Le pays de la liberté
expliquer avec lui ici, o˘ vous êtes 1 maîtresse ? C'est un homme brutal. ª
Lizzie sentit une pointe de peur. Mack avait raisor Lennox était dangereux.
Mais elle ne pouvait pa supporter l'idée de remettre à plus tard la confronta tion. Mack pouvait la protéger.
´ Voulez-vous venir avec moi ? dit-elle. Je me senti rais en sécurité si vous étiez là.
- Bien s˚r.
- Vous pourrez conduire le cabriolet.
- Il faudra m'apprendre.
- «a n'est rien du tout. ª Ils remontèrent de 1, rivière jusqu'à la maison. Jimmy, le palefrenier, fai sait boire les chevaux. Mack et lui sortirent le cabrio let et y attelèrent un poney tandis que Lizzie entrai dans la maison pour mettre un chapeau.
Ils quittèrent la propriété pour gagner la route qu longeait le fleuve et la suivirent en amont jusqu'au pas sage du bac. La taverne du Bac était une constructioi de bois, guère plus grande que les maisons de deu: pièces o˘
vivaient Sowerby et Lennox. Lizzie laiss; Mack l'aider à descendre de voiture et lui ouvrir 1; porte de la taverne.
¿ l'intérieur, l'atmosphère était sombre et enfu niée. Dix ou douze clients buvaient et bavardaient assis sur des bancs ou des chaises. Les uns jouaien aux cartes ou aux dés, d'autres fumaient la pipe. Di fond de la salle, on entendait les boules de billarc s'entrechoquer.
Il n'y avait pas de femme et pas de Noir. Mack h 33:
suivit, mais resta près de la porte, le visage dans l'ombre.
Un homme arriva du fond de la salle en s'essuyant les mains sur un torchon et dit: ´qu'est-ce que je peux vous servir, monsieur... Oh! une dame!
- Rien, merciª, dit Lizzie d'une voix claire. Le silence se fit dans la taverne.
Elle examina les visages levés vers elle. Lennox était dans un coin, penché
sur un cornet à dés. Sur la table devant lui s'entassaient des piles de petites pièces de monnaie. Son visage montrait qu'il était agacé d'être interrompu.
Il ramassa soigneusement ses pièces, en prenant son temps avant de se lever et d'ôter son chapeau. ´qu'est-ce que vous faites ici, Mrs. Jamisson?
- De toute évidence, dit-elle d'un ton sec, je ne suis pas venue jouer aux dés. O˘ est Mr. Sowerby ? ª
Elle entendit un ou deux murmures approbateurs, comme si d'autres gens qui se trouvaient là aimeraient savoir ce qu'il était advenu de Sowerby. Puis elle vit un homme aux cheveux gris se retourner sur sa chaise pour la regarder. Ón dirait qu'il a filé, répondit Lennox.
- Pourquoi ne me l'avez-vous pas signalé?ª Lennox haussa les épaules.
´Parce que vous ne
pouvez rien y faire.
- Malgré tout, je veux qu'on me tienne au courant de ce genre de choses.
Ne recommencez pas. C'est clair. ª
Lennox ne répondit pas.
´ Pourquoi Sowerby est-il parti ?
- Comment voulez-vous que je le sache ? ª L'homme aux cheveux gris intervint. Íl devait de
l'argent. ª
Lizzie se tourna vers lui. ´¿ qui? ª
L'homme désigna Lennox du pouce. ´¿ lui, voilà. ª
Elle se retourna vers Lennox. Ć'est vrai?
- Oui.
- Pourquoi?
- Je ne sais pas ce que vous voulez dire.
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- Pourquoi vous a-t-il emprunté de l'argent?
- Il ne m'en a pas emprunté à proprement parlei II l'a perdu à mon profit.
- En jouant.
- Oui.
- Et vous l'avez menacé ?ª
L'homme aux cheveux gris eut un rire sarcastique ÍI l'a menacé ? J'en jurerais.
- J'ai réclamé mon argent, dit calmement Lennox
- Et il a eu peur de vous. ª
Un mauvais sourire plissa le visage de Lennox Ć'est le cas de beaucoup de gensª, dit-il. Et h menace dans sa voix était à peine voilée.
Lizzie sentait en elle un mélange de peur et dćolère. ´ que les choses soient bien claires ª, dit-elle II y avait un tremblement dans sa voix et elle avala s£ salive pour le maîtriser. ´ Je suis la maîtresse de cette plantation et vous allez faire ce que je dis. Je vais maintenant diriger le domaine jusqu'au retour dt mon mari. C'est lui alors qui décidera comment remplacer Mr. Sowerby. ª
Lennox secoua la tête. Óh non, fit-il. Je suis l'adjoint de Sowerby. Mr.
Jamisson m'a bien précisé que c'est moi qui étais responsable si Sowerby tombait malade ou s'il arrivait quoi que ce soit. D'ailleurs, qu'est-ce que vous connaissez à la culture du tabac ?
- Au moins autant qu'un tavernier de Londres.
- Eh bien, ça n'est pas l'avis de Mr. Jamisson. Et c'est de lui que je prends mes ordres. ª
Lizzie en aurait crié d'exaspération. Elle ne pouvait pas laisser cet homme faire la loi sur sa plantation ! ´ Je vous
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