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Le nazisme en questions

Le nazisme en questions

Titel: Le nazisme en questions Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Collectif
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main-d’œuvre fourni par les camps pour faire tourner les usines SS, Oswald Pohl parvient à faire de son service une des clefs de la vie économique allemande.
    Pourtant, tout ce qui concerne la production de guerre proprement dite lui échappe. Celle-ci est d’abord du ressort de la Wehrmacht, mais elle dépend aussi de Hermann Göring, qui a présidé aux destinées du Plan dequatre ans, lancé en 1936, et chef de la Luftwaffe (armée de l’air). Elle est également dirigée par l’organisation d’Ernst Todt, nommé ministre de l’Armement et des Munitions en 1940. Enfin, elle est réorganisée et vigoureusement prise en main à partir de 1942 par Albert Speer, l’architecte du Führer qui restera jusqu’à la fin du III e  Reich l’un des plus puissants rivaux du Reichsführer-SS.
    Ses incursions continuelles dans nombre de secteurs du système nazi ont fait de la SS une sorte d’« État dans l’État ». Mais, à l’instar du régime national-socialiste tout entier, l’organisation de Himmler offre, à une petite échelle, l’image d’une prolifération d’offices et de bureaux qui engendre une fragmentation du pouvoir ainsi que des rivalités constantes. Himmler lui-même n’arrive que péniblement à maintenir la cohésion de son empire. Et, comme le système nazi s’écroule après la mort de Hitler, l’État SS disparaît après que le Führer a expulsé Himmler du parti, en raison des contacts qu’il avait pris avec les Alliés occidentaux pour conclure une paix séparée. Le dernier président du Reich, l’amiral Dönitz, n’utilisera plus Himmler ni ses services. Après la capitulation sans conditions de l’Allemagne, puis le suicide du Reichsführer-SS, le 23 mai 1945, il ne restera plus que des ruines et un souvenir oppressant du III e  Reich et de son Ordre noir.

VI
    LE III e  REICH A-T-IL TENU SES PROMESSES SOCIALES ?

L’effondrement du « Reich millénaire » le 8 mai 1945, jour de la capitulation, marqua l’inévitable fin d’un vertige d’illusions et de promesses non tenues. Car jamais la confrontation entre espérances et réalités politiques ne fut si violente que sous le III e  Reich. Toute tentative de réécrire l’histoire à partir du postulat que le régime aurait pu survivre à l’épreuve de la guerre est donc foncièrement erronée.
    En effet, le III e  Reich ne fit pas seulement la démonstration de son incapacité à tenir ses engagements, même de façon ponctuelle. Poussée par sa propre nécessité intérieure, il se lança dans une radicalisation cumulative des buts et des moyens de sa politique. Chaque fois, cette fuite en avant anéantit les succès partiels qu’il avait obtenus, tels que la conquête de l’hégémonie en Europe centrale ou le rétablissement de la stabilité économique.
    Le décalage entre les objectifs initiaux présentés par la propagande nazie et les effets concrets de la politique nationale-socialiste fut particulièrement criant dans le domaine de la politique économique et sociale. En matière de rentabilité et de main-d’œuvre, l’agriculture devint l’enfant mal-aimé de l’économie nationale-socialiste. Grâce à la « bataille » agricole, à l’emploiaccru d’engrais et à la limitation des importations de denrées alimentaires, la production augmenta, mais les profits ne gonflèrent pas dans la même proportion. L’endettement des paysans grossit et le retard de la rationalisation persista.
    Par rapport à la situation existant sous la république de Weimar, les résultats de la colonisation agraire restèrent dérisoires. La politique économique nationale-socialiste ne parvint pas à enrayer l’exode rural. Au contraire, la mécanisation forcée provoqua un départ excessif de main-d’œuvre, si bien que l’activité agricole ne put se poursuivre que grâce au recours à des volontaires pour les moissons et, pendant la guerre, grâce à l’utilisation des prisonniers russes. Les rêves de colonisation agraire massive élucubrés par Alfred Rosenberg à son ministère de l’Est, et la mission assignée aux équipes de colons mises sur pied par Himmler, ne tenaient compte ni du manque d’hommes ni des contraintes qui s’opposaient à tout retour à une structure économique préindustrielle.
    La politique hitlérienne eut un effet tout aussi contradictoire sur l’artisanat et sur les petites et moyennes entreprises. La raréfaction des matières premières et des devises affecta

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