Dans son avance, Pichegru avait négligé l’importante forteresse de Maastricht
     prétendant ne pas avoir les moyens de l’investir ; et ce potit
     stratégique encore aux mains des alliés inquiétait Carnot. Jourdan fut donc chargé, toutes
     affaires cessantes, de mener ce siège et y envoya Kléber, aidé par le colonel Marescot qui
     avait si brillamment conduit celui de Charleroi. Après un sévère bombardement, la place
     capitula le 4 novembre.
    Le froid titense qui s’abattit sur le pays dès le début de décembre
     n’titerrompit pas complètement les opérations et donna même lieu à un fait
     d’armes tout à fait original. La température étant tombée à
     -23 o  centigrades, la mer du Nord elle-même fut prise par les glaces au
     début de janvier 1795. Or, la flotte de guerre hollandaise, seule force militaire
     encore titacte dont disposait le prince d’Orange, était tout entière au mouillage
     sous l’île du Helder, dans la passe du Texel. Normalement, elle aurait dû
     appareiller pour se joindre aux escadres britanniques qui croisaient au large ; mais
     le prince qui tenait à la conserver sous la main différa son départ et l’embâcle
     l’immobilisa. Elle fut alors littéralement prise d’assaut par la
     cavalerie française tant la glace était épaisse, opération unique en son genre. Peu après,
     Pichegru fut relevé de son commandement et affecté à l’armée du Rhin. Il fut
     remplacé par Moreau. Entre lui et Jourdan la collaboration n’allait poser aucun
     problème.
    La campagne de 1794, après avoir débuté dans des conditions fâcheuses, s’achevait
     au nord par des succès éclatants. La France, délivrée des risques d’invasion, était
     maîtresse de la rive gauche du Rhin depuis Bâle jusqu’à son embouchure. Elle tenait
     même solidement deux têtes de pont sur la rive droite : Düsseldorf et Neuwied
     qu’elle pourrait utiliser comme bases pour des opérations ultérieures.
     C’était avant tout l’oeuvre de Jourdan. Dans les régions
     conquises, l’ennemi ne tenait plus que deux forteresses : Luxembourg et
     Mayence. Encore cette dernière, située sur la rive droite du Rhin, était-elle considérée dans
     les deux camps comme une clé de la rive gauche. Et puis, depuis le siège mémorable de 1792, les
     Français y attachaient une valeur sentimentale. Conquérir ces deux places allait être
     l’objectif premier de la campagne de 1795.
    *
    Carnot, dont le rôle continuait à être prépondérant au sein du Comité de salut public, était
     conscient de ce que les armées françaises victorieuses avaient besoin d’être remises
     en état car elles continuaient à manquer de tout. En face, l’armée autrichienne
     recevait équipements et renforts, ce qui allait lui permettre d’atteindre le chiffre
     de cent quatre-vingt mille hommes ainsi que Jourdan le rappelle dans ses mémoires. Par chance,
     les deux maréchaux autrichiens qui en reçurent conjotitement le commandement :
     Clerfayt et Wurmser, ne s’entendaient pas et allaient demeurer inactifs sous des
     prétextes variés pendant une bonne partie de l’année.
    Carnot commença par réorganiser le dispositif français. De cinq, les armées furent réduites à
     trois : Nord, Sambre et Meuse, Moselle et Rhin. Elles furent fondues en une seule
     qui fut confiée à Pichegru ; ce dernier pourtant était loin d’avoir donné
     satisfaction en Hollande.
    Jourdan, qui s’appliquait à remettre en état son armée, entreprit dans un premier
     temps le siège de Luxembourg. Il confia cette opération à un général brillant et bon technicien
     (il avait été dans le civil entrepreneur de travaux publics), Moreaux, qui fut assisté par le
     colonel Marescot.
    Cette place importante, puissamment fortifiée et bien armée, bénéficiait d’une
     situation géographique

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