Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le médecin d'Ispahan

Le médecin d'Ispahan

Titel: Le médecin d'Ispahan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Noah Gordon
Vom Netzwerk:
conseillaient toujours les
merveilleux moutons d'Anatolie. Au début de mai, à une semaine de la Turquie,
il ne cachait plus son excitation, alors que Mary, au contraire, mettait tous
ses soins à ne pas lui montrer la sienne, craignant qu'il devine ses sentiments
et lui interdise de voir Rob.
    Un soir
d'orage, Cole apporta un flacon d'eau-de-vie et les deux hommes ne tardèrent
pas à s'entretenir cordialement de moutons ; Cullen parla de son pays, de
la famille de sa femme et de la naissance de Mary, un soir de tonnerre et
d'éclairs comme celui-ci, dans la maison de son grand-père Tedder à
l'embouchure de la Clyde. Rob, attentif, posait des questions et Mary priait
pour que son père ne voie pas, dans l'ombre, la main du barbier posée sur son
bras nu.
    Le 11 mai,
Kerl Fritta décida une halte d'une journée pour réparer les charrettes et
acheter des provisions chez les fermiers du voisinage. Cullen, impatient comme
un enfant, voulut passer la rivière avec Sereny et aborder du côté turc. Une
heure après son départ, Mary et Rob montaient à cru le cheval noir, loin du
bruit et de la foule, Simon les avait aperçus et, poussant les autres du coude,
il s'était mis à rire. Elle le remarqua à peine ; la tête lui tournait,
peut-être à cause de ce soleil de feu. Les yeux fermés, serrant à pleins bras
le torse d'homme pour ne pas tomber, elle se laissa aller contre son large dos.
    Il n'y avait
pas d'arbres alentour ni de paysans au travail car la moisson n'était pas mûre.
Près d'un ruisseau, Rob attacha le cheval à un buisson et ils marchèrent pieds
nus dans l'eau miroitante. De chaque côté, les hautes tiges d'un champ de blé
ménageaient sur le sol une ombre fraîche.
    « Viens,
dit-il. C'est comme une grotte. » Et il s'y glissa comme un grand enfant.
    Elle suivit
plus lentement et, l'un contre l'autre, ils se regardèrent.
    « Je ne
veux pas, Rob... Embrasse-moi seulement, s'il te plaît. »
    Elle voyait la
déception dans ses yeux. Un baiser contraint, maladroit allait gâcher leur
première intimité vraie.
    « Je l'ai
déjà fait... je n'aime pas, dit-elle très vite... Avec mon cousin à Kilmarnock.
Il m'a fait horriblement mal. »
    Et, après, il
s'était moqué d'elle ! Rob lui baisait doucement les yeux, la bouche et, tandis
qu'elle luttait contre ses mauvais souvenirs, il passa à d'autres
caresses : il léchait l'intérieur de ses lèvres, prenait possession de sa
langue. Puis il ouvrit son corsage, et elle eut un frisson.
    « Je les
veux », fit-il avidement et il enfouit son visage entre les seins lourds
et fermes dont elle était fière et que l'excitation maintenant rosissait. Il
les parcourait de caresses en cercles, jusqu'à la pointe qu'il faisait s'ériger
entre ses lèvres.
    Ses paumes
n'avaient pas cessé de suivre les longues courbes de ses jambes, derrière les
genoux, entre les cuisses, mais à l'instant où il la touchait au plus intime,
elle se raidit et se refusa. Alors, prenant sa main et la guidant vers son
propre corps, il lui fit un merveilleux cadeau, tel qu'elle n'en avait encore
jamais vu, et qui la surprit par son ampleur. Elle osa le caresser et rit
doucement de le voir frémir. C'était la chose la plus prodigieuse et la plus
naturelle du monde !
    Ainsi elle
s'apprivoisait, ils se goûtaient l'un l'autre et leurs corps étaient deux
fruits brûlants. Elle se laissa pénétrer par un doigt, deux doigts qui bientôt
la firent haleter, les yeux clos et la bouche entrouverte. Puis ce fut son
souffle chaud et sa langue, comme un poisson nageant dans la moiteur de son
sexe, entre ces plis secrets qu'elle-même n'osait toucher.
    « Comment
pourrai-je regarder cet homme en face ? » se disait-elle. Mais cela
aussi fut oublié. Elle l'avait pas repris ses sens qu'il était en elle. Ils
étaient unis cette fois, et comme il bougeait lentement, elle sentit qu'ils
s'accommodaient l'un à l'autre.
    « Ça
va ? demanda-t-il en retenant son mouvement.
    – Oui »,
soupira-t-elle.
    Et maintenant
c'était son corps à elle qui allait au-devant de lui. Mais déjà il n'était plus
maître de son rythme. Quel étrange emportement le précipitait en elle, pour
enfin s'y répandre dans un spasme, en grondant !
    Longtemps,
bougeant à peine, ils restèrent silencieux à l'ombre des grands épis.
    « Tu
devrais aimer ça, dit-il..., comme une bière forte.
    – Pourquoi
l'aimons-nous ? Pourquoi les animaux aiment-ils ça ? »
    Il parut
surpris. Des années

Weitere Kostenlose Bücher