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Le pays de la liberté

Le pays de la liberté

Titel: Le pays de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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meneur et le gouvernement pourrait tenter de brise) la grève en vous faisant pendre. ª
    Mack commençait à regretter d'avoir jamais pro nonce le mot ´grèveª. Il reprit: ´qu'est-ce que j´ devrais faire ?
    - quitter l'endroit o˘ vous logez et vous installe] ailleurs. Ne confier cette adresse secrète qu'à un< poignée de gens de confiance.
    - Viens habiter avec moi ª, proposa Cora.
    Mack réussit à sourire. Voilà qui ne serait pas bien difficile.
    Gordonson poursuivit : Ńe vous montrez pas dans les rues de jour. Faites une apparition aux réunions, puis éclipsez-vous. Devenez un fantôme.ª
    Mack trouvait cela un peu ridicule, mais la menace semblait réelle. ´Très bien. ª
    Cora se leva pour partir. ¿ la grande surprise de Mack, Peg le prit par la taille et se serra contre lui. ´Fais attention, l'Ecossais, dit-elle. Ne va pas te faire poignarder. ª
    Mack fut surpris et touché par leur inquiétude. Trois mois plus tôt, il ne connaissait ni Peg, ni Cora, ni Gordonson.
    Cora l'embrassa sur les lèvres et puis s'éloigna, avec un déhanchement séducteur. Peg lui emboîta le pas.
    quelques instants plus tard, Mack et Gordonson partirent pour Le Joyeux Matelot. Il faisait nuit, mais Wapping High Street était très animée: des chandelles étaient allumées aux portes des tavernes et aux fenêtres des maisons. La marée était basse et des bancs de sable montait une violente odeur de pourriture.
    Mack fut surpris de voir la cour de la taverne bourrée de monde. Londres comptait environ huit cents dockers qui travaillaient sur les charbonniers et la moitié au moins d'entre eux était là. quelqu'un avait h‚tivement érigé une estrade rudimentaire éclairée de quatre torches qui flambaient à
    chaque coin. Mack se fraya un chemin à travers la foule. Chacun le reconnut, lui dit un mot ou lui donna une claque dans le dos. La nouvelle de son arrivée se répandit rapidement et on se mit à l'acclamer. quand il parvint à l'estrade, ce fut un tonnerre d'acclamations. Il monta les marches et contempla la foule. ¿ la lueur des torches, des centaines de visages barbouillés de poussier étaient tournés vers lui. Il refoula les larmes de gratitude qui lui montaient aux yeux devant tant 234
    de confiance. Impossible de parler: ils criaient trop fort. Il leva les mains pour réclamer le silence, mais en vain. Les uns clamaient son nom, d'autres hurlaient ´Wilkes et la liberté!ª et d'autres slogans. Un refrain peu à peu émergea pour venir dominer tout le reste, jusqu'au moment o˘ tous hurlaient en chúur : ´ La grève ! la grève ! la grève ! ª
    Mack, immobile, les regardait en se disant : qu'est-ce que j'ai fait?
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    ¿ l'heure du petit déjeuner, Jay Jamisson reçut un billet de son père. Un mot d'une sécheresse dont il avait l'habitude.
    Grosvenor Square 8 heures du matin Rendez-vous à mon bureau à midi.
    G.J.
    Sa première réaction fut que Père avait appris la teneur de son accord avec Lennox.
    Tout s'était passé à merveille. Les armateurs avaient boycotté les nouvelles équipes de dockers, comme Lennox l'avait voulu. Lennox avait rendu à Jay ses reconnaissances de dettes, comme convenu. Mais les dockers étaient maintenant en grève, et cela faisait une semaine qu'on n'avait pas déchargé de charbon à Londres. Père avait-il découvert le lien entre cette grève et ses dettes de jeu? C'était là une redoutable perspective.
    Il se rendit comme d'habitude au quartier de Hyde Park et obtint du colonel Cranbrough la permission
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    de s'absenter au milieu de la journée. Il passa la matinée à se faire du souci. Sa mauvaise humeur rendit les hommes maussades et les chevaux capricieux.
    Les cloches de l'église sonnaient midi lorsqu'il entra dans l'entrepôt des Jamisson sur les quais. L'air poussiéreux était chargé d'odeurs épicées: café et cannelle, rhum et porto, poivre et orange. Cela évoquait toujours pour Jay son enfance, quand les tonneaux et les coffres à thé lui paraissaient beaucoup plus grands. Aujourd'hui, il retrouvait ses sentiments de petit garçon, quand il avait fait une bêtise et qu'on allait le réprimander. Il traversa le hangar, répondant aux salutations des hommes, et grimpa un escalier de bois branlant qui menait à la comptabilité. Il entra dans le bureau de son père, une pièce d'angle aux murs tapissés de cartes, d'affiches et de gravures de navires.
    ´Bonjour, Père, dit-il. O˘ est Robert?ª
    Son frère était presque toujours aux côtés

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