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Le maréchal Ney

Le maréchal Ney

Titel: Le maréchal Ney Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric Hulot
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indéfendable.
    Cependant Wellington ne reculait que lentement et il fallut trois semaines pour couvrir la distance séparant Busaco des collines au nord de la capitale, soit environ cent soixante kilomètres par une route parallèle à la mer, où aucun port n’aurait permis d’effectuer un embarquement.
    *
    Lorsqu’en avril 1809 Sir Arthur Wellesley avait débarqué à Lisbonne, il était préoccupé par la manière dont l’aventure de Sir John Moore s’était terminée à La Corogne. Il jugeait qu’une situation identique pourrait bien un jour devenir la sienne et, parcourant le pays en tout sens, décida de faire construire une série de lignes de résistance sur les collines de Torres Vedras. En cet endroit situé en avant de Lisbonne, le Tage s’élargit en une sorte de lac. L’entreprise était colossale et, pour la réaliser dans un temps record, le général anglais n’hésita pas à réquisitionner des dizaines de milliers de travailleurs portugais qu’il fit travailler comme des forçats. Il expliqua aux autorités qu’il agissait ainsi pour leur salut ! Ce système très complet était articulé en trois lignes indépendantes que l’on a improprement baptisées « lignes de Torres Vedras ». La première, longue de quarante-huit kilomètres, entre Alhandra sur le Tage et l’embouchure du Sizandro en passant précisément par la ville de Torres Vedras, était composée de trente-deux redoutes. La seconde, à une dizaine de kilomètres en arrière, comptait soixante-cinq redoutes. Elle courait sur quarante kilomètres, d’Alverea sur le Tage à la mer. C’était la plus forte. Enfin la troisième n’était conçue que comme un réduit pour couvrir un embarquement. Longue de onze kilomètres, elle s’étendait de Belem à Cascaes et onze redoutes y avaient été édifiées.
    Entre les différents forts, le colonel du génie Fletcher avait multiplié les tranchées, les chevaux de frise, les redans et les emplacements de batterie. L’ensemble du système avait été armé de 383 canons et obusiers.
    En réalité, s’il paraissait impressionnant, le rapport canons/kilomètres était assez faible. Sur la première ligne, il y avait cent quarante pièces, soit un peu moins de trois au kilomètre. La seconde en alignait cent cinquante, soit un peu moins de quatre sur la même distance. La troisième comportait la plus forte densité, un peu plus de quatre et demi au kilomètre, mais c’était le réduit prévu en désespoir de cause pour couvrir un rembarquement. Comme l’artillerie était plutôt concentrée dans les redoutes, de longs intervalles s’en trouvaient démunis.
    S’il avait disposé de moyens plus importants et surtout du parc de siège qui avait été renvoyé à Madrid, Masséna aurait pu les enfoncer sans trop de peine. Mais, pour l’heure, il avait à peine cinquante mille hommes et Wellington plus de soixante mille, en ajoutant les Portugais aux siens. Le ravitaillement d’une telle masse ne posait aucun problème en raison de la proximité du port de Lisbonne.
    À dire vrai, cet ensemble n’était pas imprenable, mais son forcement nécessitait le recours à un nombre important de pièces de gros calibre. Et puis, tel qu’il se présentait, il avait tout de même plusieurs points faibles. Qu’une armée remontant du sud parvînt à franchir le Tage, l’ensemble du système serait tourné. Wellington s’en était avisé et avait chargé son subordonné, le général Beresford, de construire vis-à-vis de Lisbonne un grand camp retranché sur les hauteurs d’Almada. Mais il reconnaissait qu’un adversaire déterminé n’aurait aucun mal à l’enlever.
    L’état-major français ne soupçonnait pas un instant l’existence des lignes de Torres Vedras. Lorsque le 10 octobre l’armée de Masséna parut devant, la surprise fut totale. Une reconnaissance approfondie le convainquit ainsi que Ney de l’impossibilité d’attaquer de front. Le duc de Rivoli alla jusqu’à tâter les positions adverses et raffermit ainsi son opinion (14 octobre) en songeant aux moyens dont il disposait. Si un siège en règle ne paraissait pas nécessaire, il faudrait à tout le moins une sérieuse préparation d’artillerie. C’est pourquoi Masséna écrivit au roi Joseph en lui demandant de lui expédier le grand parc d’artillerie dépendant de Madrid, ainsi que des renforts d’infanterie. C’était ce parc qui avait servi aux sièges de Ciudad Rodrigo et d’Almeida et

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