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Le nazisme en questions

Le nazisme en questions

Titel: Le nazisme en questions Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Collectif
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en premier lieu les industries de transformation utilisatrices de produits importés. La propagande officielle faisait de l’artisan indépendant le modèle social de l’Allemand au travail. Or les entreprises artisanales profitèrent très peu de la politique de réarmement, qui déboucha inévitablement sur la concentration des contrats publics accordés à quelques très grosses entreprises de l’industrie lourde. En outre, les limitations effectives imposées à la consommation par la baisse du pouvoir d’achat et par le blocage des salaires empêchèrent tout décollage économique de l’artisanat et de la petite industrie.
    Après le retour au plein emploi, en 1936, la pénurie de main-d’œuvre profita pleinement aux classes moyennes industrielles et artisanales, jusqu’au moment où la guerre conduisit à des fermetures d’usines et à des redéploiements au bénéfice de la grande industrie. Au lieu de réduire la tendance à l’accumulation du capital, elle accéléra ainsi le mouvement général de concentration amorcé avant la Première Guerre mondiale aux dépens des classes moyennes.
    Dans le secteur des services publics, le régime nazi ne tint pas non plus compte des espérances suscitées par sa propagande antérieure à 1933. Avec la loi du 7 avril 1933 sur la reconstitution d’une fonction publique de métier, le gouvernement du Reich s’était ouvertement attaqué au nivellement de la fonction publique et au recours croissant à des personnes qui lui étaient extérieures. Les mesures d’épuration ne contribuèrent cependant nullement à l’amélioration de la position sociale et institutionnelle des fonctionnaires. Les réductions de salaires introduites par le gouvernement Brüning en 1932 furent maintenues, les agents des services publics se virent fréquemment supplantés par les hommes du parti et ne réintégrèrent pas ce rôle de support exclusif de l’État qu’ils revendiquaient. Les instances inférieures du NSDAP se lamentaient de leur manque d’influence sur l’appareil d’État, mais les fonctionnaires eurent souvent l’impression d’être des Cendrillons vouées à accomplir des travaux rebutants dans l’indifférence générale. Si les cadres de rang élevé avaient eu à se plaindre d’un relatif déclassement social sous la république de Weimar, après 1933 ils se virent plus encore confrontés à l’intrusiond’étrangers. Ceux-ci étaient nommés à des positions supérieures, en raison de leur appartenance au NSDAP et à la SS, au mépris de toutes les règles de promotion. En outre, les fonctionnaires durent supporter la pénurie de personnel et l’absence de relève dues à la guerre, ainsi que l’aggravation de leurs conditions de travail.
    Dans les années de crise économique, la propagande nationale-socialiste avait promis que le régime nazi établirait un équilibre social nouveau et abolirait les oppositions de classes. Il est inutile de préciser davantage à quel point la destruction des syndicats et leur remplacement par le Front du Travail (1 er  mai 1933) privèrent les ouvriers d’instances représentatives dignes de ce nom, face à des patrons promus « Führer » de leur personnel, conformément au vocabulaire du nouveau régime. Les conseils de gestion des entreprises mis sur pied par le Front du Travail et qui comportaient des représentants du personnel n’eurent jamais la confiance des salariés. La NSBO (Organisation nationale-socialiste de salariés), qui défendait des objectifs plus nettement syndicaux, fut reléguée au second plan, et la responsabilité de la fixation des traitements et salaires confiée aux responsables de l’administration du travail, qui agissaient en tant que représentants du ministère de l’Économie. Les hausses de salaires furent contenues à l’aide de mesures de blocage. Elles ne purent être évitées complètement en raison de la construction de la ligne Siegfried et de la pénurie de plus en plus sensible de main-d’œuvre. Mais le revenu des ouvriers se dégrada nettement, dans la mesure où seules certaines branches profitèrent du boom économique.
    Le NSDAP avait aussi pris l’engagement de créer un ordre social plus juste. Il limita donc les dividendes et larépartition des profits. Mais le régime se borna à cette mesure formelle et renonça à toute atteinte plus profonde au système économique capitaliste, même s’il soumit l’économie d’entreprise à un contrôle

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