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Le nazisme en questions

Le nazisme en questions

Titel: Le nazisme en questions Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Collectif
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rétablissement de l’ordre économique et politique se révèle désastreux pour le futur Führer. Reconstitué sous sa direction en 1925, le parti se développe cependant dans toute l’Allemagne et les SA recrutent suffisamment pour combattre les milicessocialistes et communistes. Mais jusqu’en 1929, il ne recueille que de 1 à 6,5 % des voix lors des élections dans les Länder et encore moins lors des élections nationales. Le NSDAP est trop peu représenté pour pouvoir accéder fréquemment à la radio, les réunions publiques n’attirent que de maigres auditoires de convaincus et le journal du parti, le Völkischer Beobachter , compte peu de lecteurs.
    La violence de la propagande nazie pallie le manque d’effectifs. Elle abonde en attaques personnelles et calomnieuses contre les hommes de Weimar, constamment accusés de trahir l’Allemagne au profit de l’étranger ou des Juifs. Le chancelier Gustav Stresemann, signataire avec le Français Aristide Briand des accords de Locarno en 1925, passe ainsi pour un « vendu » parce qu’il a une femme juive. Des fables scandaleuses sont inventées de toutes pièces pour discréditer les dirigeants accusés de n’être pas vraiment Allemands.
    Tout change à partir de la grande crise qui surgit brutalement dès la fin de 1929. Hitler fait preuve de flair politique en axant sa propagande sur les trois groupes sociaux qui souffrent le plus du désastre économique : les chômeurs, les paysans et les classes moyennes. Il est aidé en cela par deux nouveaux adeptes : le journaliste Joseph Goebbels et l’écrivain Walter Darré, défenseur de la paysannerie. Chargé en 1930 de préparer les élections en milieu rural, Darré s’exécute avec une sincérité dont la plupart des nazis sont dépourvus. Il a enfin trouvé un parti qui accepte de défendre ses idées agrariennes, bien différentes, cependant, de ce qu’avait été jusqu’alors l’idéologie nazie. Ainsi, c’est sur les thèmes de la défense de la propriété agricole, de l’aide de l’État à la production et du soutien des prix que le NSDAPobtient 18,2 % des voix en septembre. Le voilà devenu un grand parti, susceptible de participer au gouvernement. La radio est désormais ouverte à Goebbels.
    De 1930 à 1932, les nazis tentent de gagner la confiance de tous les milieux de la société allemande. Les frères Strasser, animateurs de la tendance socialisante du parti, s’adressent au monde ouvrier tandis que Hitler et Göring fréquentent les hommes d’affaires, soucieux d’acquérir une nouvelle respectabilité. Mais les principaux agents de la propagande sont les SA conduits par Röhm, un ancien officier, héros de la guerre et chef des corps francs de Bavière en 1919-1920.
    Face à une agitation ouvrière croissante, ces troupes de choc se substituent à la police pour rétablir l’ordre, aux prix de bagarres sanglantes. Bien plus que les affiches et les discours violemment anticommunistes et antisocialistes, ce sont la répression et la provocation qui imposent le NSDAP comme le parti de l’ordre et le rempart du Reich contre le communisme. Les propos socialisants de certains nazis ont peu de poids dans les milieux ouvriers. En revanche, les conservateurs, obnubilés par le danger bolchevique, n’hésitent pas à offrir leur argent et leurs suffrages au parti qui devient le premier du pays en juillet 1932, avec 37 % des voix.
    La conquête du pouvoir par Hitler résulte ainsi largement de l’usage cynique qu’il sut faire d’une propagande fondée sur le mépris : mépris de ses camarades politiques dont il abandonne le programme à son gré et dont il trahit les préoccupations ouvriéristes ; mépris de ses concitoyens auxquels il promet toute chose et son contraire, changeant de style selon les lieux, les moments et les publics. Les seules constantes des discours hitlériens sont l’antisémitisme et la xénophobie.

    L’arrivée de Hitler à la Chancellerie, le 30 janvier 1933, ne modifie pas sa conception de la propagande mais augmente les moyens dont il disposait jusqu’alors et lui donne de nouveaux objectifs : munir le Führer d’un pouvoir absolu et étouffer toute opposition. La terreur joue à ces fins un rôle décisif. Il s’agit de détruire les organisations sociales qui échappent au contrôle du parti et de l’État, d’amener les individus à adhérer au nouveau régime en les persuadant qu’il n’est pas d’autre voie pour vivre dans la

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