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Le Maréchal Suchet

Titel: Le Maréchal Suchet Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric Hulot
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adversaire. Mais informé lui aussi, le comte Tolstoï craignant d’être tourné par des unités descendant du nord se hâta d’évacuer ses positions. Dans la nuit du 22 au 23 juin, la division Suchet occupa Ostrolenka abandonnée. Il poursuivit sa progression et vint au contact de l’ennemi à Lonza. Mais celui-ci n’accepta pas le combat et précipita sa retraite, abandonnant une partie de ses véhicules. Toutefois les Russes ne laissaient derrière eux rien d’utilisable et brûlaient toutes les localités. Remontant le cours du Narew, les Français atteignirent Tykocyn et constatèrent que les importants magasins militaires de la ville étaient en feu.
    Le lendemain, 27 juin, Suchet se préparait à faire traverser la Narew par ses troupes lorsqu’il reçut une lettre de Masséna lui apprenant qu’un armistice était signé. Aussitôt, il envoya un parlementaire sur l’autre rive et le jour même rencontra le comte Tolstoï avec qui il échangea force civilités pendant que leurs troupes commençaient à fraterniser. Un peu plus tard, les deux généraux qui avaient sympathisé furent désignés pour délimiter la frontière entre l’empire russe et le royaume de Saxe.
    Masséna n’avait jamais aimé les climats du nord. Avec l’âge, il les supportait encore plus mal. La paix ayant été signée le 9 juillet entre la France et la Russie, il demanda aussitôt à être relevé de son commandement. Lannes, guéri, était revenu mais se trouvait à présent à la tête de la réserve générale de la Grande Armée. Pour le remplacer, Masséna proposa, en insistant fortement sur sa demande, Suchet. C’était la paix et un commandant de corps d’armée avait un rôle autant administratif que militaire. Napoléon, après avoir semble-t-il hésité, finit par donner son accord devant l’insistance de Masséna. Ce fut celui-ci qui, avant son départ, annonça la bonne nouvelle à Suchet en même temps qu’il lui remettait le commandement avant de partir pour Paris.
    Suchet savait déjà que le 5 e corps ne resterait pas en Pologne. Dans un premier temps, le plus gros de son travail fut de se pencher sur les propositions d’avancement tant pour sa division que pour son corps d’armée. L’évacuation de la Pologne fut rapidement menée afin de vouloir être agréable au tsar Alexandre. Dès la fin d’août 1807, le corps d’armée était cantonné autour de Breslau en Silésie. Là, Suchet entreprit de le remettre sur pied car, même s’il n’avait pas pris part aux deux dernières grandes batailles, il avait été fortement éprouvé par les privations et les rigueurs du climat pendant son séjour en Pologne. Les effectifs avaient fondu. Suchet ayant demandé et obtenu des renforts les reconstitua. À la fin de l’année 1807, le 5 e corps comptait quarante mille hommes. La santé n’avait jamais été aussi bonne puisqu’on dénombrait moins de deux mille malades. Fidèle à ses principes, Suchet s’appliquait à éviter toute réquisition abusive et faisait payer tous les achats, vivres, chevaux ou équipements qu’il se procurait, même si son chef d’état-major, le général Becker, avait parfois du mal à saisir ses motivations.
    Aussi, ses rapports avec les autorités civiles étaient-ils excellents. Il fut reçu cordialement par la noblesse locale. Et ce fut en cette occasion qu’il noua une intrigue amoureuse, la seule dont l’histoire nous soit parvenue, avec une comtesse silésienne. Elle ne fut évidemment pas unique mais aucun renseignement n’a jamais été recueilli sur une quelconque autre idylle. Ses obligations militaires lui laissaient suffisamment de temps libre pour le consacrer à la bagatelle. Que la belle, nommée Frédérique, fût affligée d’un mari jaloux ne faisait qu’ajouter du piquant à l’aventure encore que vu la position de Suchet l’affrontement entre les deux hommes semblait impossible. Cette liaison allait durer durant tout le séjour de Suchet à Breslau.
    Or, pendant ce temps, le frère du général, Gabriel-Catherine, devenu directeur des droits réunis à Rouen, gérait avec intelligence les intérêts de la famille. Constatant que Louis-Gabriel, à présent âgé de trente-sept ans, était toujours célibataire, il entreprit des démarches pour le marier. Il n’était pas question de sentiments. Suchet était un beau parti. Tout se passa par correspondance. Deux projets l’un avec une jeune femme belge très riche, l’autre avec une

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