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Le Maréchal Suchet

Titel: Le Maréchal Suchet Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric Hulot
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heures dans la plaine. Celle de Reille se distingua en enlevant quinze pièces de canon. Ce fut en vain que le prince Louis tenta de rallier son infanterie et lança alors une charge de cavalerie pour arrêter Suchet. Elle échoua elle aussi, et le prince prit la fuite. Bientôt aperçu et rejoint par un sous-officier de hussards français nommé Guindey, sommé de se rendre, le prince engagea un duel au sabre et fut mortellement touché.
    L’affaire de Saalfeld n’avait été qu’un choc d’avant-garde. Toutefois, Suchet avait bien manœuvré. Dans les jours qui suivirent, il ordonna de détruire le monument élevé en 1757 à la gloire de Frédéric II, après sa victoire de Rossbach sur les troupes françaises de Louis XV, commandées par le maréchal de Soubise. Informé, Napoléon approuva cette initiative.
    Après ce premier succès, l’armée française poursuivit sa progression vers le nord dans le but de couper la route de Berlin aux Prussiens, quoique Napoléon ne parvînt pas à s’éclairer sur la position de leur armée. Lannes avançait en descendant la vallée de la Saale. Il atteignit Iéna le 12 octobre au soir et entra dans la ville sans rencontrer de résistance. Cette localité est dominée par un plateau aux parois assez abruptes, nommé le Landgrafenberg. Le prince de Hohenlohe commandant un corps prussien occupait ce plateau mais assez en arrière de la crête. Il ne pensait pas que les Français pourraient l’escalader autrement que par la route reliant Weimar à Iéna ou par deux ou trois mauvais sentiers impraticables par la cavalerie et l’artillerie.
    Pourtant, Lannes, jugeant ce site d’une importance capitale, ordonna dès le matin du 13 à Suchet de le faire gravir par son infanterie. Cette opération assez hardie se déroula sans opposition et Suchet, dont la progression avait été masquée par le brouillard, découvrit tout le corps d’armée de Hohenlohe déployé à une certaine distance. Il fit aussitôt prévenir Lannes qui alerta Napoléon. Celui-ci arriva dans l’après-midi et ordonna au maréchal de faire monter tout le 5 e corps sur le plateau en même temps qu’il le faisait renforcer par Lefebvre qui arrivait avec la garde à pied. Il est remarquable que les Prussiens n’aient pas cherché un seul instant à refouler Suchet, seul sur le terrain pendant plusieurs heures.
    Du fait de l’arrivée des renforts, la bande de terre occupée par les Français était à présent pleine de monde et, dans plus d’une unité, les soldats passèrent la nuit debout au coude à coude sans pouvoir se coucher.
    La division Suchet occupait la droite du dispositif français et au matin, dans un premier temps, fut chargée d’enlever un village fortifié qui se trouvait devant elle et dont curieusement personne ne connaissait le nom. On sut plus tard qu’il s’agissait de Closewitz. Ce fut la brigade Claparède qui mena à bien l’opération. Suchet se porta personnellement en avant non loin de la ligne de feu car le brouillard masquait la vue. Dans la fusillade, deux de ses officiers furent tués ; lui-même et le reste de son état-major eurent leurs habits percés de balles. Un peu plus tard, le brouillard se dissipant, il découvrit une colonne prussienne se préparant à l’attaque. Mais il la fit charger par sa propre infanterie et la dispersa en lui enlevant vingt-deux pièces d’artillerie.
    Dans le reste de la bataille d’Iéna, la division Suchet, tout en continuant à avancer, ne joua aucun rôle majeur. Au soir du 14 octobre, la division campa sur la route d’Iéna à Weimar à l’embranchement de celle-ci avec celle de Naumburg. Dès le 16 octobre, Suchet reçut l’ordre de se porter sur l’Elbe et de s’emparer du grand pont de Dessau. Mais, lorsqu’il y parvint, les Prussiens venaient de le détruire. Alors que le génie travaillait à le reconstruire, Suchet fit traverser le fleuve à son avant-garde sur toutes les barques qu’il put trouver. Puis, le pont étant rétabli, tout le 5 e corps le traversa suivi par ceux de Davout et de Murat.
    Lannes participa à la poursuite générale et, furieux de voir que les bulletins de la Grande Armée ne mentionnaient pas la participation de son corps d’armée au combat qui se livra à Prenzlow, puis à la prise de Stettin, il écrivit à Napoléon sa façon de penser, surtout qu’après cela on ne l’employait plus qu’à ramasser des prisonniers. Napoléon dut le calmer et, le 1 er  novembre, lui

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