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Le pays de la liberté

Le pays de la liberté

Titel: Le pays de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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sabayon: elle essayait de détourner la conversation de sujets politiques. Mais il n'en avait pas terminé. ´Je dois dire, colonel, reprit-il, que certaines de vos attitudes me surprennent.
    - Ah, mais je vois le docteur Martin... il faut que je lui dise un motª, dit Thumson. Et habilement il entraîna son épouse vers un autre groupe.
    ´Vous venez d'arriver, Jamisson, dit Bill Delahaye. Vous découvrirez peut-
    être que vivre ici quelque temps vous donnera une perspective différente. ª
    II s'était exprimé poliment, mais il avait clairement sous-entendu que Jay n'était pas assez informé pour avoir une opinion valable. Jay s'en offusqua. ´J'espère, monsieur, que ma loyauté envers mon souverain demeurera inébranlable, quel que soit le pays o˘ je puisse choisir de vivre. ª
    Le visage de Delahaye s'assombrit. ´Je n'en doute pasª, dit-il. Et lui aussi s'éloigna, entraînant sa femme avec lui.
    Íl faut que j'essaie ce sabayonª, dit Roderick Armstead. Il se dirigea vers la table, laissant Jay et Lizzie avec son frère éméché.
    ´La politique et la religion, déclara John Armstead. Ne parlez jamais de politique ni de religion à une soirée. ª Là-dessus, il se pencha en arrière, ferma les yeux et tomba à la renverse.
    Jay descendit pour le petit déjeuner à midi. Il avait la migraine. Il n'avait pas vu Lizzie : ils avaient des chambres à coucher communicantes, un luxe qu'ils n'avaient pas pu se permettre à Londres. Il la trouva 324
    attablée devant du jambon grillé tandis que les esclaves de la maison faisaient le ménage après le bal. Il y avait une lettre pour lui. Il s'assit et l'ouvrit. Mais il n'avait pas eu le temps de la lire que Lizzie le foudroya du regard et dit : ´ Pourquoi diable avez-vous entamé cette querelle hier soir ?
    - quelle querelle ?
    - Avec Thumson et Delahaye, voyons.
    - Ce n'était pas une querelle : c'était une discussion.
    - Vous avez offensé nos plus proches voisins.
    - Alors, ils s'offensent trop facilement.
    - Vous avez pratiquement traité le colonel Thumson de traître !
    - Il me semble que c'est probablement ce qu'il est.
    - C'est un propriétaire terrien, membre de la Chambre des députés et un officier en retraite : comment au nom du ciel peut-il être un traître ?
    - Vous l'avez entendu parler.
    - Ce sont manifestement des propos normaux ici.
    - Eh bien, ce ne sera jamais le cas chez moi. ª Sarah, la cuisinière, entra, interrompant la conversation. Jay demanda du thé et des toasts.
    Comme toujours, Lizzie eut le dernier mot. Áprès avoir dépensé tout cet argent pour faire la connaissance de nos voisins, vous avez réussi à vous rendre antipathique à leurs yeux. ª Elle mordit dans sa tartine.
    Jay regarda sa lettre. Elle venait d'un homme de loi de Williamsburg.
    Duke of Gloucester Street Williamsburg 29 ao˚t 1768
    Cher Mr. Jamisson,

    C'est votre père, Sir George, qui m'a prié de vous écrire. Je vous souhaite la bienvenue en Virginie et j'es-325
    père que nous aurons bientôt le plaisir de vous voir ici dans la capitale de notre colonie.
    Jay fut surpris. C'était là une attention inhabituelle de son père. Allait-il se mettre à agir avec bonté maintenant que Jay était à l'autre bout du monde ?
    En attendant, veuillez me faire savoir si je puis vous être de quelque assistance. Je sais que vous avez repris une plantation en difficulté et que vous déciderez peut-être de chercher des appuis financiers. Permettez-moi de vous offrir mes services au cas o˘ vous souhaiteriez prendre une hypothèque. Je suis certain qu'on pourrait sans difficulté trouver un prêteur. Je reste, Monsieur,
    votre bien humble et obéissant serviteur, Matthew Murchman.
    Jay sourit: c'était exactement ce qu'il lui fallait. Les travaux et les aménagements de la maison, la somptueuse réception l'avaient déjà endetté
    jusqu'au cou auprès des commerçants locaux. Sowerby ne cessait de réclamer des achats : des graines, de nouveaux outils, des vêtements pour les esclaves, du cordage, de la peinture, la liste était sans fin, Állons, vous n'aurez plus à vous inquiéter des problèmes d'argentª, dit-il à Lizzie en reposant la lettre. Elle paraissait sceptique. ´Je vais à Williamsburgª, annonça-t-il.
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    Pendant que Jay était à Williamsburg, Lizzie recul une lettre de sa mère.
    La première chose qui la frappa, ce fut l'adresse d'o˘ elle provenait : Le Presbytère
    …glise Saint John
    Aberdeen
    15 ao˚t 1768
    que faisait donc Mère dans

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