Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen

Le Maréchal Suchet

Titel: Le Maréchal Suchet Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric Hulot
Vom Netzwerk:
Napoléon en personne qui vint l’inspecter. Il complimenta chaudement Suchet et celui-ci en profita pour demander une fois de plus sa mutation, ses rapports avec Soult étant devenus exécrables. Cette fois, l’empereur se montra mieux disposé vis-à-vis de ce général méritant. Il connaissait le caractère difficile de Soult et, dans les jours qui suivirent, il opéra un changement. Suchet restait à la tête de la 4 e division mais celle-ci tout entière fut affectée au 5 e corps sous les ordres de Lannes que Suchet, avec raison, considérait comme son ami. Elle quitta donc Wimereux et alla bivouaquer au camp de Boulogne. Du coup, alors que Soult avait prévu qu’elle formerait l’arrière-garde de l’armée, elle devenait l’avant-garde et également la troisième division du 5 e corps.
    En même temps que ses camarades, Suchet apprit, en lisant l’ordre du jour du 31 août, que désormais l’armée porterait le nom de « Grande Armée ». Le même jour, il reçut ses instructions pour participer à la gigantesque volte-face du dispositif français. L’armée prévue pour envahir l’Angleterre, opération devenue impossible, allait être jetée en Allemagne.
    Suchet à la tête de sa division quitta Boulogne le 2 septembre par un temps épouvantable. Il pleuvait sans arrêt, mais bien entraînés les soldats avaient un excellent moral et se montraient résistants aux intempéries. Ils allaient le prouver en parcourant sept cents kilomètres en un mois, soit en moyenne vingt-cinq kilomètres par jour, en ne laissant derrière eux qu’un minimum de traînards et de malades, un peu moins de cinq cents hommes. Ils passèrent le Rhin à Spire et, conjointement avec le corps de Ney, le cinquième fit route pour contourner la ville d’Ulm par le nord et occupa Ludwigsburg où Napoléon comptait établir son quartier général.
    Dans les jours qui suivirent, se déplaçant sans arrêt, le corps de Lannes avec qui marchait l’empereur participa à l’encerclement progressif de l’armée autrichienne immobile autour d’Ulm. La division Suchet comme tout le 5 e corps manœuvra davantage qu’elle ne prit part à des engagements jusqu’au 15 octobre où Ney et Lannes attaquèrent dans un mouvement conjugué les deux hauteurs du Michelsberg et du Frauenberg dont la possession rendait toute défense d’Ulm impossible. Malgré les pentes escarpées et rendues glissantes par la pluie, la division Suchet, appuyée par celle de Gazan et les grenadiers de la garde d’Oudinot, escalada la colline sous la mitraille d’une batterie autrichienne installée au sommet et l’enleva au premier assaut.
    Ayant mis hors de combat la principale armée autrichienne, Napoléon avec raison estima qu’il devait également défaire celle des Russes. Le temps n’était guère favorable en cette fin d’automne à des opérations militaires mais l’ennemi n’était pas mieux loti que les Français encore que les Russes fussent plus habitués aux climats rigoureux. Ayant occupé Vienne, l’empereur lança donc son armée vers la Moravie au-devant des alliés. Aux environs du 15 novembre, les deux armées étaient au contact mais les alliés se retiraient rapidement, soucieux avant tout de ne pas se faire accrocher.
    Le 19 novembre, l’armée française entra à Brünn où elle trouva abandonnés un parc d’artillerie de soixante pièces et des magasins pleins de vivres et de munitions. Elle en avait grand besoin. Le 26 novembre, Napoléon apprit que la situation politique se détériorait en France et comprit qu’il fallait à tout prix remporter une victoire.
    Le 27 novembre, l’armée alliée, forte de quatre-vingt-six mille hommes, prit l’offensive en direction de Brünn. L’armée française n’en alignait que soixante-quinze mille. Napoléon esquissa un mouvement de retraite et convoqua, pour le 28 au soir, à Posoritz, les maréchaux afin de leur demander leur avis. Tandis que tous préconisaient une retraite partielle, Soult, croyant faire œuvre de courtisan, recommanda de demeurer sur place. Ce fut alors qu’une algarade éclata entre lui et Lannes. Ce dernier qualifia la réponse de son camarade de « jean-foutrerie ! » et continua à l’insulter. Napoléon ne fit rien pour calmer la dispute. Au fond, il était assez content de cette rivalité permanente entre les maréchaux, ne prévoyant pas qu’elle aurait, dans quelques années, des conséquences désastreuses.
    Tout le monde savait

Weitere Kostenlose Bücher