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Le pays de la liberté

Le pays de la liberté

Titel: Le pays de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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opposée. La bousculade les ramena vers le gibet. L'échafaud grouillait d'Irlandais qui essayaient de couper la corde pour s'emparer du cadavre de leurs amis. Sans raison apparente, la bousculade autour de Lizzie et de Jay soudain se calma. En se retournant, elle vit une brèche entre deux grands gaillards. ´Jay, venez!ª cria-t-elle en se précipitant entre eux. Elle se retourna pour s'assurer que Jay la suivait. Là-dessus, la brèche se referma. Jay s'avança pour la suivre, mais un des hommes leva un poing menaçant. Jay tressaillit et recula, momentanément effrayé. Cette hésitation lui fut fatale: il se trouva séparé de Lizzie. Il fut poussé
    dans la direction de Tyburn Street tandis que la foule entraînait Lizzie de l'autre côté, vers le parc. quelques instants plus tard, elle ne le voyait plus.
    Elle était toute seule. Serrant les dents, elle tourna le dos à l'échafaud et s'efforça de progresser dans la foule.
    Elle aperçut un visage familier et reconnut Mack 211
    McAsh. Lui aussi essayait de se frayer un chemin dans la foule. ´ Mack ! ª
    cria-t-elle, éperdue de reconnaissance. Il était avec la femme rousse qui était auprès de lui sur Grosvenor Square. ´Par ici! cria Lizzie. Aidez-moi ! ª II se retourna et la reconnut. Sur ces entrefaites, elle reçut un coup de coude dans l'úil et fut aveuglée un instant. quand sa vision redevint normale, Mack et la femme avaient disparu.
    Elle continuait à pousser avec acharnement. Au bout de quelques minutes, elle finit par se retrouver devant le mur d'une maison. En poursuivant jusqu'au coin de l'immeuble, elle déboucha dans une ruelle étroite.
    Elle s'appuya au mur, pour reprendre haleine. La ruelle empestait les excréments. Elle avait les côtes endolories. En se palpant le visage, elle constata que la chair gonflait autour de son úil.
    Elle espérait que Jay était indemne. En se retournant pour le chercher du regard, elle fut surprise de voir deux hommes qui la dévisageaient. L'un était entre deux ‚ges, pas rasé et avec un gros ventre. L'autre avait environ dix-huit ans. quelque chose dans leur regard l'effraya, mais elle n'avait pas eu le temps de s'éloigner qu'ils fonçaient sur elle. Ils la saisirent par les bras et la jetèrent par terre. Ils lui arrachèrent son chapeau avec la perruque d'homme qu'elle portait, lui ôtèrent ses chaussures à boucle d'argent, fouillèrent ses poches avec une vitesse stupéfiante, s'emparant de sa bourse, de sa montre de poche et de son mouchoir.
    Le plus ‚gé des deux fourra les dépouilles dans un sac, la considéra un moment, puis dit: ´Voilà une bonne veste... presque neuve.ª Ils commencèrent à lui arracher sa veste et son gilet. Elle se débattit mais elle ne parvint qu'à faire un accroc à sa chemise. Ils enfouissaient ses vêtements dans un sac. Elle se rendit compte qu'elle avait les seins à
    l'air. Elle se couvrit précipitamment des lambeaux de vêtement qui 212
    lui restaient, mais c'était trop tard. ´Hé, cria le plus jeune, c'est une fille ! ª
    Elle essaya de se relever, mais il l'empoigna et la maintint au sol. Le gros la regardait. Ét une jolie fille, par-dessus le marché, bon sangª, dit-il. Il se lécha les lèvres. ´Je m'en vais la sauterª, ajouta-t-il d'un ton décidé.
    Horrifiée, Lizzie se débattit violemment, mais elle n'arrivait pas à se dégager de l'emprise du jeune homme.
    Celui-ci regarda au bout de la ruelle la foule qui emplissait la rue.

    ´qu'est-ce qu'il se passe?
    - Personne ne regarde par ici, jeune idiot. ª II se caressa entre les jambes. ´‘te-lui cette culotte et voyons un peu. ª
    Le jeune homme la jeta sur le sol, s'assit pesamment sur elle et commença à
    lui arracher sa culotte tandis que l'autre regardait. Terrifiée, Lizzie se mit à crier à pleins poumons.
    Brusquement Mack McAsh apparut. Il frappa le plus ‚gé des deux à la tempe.
    Le voleur vacilla et trébucha.
    Mack le frappa encore et l'homme roula des yeux vers le ciel. Mack lui assena un nouveau coup : l'homme s'écroula et ne bougea plus.
    Le jeune homme se releva et essaya de s'enfuir, mais elle le saisit par la cheville et le fit tomber. Il s'affala de tout son long. Mack le ramassa, le projeta contre le mur de la maison puis le frappa au menton d'un coup violent: le garçon s'écroula inconscient par-dessus son complice.
    Lizzie se remit debout. ´Dieu soit loué, vous étiez là ! ª dit-elle avec ferveur. Des larmes de soulagement lui emplissaient les yeux. Elle

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