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Le neuvième cercle

Le neuvième cercle

Titel: Le neuvième cercle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christian Bernadac
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Bataillon, XXX e  Divizije, II e  Korpus, a été de tous les coups durs. De plus, un Polonais, le seul de tout le bataillon qui avait le grade de caporal, me désignait toutes les nuits pour les patrouilles. Le jour, dans les endroits découverts, il me faisait passer devant et, après que j’eus fait une cinquantaine de mètres, sans encombre, il faisait passer le bataillon un par un. Ce manège dura huit jours.
    Finalement, un jour, devant tout le monde – officiers compris – je le provoquai, les yeux hors de la tête. Ce pourceau, qui avait combattu avec les Allemands, avait une haine mortelle des Français. Il s’est dégonflé. Je sais que les officiers m’ont donné raison. C’est un Tchèque, Jaromir Kaspar, brave garçon, qui parlait plusieurs langues, qui me l’apprit. Il nous était bien utile ce brave Jaromir. À quelque temps de là, au cours d’une attaque de nuit, je m’étais, paraît-il, particulièrement distingué. Le commandant m’appela et me dit : « Tu vas avoir une mitraillette et nous allons partir vers Belgrade. C’est la marche triomphale ! » « Non, répondis-je, je reste avec mes deux camarades. »
    — Nous fûmes alors envoyés dans un « kommando Mesko »… c’est-à-dire dans une compagnie de génie, à Tréhossa, près de Cepovan, état-major du IX e  Korpus. J’ai oublié de dire que, quelques jours auparavant, nous avions découvert un tas de chaussures neuves. Quelle aubaine ! J’ai trouvé du quarante-cinq. Je ne sais en quelle matière… Une semelle épaisse comme celle des chaussons de ballerines. Je fus obligé de mettre des chiffons autour. La semelle s’est décollée au bout de deux jours.
    *
    * *
    Tandis que Huret, Pimpaud et Pagès poursuivent leurs aventures (nous les retrouverons avant la fin de ce chapitre), Albert Jouannic qui a refermé sur eux la porte du wagonnet, ne rêve qu’à suivre le même chemin. Il se prépare méticuleusement :
    — Oui xliv  ! C’est à l’instant précis où j’ai refermé sur eux cette porte que j’ai su que j’allais m’évader. Plusieurs jours après leur départ, quelques déportés français m’ont contacté en me demandant si c’était moi qui avais fait évader ces trois camarades. Ils voulaient s’évader avec moi. À certains j’ai répondu que ce n’était pas moi le complice de l’évasion, à d’autres j’ai dit que je voulais réfléchir à seule fin de bien choisir les camarades capables de s’évader et être certain de leur sincérité et de leur discrétion.
    — C’est un jour où nous étions de repos que j’ai commencé à questionner René Bolaz. Nous étions voisins de chambre et comme il conduisait la machine tirant les wagonnets, il avait l’occasion de savoir combien il y avait de S.S. à la sortie du tunnel et leur emplacement exact. Je l’ai questionné pendant trois semaines. Bolaz amenait le béton pour confectionner les parois et la voûte du tunnel. Il restait longtemps auprès de la bétonnière qui se trouvait dehors. Il avait le temps de voir la manœuvre des autres convois qui sortaient les déblais plus loin, et que nous voyions très bien lorsque nous montions ou descendions du camp, quand nous faisions partie de l’équipe de jour, et l’emplacement des S.S. qui se trouvaient à quelques dizaines de mètres de la sortie. La nuit, ils ne s’écartaient pas du tunnel.
    — Il n’y avait que deux voies à l’extérieur : celle qui allait à la décharge et l’autre qui allait à la bétonnière qui ne se trouvait pas du même côté. C’est pour cette raison qu’il y avait des aiguillages et quelques voies de garage, pour ranger les wagonnets qui ne servaient pas.
    — Ensuite, j’ai parlé de ce projet à Georges Célarié, à Fortuné Pélissier et à Arnaud. Nous étions d’accord pour qu’un jeune Yougoslave nous accompagne (j’ai, malheureusement, oublié son nom). Toute la famille de ce garçon avait été fusillée par les Allemands et lui-même avait été capturé dans un hôpital clandestin du maquis où il était soigné pour de profondes blessures. Nous avons décidé de partir dans la nuit du 13 au 14 octobre 1944, avant qu’il n’y ait trop de neige…
    *
    * *
    Mais une semaine avant le départ fixé, Jean-Baptiste Chevalier – qui ignore tout de la décision du groupe Jouannic – tente sa chance… en solitaire.
    — Je xlv suis montagnard. J’ai beaucoup skié en allant dans les camps de jeunesse à

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