Le pays de la liberté
tour de l'Horloge et certains des autres l'encouragent. ª II y avait des incidents comme celui-là tous les jours. Mack avait réussi jusqu'alors à éviter un débordement de violence. Il désigna un grand garçon avenant qu'on appelait Pollard Peau de Porc. ´Va donc là-bas calmer les gars, Peau de Porc. Il ne nous manquerait plus que d'avoir un meurtre sur les bras.
- J'y vais tout de suiteª, dit-il.
Caspar Gordonson arriva, avec du jaune d'úuf sur sa chemise et un billet à
la main. ÍI y a un train de péniches chargé du charbon pour Londres sur la rivière Lea. Il devrait arriver à l'écluse d'Enfield.
- Enfield, dit Mack. C'est loin?
- Cinq lieues, répondit Gordonson. Nous pouvons être là-bas pour midi, même si nous y allons à pied.
- Bon. Il faut nous assurer le contrôle de l'écluse el empêcher les péniches de passer. J'aimerais y aller moi-même. Je vais emmener douze hommes résolus. ª
Un autre docker arriva. Śam Barrows le Gros, le patron de l'Homme vert essaie de recruter une équipe pour décharger le charbon du Spirit of Jarrow, annonça-t-il.
- Il aurait de la chance, observa Mack. Personne 241
n'aime le Gros Sam, il n'a jamais payé de gages convenables de toute sa vie. quand même, à tout hasard, on ferait mieux de surveiller la taverne.
Will Trimble, va donc là-bas regarder un peu ce qui se passe. Préviens-moi s'il y a le moindre risque que Sam réunisse seize hommes. ª
ÍI s'est planqué, dit Sidney Lennox. Il a quitté son logement et personne ne sait o˘ il est allé. ª
Jay était très ennuyé. Il avait déclaré à son père, devant Sir Sidney Armstrong, qu'il pourrait retrouver McAsh. Il regrettait d'avoir ouvert la bouche. S'il n'arrivait pas à tenir sa promesse, le mépris de son père serait cinglant.
Il avait compté sur Lennox pour savoir o˘ trouver McAsh. ´Mais, s'il se cache, comment dirige-t-il la
grève ?
- Il se présente chaque matin dans un café différent. Ses hommes de main, je ne sais comment, savent toujours o˘ aller. Il donne ses instructions et disparaît jusqu'au lendemain.
- quelqu'un doit bien savoir o˘ il dort, fit Jay d'un ton plaintif. Si nous réussissons à mettre la main sur lui, nous pouvons écraser cette grève. ª
Lennox acquiesça. Plus que tout autre, il voulait voir les dockers vaincus.
Óh, Caspar Gordonson doit le savoir. ª
Jay secoua la tête. ´ «a ne nous avance à rien. Est-ce que McAsh a une amie ?
- Oui... Cora. Mais c'est une coriace. Elle ne dira rien.
- Il doit bien y avoir quelqu'un d'autre.
- Il y a bien la petite, fit Lennox d'un ton songeur.
- La petite ?
- Peg la Main leste. Elle accompagne Cora pour dépouiller les clients. Je me demande... ª
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¿ minuit, le café de Lord Archer était bourré d'o ficiers, de gentlemen et de putains. L'air était charg de fumée de tabac, de relents de vin renversé. Un vie loniste jouait dans un coin, mais c'était à peine si o pouvait l'entendre au milieu du brouhaha.
Il y avait plusieurs parties de cartes en cours, mai Jay ne jouait pas. Il buvait. Il voulait faire semblar d'être ivre : il avait commencé par renverser le plu clair de son cognac sur le devant de son gilet. Mais, mesure que la soirée s'avançait, il buvait de plus e plus et l'ivresse le gagnait. Chip Marlborough buva sérieusement depuis le début de la soirée, mais sauvait toujours les apparences.
Jay était trop inquiet pour s'amuser. Il fallait absc lument qu'il trouve l'adresse de McAsh.
Il buvait donc chez Archer en espérant rencontre Cora. Au cours de la soirée, de nombreuses fille l'avaient abordé, mais aucune ne correspondait a signalement de Cora. Chaque fois, Chip et lui flii taient un moment puis la fille se rendait compt qu'ils n'étaient pas sérieux et passait son chemin, i l'autre bout de la salle, Sidney Lennox guettait aussi fumant sa pipe et jouant au pharaon avec de petit enjeux.
Jay commençait à se dire qu'ils n'auraient pas di chance ce soir. Il trouvait le temps long. Juste ai moment o˘ il envisageait avec nostalgie l'idée di grimper dans un lit bien chaud pour y trouver Lizzie ardente et pleine d'impatience, Cora entra.
Jay en eut tout de suite la certitude. C'était san contexte la plus jolie fille de la salle et ses cheveu; avaient vraiment la couleur des flammes dans la che minée. Elle était habillée comme une putain : robe d< soie rouge très décolletée et chaussures rouges avec des núuds. Elle promena alentour un regard de pro
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