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Le pays de la liberté

Le pays de la liberté

Titel: Le pays de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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l'empêchait pas de travailler à la réforme du système judiciaire. On l'avait entendu dire que c'était la pauvreté qui était la cause du crime. Autant dire que l'adultère était provoqué par le mariage.
    C'était une longue journée, et les capitaines à tour de rôle s'arrêtaient de patrouiller pour aller boire un verre de vin. Vers la fin de la journée, alors que Jay donnait une pomme à son cheval, il fut abordé par Sidney Lennox.
    Son cúur se serra. Lennox voulait son argent et Jay n'avait aucun moyen de le rembourser.
    Il afficha un air désinvolte. ´Lennox, que faites-vous ici ? Je ne savais pas que vous étiez un partisan de Wilkes.
    - John Wilkes peut aller au diable, répliqua Lennox. Je suis venu pour les cent cinquante livres que vous avez perdues à la partie de pharaon de Lord Archer. ª
    Jay p‚lit en s'entendant rappeler la somme. Son père lui donnait trente livres par mois et il ne savait absolument pas o˘ il pourrait s'en procurer cent cin-216
    quante. Il était terrifié à l'idée que son père puisse apprendre qu'il avait encore perdu de l'argent au jeu.
    ´Je vais peut-être devoir vous demander d'attendre encore un peuª, dit-il en s'efforçant vainement d'afficher un air d'indifférence supérieure.
    Lennox ne lui répondit pas directement. ´Je crois que vous connaissez un nommé Mack McAsh.
    - Malheureusement oui.
    - Il a constitué sa propre équipe de dockers, avec l'aide de Caspar Gordonson. A eux deux, ils causent pas mal de problèmes.
    - «a ne me surprend pas. C'était déjà un véritable fléau dans la mine de charbon de mon père.
    - Le problème n'est pas simplement McAsh, poursuivit Lennox. Ses deux copains, Dermot Riley et Charlie Smith, ont maintenant leurs équipes à eux aussi et il va y en avoir encore d'autres d'ici à la fin de la semaine.
    - «a va vous co˚ter une fortune, à vous autres entrepreneurs.
    - Si on n'arrête pas ce mouvement, ça va ruiner le commerce.
    - Malgré tout, ça n'est pas mon problème.
    - Mais vous pourriez me donner un coup de main.
    - J'en doute. ª Jay n'avait aucune envie d'être mêlé aux affaires de Lennox.
    ´ Pour moi, ça vaudrait de l'argent.
    - Combien ? fit Jay d'un ton méfiant.
    - Cent cinquante livres. ª
    Jay sentit son cúur battre plus fort. La perspective d'effacer sa dette était un don du ciel.
    Mais Lennox ne renoncerait pas si facilement à une telle somme. Il allait sans doute réclamer en échange un grand service.
    ´ que faudrait-il que je fasse ? demanda Jay, méfiant.
    - Je veux que les propriétaires de bateau refusent d'engager les équipes de McAsh. Le plus grand armateur de Londres, c'est votre père. S'il prenait l'initiative, les autres suivraient.
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    - Mais pourquoi le ferait-il? Il se moque pas mal des entrepreneurs et des dockers.
    - Il est conseiller de Wapping et les entrepreneurs ont un grand nombre de voix. Il devrait défendre nos intérêts. D'ailleurs, les dockers sont une bande de faiseurs d'histoires et c'est nous qui les maîtrisons. ª
    Jay fronça les sourcils. Ce qu'on lui demandait n'était pas facile. Il n'avait aucune influence sur son père. Mais il devait absolument essayer.
    Un rugissement montant de la foule annonça que Wilkes sortait. Jay s'empressa de remonter en selle. ´Je vais voir ce que je peux faireª, cria-t-il à Lennox en s'éloignant au trot.
    Jay trouva Chip Marlborough et lui demanda: ´ qu'est-ce qu'il se passe ?
    - On a refusé la liberté sous caution à Wilkes et on l'emmène à la prison de King's Bench. ª
    Le colonel rassemblait ses officiers. Il dit à Jay: ´ Faites passer : personne ne doit ouvrir le feu à moins que Sir John n'en donne l'ordre.
    Dites-le à vos hommes. ª
    Jay allait protester, mais il se contint. Comment les soldats allaient-ils maîtriser la foule s'ils avaient les mains liées ? Mais il fit le tour de sa troupe et transmit les ordres.
    Une voiture à cheval franchit la porte. La foule poussa un hurlement à vous glacer le sang et Jay sentit la peur le tenailler. Les soldats ouvrirent la voie à la voiture en frappant la foule avec leurs mousquets. Les partisans de Wilkes se précipitèrent sur le pont de Westminster: Jay se rendit compte que la voiture devrait franchir le fleuve et gagner le Surrey pour aller jusqu'à la prison. Il éperonna son cheval et fonça vers le pont, mais le colonel Cranbrough l'arrêta. Ńe franchissez pas le pont, ordonna-t-il.
    Vos consignes sont de maintenir l'ordre ici, devant le tribunal.

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