Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le pays de la liberté

Le pays de la liberté

Titel: Le pays de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
Vom Netzwerk:
éprouvé, Lizzie se trouva profondément remuée par cette soudaine intimité, et elle devinait qu'il avait la même réaction. L'espace d'une seconde, elle se sentit plus proche de lui que de Jay, même si ce dernier l'avait embrassée et lui avait tenu la main. Puis une autre voix domina le brouhaha et dit: ´ Mack. . . regarde ça ! ª
    Une femme au visage noir tenait une chandelle près de la vo˚te. McAsh la regarda, ses yeux revinrent à Lizzie puis, avec l'air de regretter d'abandonner quelque chose d'inachevé, il l‚cha Lizzie et s'approcha de l'autre femme.
    Il regarda la flamme de la chandelle et dit: ´Tu as raison, Esther. ª II se retourna et s'adressa aux autres, sans s'occuper de Lizzie ni de Jay. ÍI y a un peu de grisou. ª Lizzie aurait voulu tourner les talons et s'enfuir, mais McAsh semblait calme. ´ «a n'est pas suffisant pour qu'on sonne l'alarme, en tout cas pas encore. On va voir à d'autres endroits jusqu'o˘
    ça va. ª Lizzie trouva son calme incroyable. quel genre de gens étaient donc ces mineurs? Ils menaient une vie terriblement rude et leur courage semblait sans limites. En comparaison, elle avait l'impression d'avoir une existence sans but d'enfant g‚tée.
    Jay prit Lizzie par le bras. ´Je crois que nous en avons assez vu, n'est-ce pas ? ª murmura-t-il.
    Lizzie ne discuta pas. Cela faisait longtemps que sa curiosité était satisfaite. Elle avait le dos endolori. Elle était fatiguée, sale, terrorisée : elle voulait remonter à la surface et sentir le vent sur son visage.
    Ils suivirent précipitamment la galerie en direction du puits. Il régnait maintenant une grande animation ns la mine: il y avait des porteurs devant et der-qux. Les femmes retroussaient leurs jupes au-
    s genoux pour avoir une plus grande liberté
    84
    de mouvements et elles tenaient leurs chandelles entre les dents. Elles avançaient lentement sous leurs énormes charges. Lizzie vit un homme se soulager dans la rigole d'écoulement juste devant les femmes et les filles.
    Il ne peut donc pas trouver un endroit plus discret pour faire ça ? se dit-elle. Puis elle se rendit compte qu'ici on n'avait aucune intimité.
    Ils arrivèrent au puits et commencèrent à gravir l'escalier. Les porteuses montaient à quatre pattes, comme de petits enfants : cela convenait à leur position penchée. Elles avançaient d'un pas régulier. Finis maintenant les plaisanteries et les bavardages : les femmes et les fillettes haletaient et gémissaient sous les formidables fardeaux qu'elles portaient. Au bout d'un moment, Lizzie dut se reposer, mais les porteuses ne s'arrêtaient jamais: elle se sentit humiliée et coupable en regardant des petites filles la dépasser avec leur charge, certaines pleurant de souffrance et d'épuisement. De temps en temps, un enfant ralentissait ou faisait une courte pause, mais un juron ou un coup de sa mère avait tôt fait de le faire repartir. Lizzie aurait voulu les réconforter. Toutes les émotions de la nuit l'accablaient d'un coup : elle n'éprouvait plus que de la colère.
    ´Je jure, s'écria-t-elle avec véhémence, que jamais je ne laisserai extraire du charbon sur mes terres, aussi longtemps que je vivrai ! ª
    Jay n'eut pas le temps de répondre : une cloche se mit à tinter.
    ´ L'alarme, dit Jay. Ils ont d˚ trouver plus de grisou. ª
    Lizzie poussa un gémissement et se remit debout. Elle avait l'impression qu'on lui avait planté des couteaux dans les jarrets. Plus jamais, se dit-

    elle.
    ´Je vais vous porterª, dit Jay. Et, sans plus de cérémonie, il la jeta sur son épaule et se mit à escalader les marches.
    87
    8
    Le grisou se répandait avec une terrifiante rapidité.
    Tout d'abord, la lueur bleue n'était visible que quand la chandelle était au niveau de la vo˚te mais, quelques minutes plus tard, on la voyait à un pied plus bas : Mack dut arrêter ses essais de crainte d'enflammer le gaz avant que le puits ne f˚t évacué.
    Il avait le souffle court. Il s'efforçait de garder son calme et de réfléchir sans affolement.
    Normalement, le grisou suintait peu à peu, mais cette fois c'était différent. Il avait d˚ se produire quelque chose d'inhabituel. Selon toute probabilité, le grisou s'était accumulé dans une galerie fermée au fond d'un filon épuisé. Un vieux mur s'était fissuré et laissait rapidement filtrer le redoutable gaz dans les tunnels occupés.
    Et ici chaque homme, femme et enfant portait une chandelle allumée.
    Une petite trace de grisou

Weitere Kostenlose Bücher