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Le Maréchal Suchet

Titel: Le Maréchal Suchet Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric Hulot
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ministre de la Guerre, pour solliciter un congé, avançant qu’il n’en avait pas pris depuis de nombreuses années et qu’il aurait souhaité pouvoir s’occuper de ses affaires personnelles. Et, comme un peu de flatterie ne pouvait que faire agréer favorablement sa requête, il ajouta qu’il voulait aussi féliciter le « héros » qui avait ramené la paix et le ministre qui y avait puissamment concouru.
    Oudinot, toujours chef d’état-major de l’armée d’Italie, appuya la demande de son ami. En attendant la décision de Paris, Suchet évacua Padoue qu’il remit aux Autrichiens et se replia dans un premier temps sur Crémone puis sur Modène où il s’installa à la fin du mois d’avril. Enfin, le 7 mai, Oudinot lui fit savoir qu’il était autorisé à se rendre à Paris pour une période indéterminée. C’était mettre un terme à son commandement. Mais avant de partir et de confier les restes de son corps d’armée à son subordonné, le général Loison, il tint à mettre toutes ses affaires en ordre.
    Ayant appris que Davout bénéficiait d’un même congé, ils convinrent, si cela était possible, de voyager ensemble. Mais Davout fut retenu plus longtemps qu’il ne l’aurait voulu et ce fut sans doute une source de tranquillité pour Suchet, car Davout était d’un caractère difficile. Le 9 mai, Suchet apprit en même temps que ses camarades que leur commission de lieutenants généraux était annulée, ce qui avec la paix était assez logique, mais du coup ils perdirent les avantages financiers qui y étaient attachés. Un des derniers actes de Suchet fut de veiller à ce que la solde de ses hommes et de ses officiers, souvent en retard, leur fût intégralement payée. Il espérait sans trop vraiment y croire ainsi mettre fin au pillage auquel se livraient les troupes.
    Il quitta son quartier général à la fin de la première quinzaine de mai et voyagea en compagnie de son frère qui comptait se faire définitivement démobiliser et avait déjà entrepris des démarches pour entamer une carrière dans l’administration civile. En cours de route, Louis-Gabriel eut la surprise de se voir rejoint par un courrier qui lui remit un décret signé par Oudinot qui le nommait commandant d’armes de la place de Milan. Suchet le fourra dans sa poche et continua sa route. Il semble qu’il n’en fut plus jamais question.
    **
    L’ambiance que découvrirent à Paris les frères Suchet était résolument optimiste et Bonaparte se trouvait au sommet de sa popularité. La paix était rétablie en Europe et les négociations avec la Grande-Bretagne, le dernier pays avec lequel la France fût en guerre, touchaient à leur terme. L’économie redémarrait. Le Premier consul attachait, proclamait-il, beaucoup d’importance à la prospérité du pays, encore que ses concepts en la matière fussent plutôt élémentaires.
    Sans négliger leurs devoirs officiels, les frères Suchet, surtout Louis-Gabriel, s’occupèrent sérieusement de leurs affaires personnelles qu’ils avaient quelque peu négligées depuis plusieurs années. L’industrie de la soie avait déjà repris sous le Directoire, les directeurs et leur entourage contribuant à la relance des industries de luxe. Bonaparte, qui désirait voir s’établir autour de lui une cour brillante et somptueuse, n’allait pas interrompre le mouvement, bien au contraire.
    Tenus régulièrement et fidèlement au courant de la marche de la maison « Suchet frères » par leur oncle Jacquier, les frères constatèrent avec plaisir qu’elle avait recommencé à rapporter des bénéfices. Évidemment, leur oncle aurait trouvé tout naturel qu’abandonnant l’état militaire ils reviennent à Lyon reprendre leur métier de soyeux. Mais Louis-Gabriel était trop avancé dans la hiérarchie pour délaisser l’état de soldat et Gabriel-Catherine ne se sentait plus à présent la vocation pour diriger leur affaire. Outre celle-ci, les frères Suchet possédaient en indivision, mais sans songer à en sortir, la propriété achetée par leur père, « la Mignonne », dont la valeur n’avait cessé de croître et qu’ils louaient, des terres et des immeubles en Ardèche autour de Largentière, également gérés par des parents et un compte chez un banquier de Paris qui s’élevait à environ deux cent cinquante mille francs, valeur 1801, sans qu’ils se soient expliqués sur l’origine de ces fonds.
    En outre, Louis-Gabriel avait reçu

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