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Le nazisme en questions

Le nazisme en questions

Titel: Le nazisme en questions Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Collectif
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la garde que sur ses 2 000 kilomètres de frontières terrestres dont 400 avec l’Allemagne). Le pays était entouré par quatre nations hostiles (dont la Pologne menée par le colonel Beck qui détestait le président de la République tchèque Benès et entendait monnayer un différend territorial polono-tchèque) sur cinq de ses voisins (seule la Roumanie entretenait des relations cordiales avec Prague). Si la valeur de l’armée tchèque n’était pas à sous-estimer, avec près d’un million d’hommes mobilisables, 200 000 d’entre eux étaient de langue et de culture allemandes. Ajoutons que, si les Tchèques possédaient des chars de très grande qualité, la Wehrmacht pouvait, elle, en mettre en ligne près de cinq fois plus (2 100 contre 418) ; le déséquilibre se faisait également sentir pour les avions de combat (1 230 contre 600).
    Bref, on peut supposer que les Tchèques auraient probablement vendu chèrement leur peau. Il est néanmoins très vraisemblable qu’à eux seuls ils n’auraient pas pu tenir tête aux Allemands plus de trois à quatremois. Il fallait donc qu’ils bénéficient de soutiens à la fois militaires et diplomatiques. Avant d’analyser les responsabilités franco-anglaises dans la capitulation de Munich, disons quelques mots de l’URSS, qui avait déclaré en 1935 qu’elle défendrait l’intégrité de la Tchécoslovaquie, mais à condition qu’ait joué au préalable le traité d’aide et d’assistance franco-tchécoslovaque. L’Union soviétique, d’ailleurs, ne resta pas totalement inerte : elle exerça notamment des pressions diplomatiques sur la Pologne. Mais elle mettait de plus en plus en doute la fiabilité des démocraties libérales, alors qu’elle-même n’avait aucune frontière commune avec la Tchécoslovaquie. Or si la Roumanie était prête à tolérer le survol de son espace aérien par des avions de guerre soviétiques, la Pologne, elle, refusait le passage à travers son territoire du moindre élément de l’Armée rouge.
    C’est dire que c’étaient bien les Français et les Anglais qui détenaient les cartes maîtresses. Pourtant, leur relative impréparation militaire donnait à réfléchir. Notons en premier lieu que Paris et a fortiori Londres n’avaient, depuis 1936, aucunement éprouvé le besoin de provoquer des rencontres d’officiers d’état-major à un haut niveau : c’est en avril 1938 qu’on reprit langue, sans grande conviction, du côté des Britanniques. Si les Anglais avaient veillé à moderniser leur flotte et dans une moindre mesure leur aviation, ils ne pouvaient guère offrir que l’envoi sur le continent de deux divisions. En cas d’affrontement avec le Reich, il faudrait donc gagner du temps. Les Français, eux, passaient pour posséder la meilleure armée du monde ; mais depuis 1937 elle s’était laissé distancer dans l’aviation (le plan V qui allait accélérer la production fut tout juste lancé en avril 1938).

    Surtout, le réarmement allemand et la remilitarisation de la Rhénanie faisaient ressortir la contradiction qui existait alors entre la diplomatie et la stratégie françaises : comment porter secours à des nations censées offrir des alliances de revers, alors que de plus en plus, sous l’influence des « grands chefs » Pétain puis Weygand, la défense du « front continu et inviolable » demeurait l’alpha et l’oméga de notre défense ? Si certaines phases d’une guerre de mouvement n’étaient pas a priori exclues, elles étaient censées rester cantonnées aux plaines flamandes (alors que la Belgique avait depuis 1936 dénoncé toute entente préalable en cas de tension), et bannies en Rhénanie (même si la ligne Siegfried était bien plus vulnérable que ne l’affirmaient les généraux français). Le point important est que l’ancien combattant Daladier était convaincu de l’impossibilité de porter, dans un premier temps, secours aux Tchèques.
    Les « appeasers » anglais, Neville Chamberlain en tête, ont instrumentalisé à des fins politiques la vulnérabilité relative des forces militaires des démocraties libérales. La politique d’« appeasement », de conciliation à l’égard de l’Allemagne, a été une politique constante du Foreign Office depuis le traité de Versailles : un Churchill, par exemple, ne l’a pas désapprouvée avant l’Anschluss. Elle s’est traduite notamment par l’accord naval germano-britannique du 18 juin

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