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Le pays de la liberté

Le pays de la liberté

Titel: Le pays de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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si simple que cela !
    - C'est votre défense. Vous affirmez simplement que le procureur n'a raconté que la moitié de l'histoire. Pouvez-vous citer des témoins pour dire que vous avez supplié tous ces gens de se disperser ?
    - Je suis s˚r de pouvoir le faire. Dermot Riley peut trouver un certain nombre de dockers pour témoigner. Mais nous devrions demander aux Jamisson pourquoi on livrait le charbon dans ce dépôt précisément et à cette heure de la nuit !
    - Ma foi... ª
    Mack frappa du poing sur la table. ´Toute l'émeute était un coup monté : voilà ce qu'il faut dire.
    - «a ne serait pas facile à prouver. ª
    Mack était exaspéré par l'attitude négative de Gordonson.
    Ćette émeute est le fruit d'un complot: vous n'allez quand même pas passer cela sous silence ? Si ce n'est pas au tribunal qu'on révèle tous les faits, alors, o˘ ? Est-ce que vous serez au procès, Mr. Gordonson ?
    - Oui... mais il se peut que le juge ne me laisse pas parler.
    - Au nom du ciel, pourquoi? fit Mack avec indignation.
    - La théorie est que, si vous êtes innocent, vous n'avez pas besoin de l'avis d'un expert en matière juridique pour le prouver. Mais les juges parfois font
    des exceptions.
    - J'espère que nous aurons un juge bien disposé, dit Mack avec angoisse.
    - Le juge doit aider l'accusé. C'est son devoir de 268
    s'assurer que le dossier de la défense est tout à fa clair pour le jury.
    Mais ne comptez pas là-dessu: Mettez plutôt votre foi dans la pure vérité.
    C'est 1 seule chose qui puisse vous sauver du bourreau. ª
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    Le jour du procès, on réveilla les prisonniers à cin< heures du matin.
    Dermot Riley arriva quelques minutes plus tan avec un costume qu'il prêtait à Mack : c'était la tenui dans laquelle Dermot s'était marié et Mack en fut tou ché. Il apportait aussi un rasoir et un peu de savon Une demi-heure plus tard, Mack avait l'air respec table et se sentait prêt à affronter le juge.
    Avec Cora, Peg et quinze ou vingt autres, on leui attacha les mains, on les fit sortir de la prison et or les emmena au tribunal.
    Là, il fut accueilli par Caspar Gordonson, qui lu expliqua qui était qui.
    La cour devant le b‚timen était déjà pleine de monde : procureurs, témoins jurés, avocats, amis et parents, simples spectateurs ei sans doute putains et voleurs à l'aff˚t d'une occasion On fit traverser la cour aux prisonniers et ils franchirent un portillon donnant accès au banc des accusés L'espace était déjà à demi plein d'inculpés, venant sans doute d'autres prisons. De là, Mack pouvait voir l'imposante salle du tribunal.
    Cela rappela à Mack un thé‚tre, mais c'était lui qui jouait le rôle du traître.
    Il vit avec une fascination morbide le tribunal commencer sa longue journée de procès. La première à comparaître fut une femme accusée d'avoir volé
    dans une échoppe quatre aunes de tiretaine : un méchant tissu fait de toile et de laine. C'était le boutiquier qui
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    la poursuivait : il évaluait la pièce à quinze shillings. Le témoin, un employé, jura que la femme avait pris la coupe de tissu et s'était dirigée vers la porte. Puis, s'apercevant qu'on l'observait, elle avait l‚ché le coupon et s'était enfuie. La femme affirmait qu'elle s'était contentée de regarder le tissu et qu'elle n'avait jamais eu l'intention de partir avec.
    Les jurés discutèrent entre eux. Ils appartenaient à ce qu'on appelait la ćlasse moyenne ª : petits commerçants, artisans bien nantis et boutiquiers.
    Ils avaient horreur du désordre et du vol mais se méfiaient du gouvernement et défendaient jalousement la liberté : la leur, du moins.
    Ils la reconnurent coupable mais estimèrent le tissu à quatre shillings, beaucoup moins que sa valeur réelle. Le vol de marchandises d'une valeur supérieure à cinq shillings était passible de la pendaison, expliqua Gordonson.
    On ne prononça toutefois pas la condamnation tout de suite : les sentences seraient toutes lues à la fin de la journée.
    Tout cela n'avait pas pris plus d'un quart d'heure. Les affaires suivantes furent réglées avec la même célérité. Cora et Peg furent jugées ensemble vers le milieu de l'après-midi. Mack savait que le cours du procès était arrangé d'avance, mais il croisa quand même les doigts en espérant que tout se passerait conformément au plan.
    Jay Jamisson témoigna que Cora avait engagé la conversation avec lui dans la rue pendant que Peg lui faisait les poches. Il cita

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